Les japonais victimes du silence et du mépris - 14 avril

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Pour faire la lumière sur les détails et les conséquences de l’accident nucléaire de Three Misle Island, il a fallu plus de 10 ans ; pour celui de Tchernobyl, 30 ans après, on ne connait pas précisément les conséquences de l’accident. Pour l’accident de Fukushima, c’est le même scénario qui se répète. Les japonais sont contaminés et irradiés, victimes de la loi du silence appliquée par leur gouvernement et l’industrie nucléaire sur les conséquences de l’accident.

Pour faire la lumière sur les détails et les conséquences de l’accident de Three Misle Island, il a fallu plus de 10 ans ; pour l’accident de Tchernobyl, 30 ans après, l’OMS recense 4000 morts alors que l’académie des sciences de New York en recense 1 000 000.

Pour l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi, c’est le même scénario : mensonges, omission, dissimulations, déclarations contradictoires, tant de la part de Tepco que du gouvernement japonais, avec la complicité des autres États qui se taisent et la bénédiction de l’industrie du nucléaire. Les japonais en font les frais.

Omissions

On a entendu récemment que la catastrophe de Fukushima a atteint le même niveau de classement INES que Tchernobyl ? on oublie de dire que c’est chacun des réacteurs qui est classé au niveau 7 ; on oublie aussi de dire que les valeurs limites qui classent un accident au niveau 7 ont été multipliées par 13 à Fukushima, en ce qui concerne l’évaluation des rejets radioactifs dans l’air.

Ces estimations, représenteraient 10% des rejets totaux de Tchernobyl ? Dores et déjà ces obscures estimations ne prennent pas en compte les rejets massifs effectués dans l’eau et se basent sur des valeurs non officielles des quantités rejetées à Tchernobyl.

On oublie surtout d’informer les principaux concernés par la contamination : c’est 4 semaines « trop tard » que ces informations , qui permettent de prendre des mesures appropriées de radio protection, parviennent aux japonais.

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Manifestants au japon (avril 2011)
Manifestants au japon (avril 2011)

Mensonges

Le Strontium, trouvé à plus de 30km de la centrale est l’un des éléments radioactifs les plus dangeureux ; pourtant les japonais peuvent lire dans la presse quotidienne à ce sujet : « c’est sans danger pour la santé ». Les même déclarations ont été faites à propos du plutonium, du Césium 137, de la radioactivité de l’air, de l’eau et des aliments (voir ici, ou , ou encore ).

Déclarations contradictoires

Alors qu’une zone d’au moins 50 km de rayon, autour de la centrale, devrait être interdite d’accès à la population et que le gouvernement japonais a décidé qu’elle ferait seulement 20km de rayon, actuellement rien ne délimite une quelconque zone contaminée, ni à 20km ni à 30km. Quant aux habitants de l’"inter-no-zone" (20-30km), ils ont eu pour consigne de rester contaminés chez eux jusqu’au 9 avril.

Laisser-aller

Plus de dix mille tonnes d’eau très radioactive se déversent dans l’océan et contaminent massivement les sédiments des côtes japonaises ? Il n’y a pas l’ombre d’un Supertanker ou d’un Ultra Large Crude Carriers en vue, pour éviter la contamination.

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Rejet des eaux contaminées dans l’océan
Rejet des eaux contaminées dans l’océan

Le silence et le mépris

Les parents s’inquiètent de la radioactivité dans les bâtiments scolaires de la ville de Fukushima ? Ils doivent s’organiser seuls et contre l’avis de la Préfecture pour détecter la radioactivité et tenter de décontaminer les écoles primaires et maternelles.

De nombreuses femmes enceintes sont parties de leur propre initiative de la ville de Fukushima (300 000 personnes vivant à 75 km de la centrale), et quatre vingt dix pour cent des enfants ont été AUTOEVACUES, par les parents, de leur propre initiative. Que sont devenus les 10% d’enfants et les femmes enceintes restant ?

Sur le site de la centrale nucléaire dégueulant sa radioactivité, les nouveaux salariés sont recrutés parmi ceux qui ont tout perdu[écouter à partir de 15mn39s41] à la suite du tsunami, ils ne sont pas informés[écouter à partir de 15mn39s41] sur les dangers encourus, tandis que les anciens sont mal protégés et maltraités par leur employeur Tepco, avec l’aval du gouvernement.

Plus des 2/3 des habitants de la ville de Minamisoma (70 000 habitants) ont quittés la ville de leur propre initiative, pour se loger ailleurs par leurs propres moyens. Le 1er avril il reste 20 000 personnes coupés du reste du monde, c’est la famine.

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Minamimosa, ville abandonnée
Minamimosa, ville abandonnée

Irresponsabilités

Au Japon, depuis le début du désastre nucléaire, les informations données par le gouvernement, l’industrie nucléaire (et relayées par les médias) sont absentes, incomplètes, parcellaires ou franchement mensongères. Le gouvernement et notamment le ministre de la santé est irresponsable et ne prend pas les mesures qui s’imposent, semblant toujours minimiser les dégâts. Les associations et les collectifs, français ou japonais et vraisemblablement d’ailleurs, qui tentent de répondre aux besoins des japonais sont complétement débordés. Cela dure depuis un mois.

Aucune aide à la hauteur des besoins des japonais et des menaces de la centrale nucléaire n’a été apportée, à ce jour, par un État, un groupe d’États ou l’industrie responsable du désastre.

En France, officiellement, ca va de mieux en mieux chaque jour à Fukushima, le nucléaire est la solution mondiale au réchauffement de la planète, bonne nuit.

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