Le chemin qui mene a l’usine est pave de bonne education
Les Lascars du LEP
C’est toujours triste les rentrées, mais certaines le sont plus que d’autres. En lycée professionnel, la rentrée de cette année a marqué le début de l’application d’une énième réforme travailliste, qui n’a pas mobilisé grand monde pour lutter contre. Désormais, l’année de terminale se termine en mai, et les élèves peuvent choisir entre deux parcours possibles : la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle. Encore une fois, les élèves perdent un peu de répit et sont de plus en plus précipités dans la gueule du capital.
Le chemin de l’école n’a jamais été trop loin de celui du travail et de l’ordre. C’était pour les sociétés du 19e siècle un moyen de discipliner et de rendre patriote une classe ouvrière dangereuse. Par la suite, les développements industriels de la fin du siècle puis du nouveau nécessitent une main d’œuvre de plus en plus qualifiée et toujours son volant de main d’œuvre peu qualifiée et ce fut l’occasion pour l’école d’étendre son emprise en devenant gratuite, laïque, et obligatoire. Depuis, les politiques scolaires s’enchaînent pour adapter l’école aux besoins du capital. C’est dans cette optique que naissent les Collèges d’Enseignement Technique en 1959, dont les effectifs quadruplent sur 20 ans avant de devenir les Lycées d’Enseignement Professionnel, puis les Lycées Professionnel en 1985. Les volontés républicaines de massification scolaire font de l’enseignement professionnel et technique le réceptacle du tri, qui la réalité de la dite « orientation scolaire ». La ou les écoles privée et des boîtes à bac dont l’existence était répandue dans les années 1970, exercent un contrôle rigoureux des élèves et de leurs notes pour le salut de la réputation de l’établissement, entraînant le renvoi des éléments faibles en cas de résultats insuffisants, l’école publique malgré l’obligation de protéger ses élèves un minimum contrairement à l’entreprise, cherchent à trier les élèves par l’orientation afin de se débarrasser le plus vite de ceux qui ne se laissent pas domestiquer.
Que ce soit dans les mains du patron ou dans celles de l’État, c’est in fine toujours une formation infligée à coup d’admonitions dont il est question. Cela pour faire de l’élève une ressource humaine disposée à livrer de bonne grâce son attention, son temps et son énergie pour satisfaire son supérieur.
Mais la dynamique capitaliste a changé depuis, les besoins en main d’œuvre qualifiée sont de moins en moins importants. Le capital a toujours faim, et petità petit, il grignote lenseignement professionnel. Si en 1979, les élèves en LEP passaient 15 jours en stage en entreprise, cétait 22 semaines de stages avant la nouvelle réforme. La réforme Sarkozy-Darcos de 2009 et celle de Macron-Blanquer de 2018 sont passées par là, afin de servir de passe-plat. Le capital mange des enfants et c’est parfois l’Etat qui lui tient la cuillère, en proposant des bacs professionnels par voie d’apprentissage et subventionnant les entreprises qui embaucheront cette main d’œuvre soldée.
C’est donc un nouveau coup de pouce en direction du capital que cette nouvelle réforme, et il nous appartient de mettre un gros coup de griffe dans cet abattoir de l’avenir ! Refusons la mise au travail par tous les moyens !
Contact : tousincompetents@proton.me
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