A Lyon, le 15 février, l’appel à manifester contre la guerre en Irak à l’initiative de la Confédération Nationale du Travail (CNT), de la Fédération anarchiste et de Alternative Libertaire à été relevé par un large collectif d’associations, de partis politiques et de syndicats [1] mais aussi par de nombreux-ses militant-e-s et individu-e-s descendu dans la rue pour défiler sans étiquette. L’impérialisme américain n’a pas été le seul à être dénoncé, on a pu voir une bonne mobilisation en soutien au peuple palestinien.
Pendant que tout le monde se félicite de cette mobilisation on peut s’interroger sur le consensus - d’autant plus dangereux car vraiment très mou - manifeste au sein des différentes manifs en France. Notre Gandhi de Corrèze s’est vu soutenu par une large partie des gens qui a affiché sans vergogne des slogans du genre : « Chirac, la France est avec toi ». Il nous semble qu’il est maladroit de poser le débat en ces termes : être ou non du côté de Chirac.
La paix de Chirac n’a rien à voir avec un désir de solidarité internationale. C’est vrai, comment peut-on se dire pour la paix tout en s’alliant avec Poutine qui de son côté mène une guerre contre les tchétchènes ? En revanche, quelle fonction assume la paix de Chirac ? Chirac fait en France avec sa paix ce que Bush fait aux Etats-Unis avec sa guerre. En se positionnant, l’un comme l’autre comptent recentrer le débat de « leur pays » respectif sur leurs querelles diplomatiques pour occulter leurs mesures ultra-libérales (détérioration du système de santé, des retraites, baisse des aides sociales...) et la guerre sociale déclarée aux populations les plus pauvres.
Nav et Kartochka
La guerre faite par les militaires, n’est que la continuation par d’autres moyens de la paix sociale dont ils sont garants.
La guerre, c’est la paix ! Les armées occidentales peuvent larguer l’équivalent en bombes classiques de deux fois celle d’Hiroshima sur un pays auquel la guerre n’a pas été déclarée !
Aussi meurtrière que se révèle telle « opération de police internationale », elle tuera moins que le travail, l’alcool et la circulation automobile en une année de prospérité industrielle. La paix sociale, c’est toujours la paix des cimetières.
Le pacifisme est à la guerre ce que le réformisme est à la « paix », une illusion pour les naïfs, une stratégie pour les manipulateurs. Ils en appellent aux bons sentiments des hommes d’Etat sans voir que la guerre est l’état permanent du monde de l’Etat.
A l’heure où le « réalisme » patriotard et le mensonge
pacifiste s’accordent pour rendre désirable le retour de la
misère courante, nous crachons à la fois sur leur guerre et sur leur paix.
Contre l’Etat, dans chaque pays, nous sommes l’ennemi de l’intérieur !
Une seule guerre, la guerre sociale !
Claude GUILLON
Des mots pour le dire
Pendant la manif il y avait un tas de slogans. Au milieu de cette masse où le consensus dominait...
Penser pour ne plus panser, resPaix, penser Paix (nous sommes des babas, nous aimons les fleurs...)
Arrêt immédiat de l’embargo (Digne du PT : austérité, efficacité)...
On a pu en trouver - en fouillant bien - quelques uns pas trop mal :
Pendant que les états jouent au Golfe, les pauvres ramassent les balles
Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes
Larguer Bush, pas des bombes
Les impérialistes, ils divisent la terre, avec le sang du peuple ils tracent les frontières...
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