Nos démocraties se prétendent représentatives. Or l’examen de la représentation nationale et de la composition des assemblées met en évidence la seule représentation des intérêts de la bourgeoisie, de gauche ou de droite. La loi électorale et le système des partis sont ainsi faits que seules les personnes ayant fait allégeance aux pouvoirs économiques accèdent au pouvoir, à quelques égarés près. Le système parlementaire entraîne la création d’une classe politique où les individus pensent leur engagement en termes de carrière et de gestion de carrière, tout comme les cadres des entreprises sont plus préoccupés de leur promotion que des intérêts de l’entreprise. En politique, cela se traduit par l’électoralisme, qui vise à assurer l’élection, le renouvellement des mandats et l’ascension dans les strates du pouvoir assurant meilleure rémunération et privilèges occultes. Notre personnel politique se préoccupe plus d’intérêt électoral que de l’intérêt général.
Avec le développement de la communication audiovisuelle, on assiste à un déplacement du débat d’idées vers l’image de marque, la cote de popularité. La plupart des lois adoptées visent plus à la mise en valeur de leurs promoteurs qu’à être réellement efficaces. La preuve en est qu’elles sont rarement appliquées faute de décrets d’application ou carrément inapplicables. L’homme politique d’aujourd’hui ne réfléchit pas à un projet de société, mais analyse les faits divers et l’utilisation qu’il va pouvoir en faire pour gagner des voix, ou imposer des solutions politiques préétablies, renforcer son idéologie, faire accepter des mesures qui confortent sa position de domination et les structures qui la garantissent.
Avec une situation économique qui se dégrade et la paupérisation endémique, la bourgeoisie fait le choix de l’État policier pour contenir les mouvements sociaux qu’elle présente comme étant de plus en plus violents. Cette manipulation des faits a été flagrante par l’administration Bush après les attentas du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme justifiant la guerre en Afghanistan et en Irak alors que les véritables enjeux sont pétroliers.
En France, les attentats dans le métro (chaque fois que Pasqua était ministre de l’intérieur) ont été le prétexte à la présence de l’armée dans la rue, aujourd’hui sans accompagnement policier. Les actions radicales de salariés menaçant de faire sauter leurs usines ou bloquant les routes ont servi d’occasion pour la limitation, au nom du droit au travail, des droits de grève : interdiction des piquets de grève, délit d’entrave à la circulation. La campagne présidentielle de 2002 a exacerbé, monté en épingle des faits divers pour imposer un renforcement des pouvoirs de police. Plus récemment les émeutes dans les banlieues ont permis au gouvernement d’imposer l’état d’urgence et aux politiciens réactionnaires d’exprimer leurs obsessions islamophobes et anti-pauvres (contre la (polygamie, les bandes organisées...), en déconnection totale avec la réalité du terrain. Peu importe, le but est de récupérer les voix du Front National. Aujourd’hui, une agression dans un lycée va permettre de faire entrer la police à l’école (et pas pour s’éduquer !)
Tout est prétexte à renforcer le contrôle policier (vidéosurveillance, biométrie) car la bourgeoisie tremble pour ses privilèges quand la pauvreté s’étend, le chômage galope malgré le truquage des statistiques, le logement devient inaccessible. Et comme chaque fois qu’elle a peur, la bourgeoisie arme ses chiens de garde, sacrifiant les libertés civiles à la protection de ses privilèges économiques. La réponse à l’urgence sociale est l’état d’urgence policier. La bourgeoisie préférera toujours la dictature à un partage plus équitable des richesses.
C’est la bourgeoisie parlementaire qui a assassiné la Commune de Paris. C’est la bourgeoisie parlementaire qui a élu Mussolini, Hitler, Pétain. C’est la bourgeoisie propriétaire qui a soutenu Franco et Pinochet. Son seul projet, c’est de préserver ses avantages, ses vols, l’exploitation du travail et la confiscation de la richesse produite par les travailleurs. Son seul projet, c’est le dividende, c’est la perpétuation de son mode de vie parasitaire.
Notre projet révolutionnaire est de débarrasser la société de ces sangsues et des structures qui les produisent, l’État, le capitalisme et le patriarcat, des institutions qui les protègent, police, armée, religions, avant de pouvoir élaborer une société fraternelle, basée sur l’égalité économique, l’entraide et la solidarité.
Le capitalisme n’est pas humanisable, l’État sera toujours coercitif. La volonté de domination est la face sombre de l’humanité. Le parlementarisme n’est que le moyen de dépersonnaliser la tyrannie, de déresponsabiliser les oppresseurs, de rendre anonyme le pouvoir de classes devenues dominantes par le vol, l’exploitation et la violence, et qui entendent bien continuer.
Seul le fédéralisme libertaire permettra l’épanouissement de l’individu libre !
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