La police tue.
Une fois de plus.
C’est le résultat évidemment du racisme systémique. C’est l’effet des lois et polémiques sur la légitime défense. Ce sont les conséquences de l’impunité obtenue par les syndicats policiers (en échange notamment de leur fidélité au pouvoir pendant les gilets jaunes).
Sauf que cette fois le meurtre a été filmé. Et que les émeutes ont suivi. A l’inverse d’autres fois, elles se sont imédiatement propagées dans de nombreuses banlieues et au delà des grandes villes.
On est face à un événement qui ne fait pas que « rappeler » les « émeutes de 2005 ».
Mais un événement du même ordre, de la même importantce, alors même que beaucoup d’entre nous qui sommes dans la rue n’étaient pas nés. Et parce que depuis rien n’a changé.
La révolte s’est propagée plus vite encore qu’en 2005. Une des « mesures » médiatiques de l’époque avait été de ne plus diffuser d’images des émeutes, la chose est impossible aujourd’hui. On doit réaliser l’ampleur de ce qu’il se passe car la réaction du pouvoir va venir vite et fort. Il faut comprendre la rapidité de la « compassion » gouvernementale comme une façon de passer le plus rapidement possible à la seconde phase : condamnation des violences, calinage des syndicats policiers, tapis rouge pour la droite.
Comme en 2005 il y aura le chantage à l’ordre. « Ce n’est pas une révolte, c’est de la racaille ». Darmanin a commencé en osant déclarer que ce qu’il s’est passé durant deux nuits n’a rien à voir avec le meurtre de Nanterre. A l’époque la peur avait servi de marche-pieds pour Sarkozy, le candidat autoproclamé « anti-banlieue ». Cette fois, difficile de ne pas voir que le scénario est déjà écrit, puisque Macron a déjà annoncé une politique d’ordre et de morale après le mouvement des retraites. Les moyens pour la mettre en oeuvre sont décuplés (40k policiers, plus équipés, plus couverts qu’il y a vingt ans).
A nous de réagir vite donc, et de tirer les leçons de 2005, quand la révolte était restée cantonnée aux banlieues (il avait fallu attendre la déclaration de l’état d’urgence pour voir les premiers rassemblements dans Lyon centre).
Cet écueil nous pend au nez (le rassemblement contre « la répression des mouvements sociaux et écologistes » n’a par exemple pas eu cette fonction de faire le lien, certains diront même « au contraire »).
L’idée ce n’est pas de prétendre qu’il y aurait une meilleure façon de « faire de la politique » : les manifestations, et leur violence contenue ou symbolique. Difficile de dire ça après un mouvement social perdu... Ce n’est même pas de prétendre que le pouvoir prendra uniquement peur quand nous déferlerons sur les centre-villes. Difficile de dire ça après l’échec des gilets jaunes. Non en fait il faut être partout, multiplier les foyers, partir là où l’on est. Mais autant que possible faire en sorte que ces différents points de lutte refusent l’isolement.
C’est pour ça qu’il faut être une foule au rassemblement de vendredi.
Mais une foule prête à exprimer un soutien franc, une solidarité immédiate et à pointer comme ennemi le système policier. Le soutien du bout des lèvres ne fait que préparer la réaction.
Une foule qui sera prête à rester dans la rue, envers et contre tout, ainsi que le font les révoltés depuis deux nuits déjà.
Avant cela il est nécessaire d’aller alimenter la révolte là où elle s’ancre. Ce fut cette nuit à la Duchère, Minguettes, Vaulx, 8, Villeurbanne, Meyzieu. Il y a au moins ce soir des rendez-vous à Etats-Unis (18h30), à Vaulx Thibaude (20h), aux Minguettes ouest.
La police tue.
Ne restons pas seul.e.s.
Soyons des milliers.
À demain :
Vendredi 30, Terreaux, 20h.
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