Roland Veuillet, conseiller principal d’éducation (CPE) du lycée Dhuoda de Nîmes, a refusé en février 2003, de remplacer des surveillantEs grévistes par des élèves majeurEs. Deux raisons à cela : Roland était gréviste, et surtout le proviseur Deharo a refusé de lui transmettre un ordre écrit, ordre nécessaire lorsqu’il y a « réquisition » de personnel.
Le refus de Roland était une excuse trop belle pour l’administration de se débarasser d’un syndicaliste qui dérangeait. Verdict de la sanction (prise par le recteur Marois, après la tenue du conseil disciplinaire paritaire qui n’a pas pu se positionner pour la sanction ou la relaxe) : mutation à la rentrée 2003 à Lyon, ce qui signifiait éloignement de sa famille, de ses amiEs. Roland commence alors un long combat pour qu’une enquête administrative s’ouvre afin de mettre en lumière l’injustice de cette décision, et les rôles joués par le recteur Marois, le proviseur Deharo et les ministres de l’éducation Ferry, Fillon et de Robien.
En 2004, il entame une première grève de la faim qui ne provoquera que silence de l’administration et mascarade démocratique par une médiation qui conclura à la levée de la sanction le 25 janvier 2005, sans que celle-ci soit suivie d’effet devant les résistances du ministère de l’éducation nationale... Le 24 décembre 2006, Roland débute une seconde grève de la faim, qu’il vient d’arrêter après 56 jours, une hospitalisation et un internement en hôpital psy au Vinatier sur décision du préfet parce que ouais, c’est bien connu, quand on refuse d’accepter des injustices, on est forcément un peu félé !!
Plus que le cas de Roland, de l’issue assez dramatique de son action (les séquelles de 56 jours de grève de la faim sur son organisme ne sont malheureusement pas anodines...), c’est le problème de l’éducation nazionale dont il est question ici.
Outre le fait que l’administration (à travers le proviseur, le recteur et les ministres successifs) montrent une fois de plus comment notre « démocratie » et notre justice n’est qu’une vaste plaisanterie, il est question ici du droit de grève remis en cause (et le parallèle avec les trois étudiantEs arrêtéEs lors du festival « grille ta fac » début février n’en est qu’une des illustrations évidentes), du mépris de l’Etat pour la vie des personnes (fût-il des représentantEs de son maintien de l’ordre, Roland était CPE), de justice à deux vitesses (on ne tarde pas à foutre en taule des jeunes qui empruntent le scooter de sarko-fils, mais on protège une hiérarchie administrative devant un syndicaliste de base, qui ouvre sa gueule à un moment donné...).
Le soutien à Roland dans sa lutte continue... on en reparlera certainement...
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info