1. Ne pas s’intéresser aux causes premières
Mise en
place en 1963, elle pose comme principe
qu’un enfant soit scolarisé dans
un établissement en fonction de son
lieu d’habitation. La mixité scolaire
n’est donc qu’une conséquence de la
mixité urbaine. S’il existe des ghettos
scolaires dans certains quartiers, c’est
bien parce que les populations les
plus défavorisées s’y retrouvent, les
loyers étant moins chers et l’offre de
logements sociaux plus importante
qu’ailleurs. On ne peut répondre à ces
inégalités spatiales qu’en construisant
des logements sociaux en nombre
suffisant dans tous les quartiers et en
plafonnant les loyers.
2. Favoriser les classes moyennes
Les dérogations déjà existantes
profitaient majoritairement aux classes
favorisées puisque ce sont elles
qui ont le plus de ressources et d’informations
sur le système scolaire.
Pour ces mêmes raisons, la suppression
de la carte scolaire va bénéficier
aux mêmes et conduira, comme en
Belgique ou aux Pays-Bas, à un renforcement
de la ségrégation scolaire.
3. Flatter la liberté individuelle
L’année prochaine, davantage d’élèves
pourraient choisir leur établissement.
C’est oublier qu’il y a un nombre
de place
limité dans
chaque éta
blissement, et que les critères sont
suffisamment flous pour que les
lycées sélectionnent les dossiers qui
les intéressent. Privés de leurs
meilleurs élèves, les difficultés des
établissements des ZEP n’en seront
que plus grandes.
Malgré les contournements, la carte
scolaire est donc le dernier rempart
qui permet aux ZEP de garder les
rares élèves issues des couches favorisées.
Le gouvernement répond à
une ségrégation sociale déjà existante
en favorisant les plus favorisés et
en désarmant les plus faibles pour
mieux les stigmatiser. Face à ce
redoutable rouleau compresseur
idéologique qui érige une société de
classe toujours plus individualiste et
refermée sur elle-même, dénonçons
les mensonges de ceux qui nous gouvernent,
montrons que la lutte collective
paye en nous organisant sur nos
lieux de travail et dans nos quartiers.
Avec eux, c’est le monde à l’envers.
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