Le gouvernement de la gauche « radicale » et « antilibérale » grecque du parti Syriza a finalement accepté ce vendredi 10 juillet l’essentiel des recommandations des créanciers (BCE, Union européenne, FMI) qu’il disait combattre et cela contre l’avis qu’une large majorité des électeurs avait exprimé cinq jours à peine plus tôt.
Une capitulation doublée, pour beaucoup, d’une trahison.
Au lendemain du référendum, lundi et mardi, tout semble continuer comme avant. Le bras de fer se poursuit, les créanciers répètent en boucle que le gouvernement grec doit faire encore des efforts, des concessions, des propositions acceptables pour eux, qu’aucun accord n’est possible sans cela et que la Grèce se dirige tout droit et à grande vitesse dans un « Grexit » catastrophique pour elle mais largement supportable par la zone euro. Seule divergence dans les déclarations des uns et des autres : la dette grecque qui « n’est pas un sujet » pour le camp des intransigeants (avec Merkel en tête) et qui ne doit pas être « taboue » pour les gouvernements jouant les moins durs (France, Italie).
Mais, en quelques jours, ce qui ressemblait à une épreuve de force entre le gouvernement grec et la Troïka s’apaise, les propos se font plus conciliants, plus mesurés. La conclusion se rapproche. Ce vendredi, le gouvernement de la “gauche radicale” grecque a capitulé et accepte la plupart des conditions imposées par le FMI et surtout par les instances gouvernantes de l’Europe en échange d’une nouvelle ligne de crédit. Le gouvernement de Syriza “anti-austérité” et “antilibéral”, qui a organisé un référendum dans lequel 61,3% des électeurs ont exprimé leur refus de nouvelles mesures d’austérité, s’assoit ouvertement sur le vote et sur son propre discours, retourne sa veste, rallie les partis politiques des précédents gouvernements (Nouvelle démocratie et Pasok) dans une Union sacrée et s’apprête à mettre en œuvre les pires mesures d’austérité de l’Europe “libérale” qu’il prétendait combattre.
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