L’état de la répression de l’État répressif à Lyon au 23 mai 2006

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À Lyon, les manif’ n’ont franchi que symboliquement et rarement le cadre légal et « pacifiste » (vous savez, celui qui définit si le mouvement est « décrédibilisé » ou pas...). Pourtant, les indispensables institutions bourgeoises que sont la police et la justice ont tourné à plein pour réprimer ceux et celles pour qui la politique c’est plus que mettre un bulletin dans une urne.

Chronologie de cette repression sur Lyon, à compléter éventuellement (contactez le collectif de soutien) :

Lundi 13 mars.
Occupation des locaux de l’UMP, dans le 2e arrondissement. Les militantEs anti-CPE jettent des tracts par la fenêtre, déchirent et brûlent des affiches avant de se disperser. Clément, S., M., L., et quatre autres personnes sont arrêtéEs. Illes sont libéréEs après 6 heures de garde-à-vue, pendant qu’un rassemblement se constitue devant le commissariat pour les soutenir.
L. est convoquée quelques jours plus tard au commissariat pour la même action.
Pour le moment, aucune suite judiciaire n’a été donnée, mais l’enquête se poursuit.

Samedi 18 mars.

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Place Bellecour. Fin de manifestation anti-CPE qui se heurte à une manifestation de fascistes turcs/turques, venuEs prtotester contre la construction du mémorial du génocide arménien. Affrontements entre manifestantEs des deux bords. Puis entre la police, qui encadre la manif fasciste, et des anti-CPE rejointEs par des jeunes en goguette.
Il semblerait que 6 jeunes aient été interpellés. T., M., X. sont convoqués en maison de justice en septembre, mais ça n’exclut pas qu’ils passent éventuellement en procès. Pour les trois autres, dont deux semblent être mineurs, nous n’avons pas de nouvelles.

Jeudi 23 mars.
Matin. Gare de Perrache. Rassemblement pour aller à la manif nationale à Paris. Seules 300 places ont pu être prises par les proches de syndicats étudiants. Les autres personnes présentes tentent d’occuper les voies. Une personne arrêtée. Aucune nouvelle à l’heure actuelle.
Après-midi. Manif anti-CPE. Quelques arrestations par la BAC, sous haute protection des CRS pendant la manif. Après la dispersion proclamée par les chefFEs syndicaux, quelques affrontements et courses poursuites se produisent. D’autres arrestations aussi.
Au total, on ne sait pas trop. Entre 5 et 25 interpellations. Pour l’instant, on est en train de rechercher des informations plus précises. Mais parmi les personnes arrêtées, M. est déjà convoqué pour un procès le 17 octobre pour « jet de pierre et violences aggravées ». F. est passé en comparution immédiate et a écopé d’heures de travaux d’intérêt général (on ne sait pas exactement combien mais visiblement entre 100 et 200 h).

Vendredi 24 et lundi 27 mars.
Des événements ont eu lieu dans des lycées de Vénissieux. Au moins deux interpellations. On recherche plus de précisions quant aux faits et aux poursuites.

Mardi 28 mars.
Manif anti-CPE. Le service d’ordre de la CGT (ou des flics avec des autocollants CGT selon les versions) livre deux manifestants aux sarkouzes. Pas de nouvelles.

Jeudi 30 mars.
Début d’après-midi. Action de blocage sur les voies ferrées près de Jean Macé, dans le 7e arrondissement, puis manif libre qui se termine rue de la Barre par une charge de CRS et au moins 4 arrestations. Une autre personne est arrêtée et relachée immédiatement (faute de place dans le fourgon !).

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H., lycéen, passe en procès le 20 juin pour bris de rétroviseur.
O., étudiant, attend sa convocation au tribunal, pour « participation à manifestation armée ».
L., chômeuse, attend elle aussi sa convocation pour les mêmes raisons. Elle a été brutalisée par les sarkouzes et a encore des séquelles aujourd’hui.
Ces trois personnes sont sorties le vendredi, après 20 heures de garde-à-vue.

S., précaire, arrêté peu après lors d’une charge place Bellecour qui lui était destinée, n’est pas sorti de garde-à-vue le vendredi. Il est passé samedi 1er avril devant le juge des libertés qui l’a écroué à la prison st-Paul. Il a été jugé en comparution immédiate pour « vol avec violence » : la police prétend qu’il aurait tenté de voler le sac à main d’une RG. Il a été condamné ce lundi 3 avril à deux mois de prison ferme, 200 euros de frais de justice et 50 euros de dommages à la RG. Le procureur a fait appel de cette décision estimant que la condamnation n’était pas assez lourde. Le procès en appel s’est déroulé le mardi 16 mai et le verdict a été rendu le jeudi 18 mai à 13h30 : il est condamné à six mois de prison ferme !

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L., lycéen à Récamier, est poursuivi pour "intrusion" par le lycée Saint-Marc, après être entré avec un petit groupe de lycéenNEs afin de tenter de faire débrayer le lycée Saint-Marc.

Vendredi 31 mars.
Manif libre et nocturne en soutien aux inculpé-e-s. Après un trajet parsemé de petites barricades et de blocages de circulation éphémères, la manifestation se vide peu à peu de ses participant-e-s devant le nombre croissant de sarkouzes en civil et de leurs tonfas de plus en plus voyants. Seule une quarantaine de personnes se retrouve place Bellecour face aux CRS et à la BAC. Quatre interpellations : M., C., N. et une autre personne dont on ignore encore l’identité. M., C. et N. sont libéré-e-s samedi après 20 heures de garde-à-vue. Illes n’auront visiblement aucunes suites. La dernière personne passe en procès le 19 octobre. Nous recherchons encore des précisions.

Mardi 4 avril.
A la suite de la manifestation « unitaire », une manif libre et spontanée se constitue, accompagnée de près par la BAC en grand nombre. Une charge de CRS assez violente a lieu sur les quais du Rhône. La BAC arrête au moins deux personnes. Puis, plus loin dans les pentes de la X-Rousse, plusieurs personnes sont encore arrêtées, mais nous n’en savons pas plus pour l’instant.
G., arrêté sur les quais, a été jugé mercredi 5 avril en comparution immédiate. Verdict : trois mois de prison avec sursis et 120 heures de TIG.

P.-S.

Pour participer au soutien :
soutien-inculpes (at) no-log.org

Et pour la solidarité financière :

chèque à l’ordre du CCP : LYO 14 792 82 N

envoyer à :

collectif soutien-inculpes,

c/o CUL, 44 rue Burdeau 69001 Lyon.

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