Depuis l’assassinat par la police de Nahel, 17 ans, mardi dernier, tué à bout portant et de sang-froid pour un refus d’obtempérer, plusieurs quartiers populaires sont en révolte en Ile de France, mais aussi à Lille, Roubaix, Toulouse ou Lyon. Deux nuits d’émeute, et ce n’est sans doute qu’un début ...
Nous apportons tout notre soutien à ces révoltes populaires car nous n’oublions pas qu’avant de toucher les mouvements sociaux et les luttes écologistes, les violences policières s’abattent en premier lieu sur les habitant-es des quartiers populaires où s’exercent une gestion du territoire néocolonialiste et un racisme d’Etat systémique.
Laboratoire d’un maintien de l’ordre de plus en plus agressif , les quartiers populaires subissent depuis toujours une répression quotidienne et les attaques décomplexées des FDO. Sans compter le nombre de personne jugées et enfermées chaque jour par une justice d’abattage raciste et bourgeoise. Chaque année, trop de noms s’ajoutent à la liste morbide des tué-es par la police : Nahel, Yanis, Cédric, Mehdi, Mohamed, Sabri, Toufik ... n’en sont que quelques exemples récents, quand les noms de Zieb et Bouna nous rappellent que ces crimes ne sont pas des bavures mais font partie intégrante de la stratégie de contrôle des quartiers par la bourgeoisie.
Nous apportons tout notre soutien aux révoltes en cours car la police est notre ennemie : toujours plus militarisée, gangrenée par les idées nauséabondes de l’extreme-droite, sa fonction apparait désormais sans ambiguité : garantir un ordre social profondement inégalitaire, structuré par des rapports d’exploitation capitaliste, patriarcaux et racistes.
En vertu de quel droit, de quelle justice, l’Etat, à travers sa police, peut-il distinguer les vies légitimes et les vies négligeables ? Comment peut-on encore cautionner une institution qui couvre coûte que coûte ses forces armées, alors même que celles-ci se comportent en milice tuant impunément ?
Si la révolte se propage dans les jours et nuits à venir, ne faisons pas la meme erreur qu’en 2005 : rejoignons les habitants et habitantes des quartiers pour les soutenir sur place, appelons à des mobilisations partout, affichons clairement notre solidarité, relayons ce qui se passe dans nos lieux de vie, exprimons notre soutien là où la colère éclate - bref, construisons dès maintenant un font de lutte contre l’Etat policier.
La conjoncture y est nettement favorable : le mouvement contre la réforme des retraites a été confronté à une répression inédite malgré une mobilisation historique, la lutte écologiste, revigorée par l’offensivité des Soulevements, est frappée de plein fouet par une criminalisation ahurissante, et, depuis deux jours, une vague de révolte traverse les quartiers populaires contre les crimes policiers.
Nous ne somme pas naif-ve-s et savons que ces alliances ne sont pas données à priori, mais qu’elles se construisent activement. Nous savons que ces revendications ne seront pas gagnées sans une lutte acharnée, alors n’attendons plus, et révoltons-nous !
Il est grand temps d’éprouver nos solidarités non plus seulement par des déclarations, mais en actes, là ou luttent ceux et celles qui refusent l’ordre social qui nous est injustement imposé.
Nous exigeons :
- Le désarmement et le démentélement immédiat de la police
- Le retrait du permis de tuer garanti par l’article L435 sur la légitime défense
- L’acces à toutes le demandes formulées par la famille de Nahel
- La relaxe de tous-tes les interpellé-es et inculpe-es lié-es à ces nuits de révolte, à la criminalisation des Soulèvements de la Terre et au mouvement social de ces derniers mois.
Pas de Justice, Pas de Paix
Jutice pour Nahel !
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