Une piste d’alternative concrète contre les OGM
C’est en effet à l’occasion du forum BioSphère [2] en 2003, en contrepied de BioSquare/BioVision [3] qu’a été initiée la première guérilla jardinière à Lyon. Ce fut une première occasion d’expérimenter le jardinage comme alternative de résistance à la domination des industries alimentaires, et comme outil de réappropriation des rues en les transformant en potagers vivants.
Chaque printemps c’est désormais le festival des résistances et des alternatives qui appelle à la guérilla jardinière : en 2004 c’est sous la bruine qu’a été menée l’offensive de la place Ampère jusqu’à Saint-Georges ; en 2005, de nouveau en réponse à BioSquare, c’est à la Part-Dieu qu’a été réquisitionné une prairie extraordinaire...
La création de multiples petits potagers sauvages peut donc être notre manière de résister à l’industrie agro-alimentaire et à ses avatars : le gasoil, les biotechnologies, la soumission de la paysannerie,...
Dans la mesure du possible, les semences utilisées sont non-brevetées et non-hybrides : leur prolifération permet de sauvegarder des espèces illégales aux yeux de l’industrie (variétés que l’on peut resemer chaque année en laissant certaines des plantes « monter en graine »).
Il est également possible de s’affranchir des grandes firmes et laboratoires pharmaceutiques en retrouvant des médications douces et alternatives à base de plantes et d’huiles essentielles : on peut prévoir de planter un mini-arpent d’herbes vivaces, telles que sauge, thym, marjolaine...
Un acte concret de réappropriation de la rue
Si la guérilla jardinière peut s’inscrire dans la durée et devenir un jeu plus quotidien, c’est aussi une excellente façon de se réapproprier un espace urbain réservé à la vente et à la circulation automobile, et de découvrir le plaisir de faire « pousser » d’excellents légumes gratuitement. En effet, même si cette tentative d’agriculture urbaine peut paraître anecdotique ou insuffisante quant à l’enjeu de nourrir la population entière, de petites parcelles, pots ou toits bien entretenus peuvent produire des quantités parfois surprenantes.
Cela nous permet de sortir du rôle de simples consommateur’ices, d’échanger des savoir-faire et de retrouver petit à petit des possibilités d’autonomie alimentaire dans nos cités modernes. C’est aussi un message de solidarité avec tous’tes les paysan’nes en lutte : une façon de les sortir de l’isolement en montrant que d’autres se préoccupent de ces problèmes, un moyen de recréer des liens entre urbain’es ruraux’ales.
Des potagers urbains permanents existent à Dijon, Grenoble, Toulouse, Rennes, Paris. Sur Lyon et son agglomération, le développement de ces initiatives est en grande partie exercé sous le contrôle indirect de l’institution : l’association Passe-Jardins est mandatée par le Grand Lyon pour accompagner les démarches de création et de mise en place de tels projets.
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