RDV ce vendredi 7 décembre 2007 à 20h place des Terreaux (dans la fontaine) pour une action « enterrement de la fac ».
Venez nombreux, habillés en noir, avec des bougies, et de quoi faire du bruit !
L’université publique française vous a écrit un dernier message avant de mourir, qu’elle m’a chargée de vous lire.
Mes chers amis,
Voici la fin d’une longue agonie. Mes forces, mon souffle, mes étudiants m’abandonnent.
Vous avez tous assisté à ma longue maladie, je tiens à vous l’expliquer.
J’ai toujours eu une faible constitution, faute d’argent ma structure se délabrait peu à peu. Les enseignants qui me composaient n’avaient plus les moyens d’assurer le nombre d’heures de cours nécessaires à ma bonne santé. Leurs défenses sont devenues précaires. Quand mes tuteurs, gouvernement et État, ont vu mes résultats d’analyse, ils m’ont laissé tomber. Mon cas leur semblait trop désespéré. En effet, les étudiants que j’expectorais, après analyse, se révélaient être chômeurs.
Cette année, un éminent médecin, qui a fait ses études aux États-Unis et est très influencé par l’eugénisme et la médecine européenne, Sir Nicolas Sarkozy - excusez mon anglais je suis passée par l’université française - a pensé trouver un remède miracle. Sa grande théorie : réformer par tous les côtés et m’amputer des parties faibles.
Tout d’abord, ce fut mon pied gauche musicologue, puis ma rotule littéraire, suivie de près par ma cuisse sociologue remontant jusqu’à ma hanche archéologue. Mon bras gauche ethnologue y est passé aussi. Et pour finir ce fut ma matière grise jugée responsable par mon médecin de ma maladie généralisée. Je tiens à signaler quand même que toutes mes parties de droite ont été épargnées.
Sir Sarkozy a décidé de soigner mon organe moteur, le conseil d’administration, en en changeant sa structure moléculaire grâce à un médicament à base d’orientation active, le Pécresse 2007 (en vente dans toutes les mauvaises pharmacies). Il en a réduit les composantes enseignantes, personnels et étudiantes en introduisant dans ses tissus une substance étrangère : les entrepreneurs.
Mais ce nouvel élément à eu des conséquence désastreuse sur mon organisme. En effet, les chefs d’entreprises se sont transformés en cellules cancérigènes qui, en se développant, ont étouffé mes organes de recherche et altéré le contenu de mes programmes.
J’étais malade, il me fallait un remède mais le Pécresse 2007 m’a tué.
Mes défenses immunitaires étudiantes et personnels se sont vaillamment battues et mon médecin les a fait taire en leur administrant une charge de petites pilules bleues.
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