Avec la crise du COVID-19, on a pu voir une importante montée de la mouvance écofasciste dans les groupuscules organisés d’extrême droite. Pour expliquer l’origine de ce mouvement et comprendre ces contradictions nous vous proposons l’article ci-dessous paru dans « Organise ! » magasine mensuel de la Fédération Anarchiste Anglaise, traduit par nos soins.
Ecofascisme : la rhétorique du virus (théorie et analyse)
L’histoire de l’écofascisme est assez obscure, mais son origine remonte au mouvement eugéniste, qui lui préexiste et se mêle à une sorte d’affreux déguisement écologiste visant à justifier ses éléments meurtriers. Les écofascistes sont plus ou moins les personnes que Murray Bookchin décrit comme « de soi-disant écologistes profonds qui pensent que les peuples du Tiers Monde peuvent bien mourir de faim et que les immigrants Natifs-Américains en provenance d’Amérique latine peuvent bien être refoulés par la police aux frontières américaines, à moins qu’ils ne portent le fardeau de « nos » ressources écologiques. » Malgré de grands efforts pour maquiller le mouvement, souvent par des appels vibrants au caractère sacré de la nature, à la beauté du monde naturel et à la hideur de la pollution industrielle, les racines de ce mouvement restent indéniables ; l’écofascisme est par essence l’idée que le Monde est malade, et que la maladie est l’humanité. C’est pourquoi l’écofascisme proclame que nous devons faire notre possible pour éliminer autant de gens que possible – ou au moins accepter leur mort – afin que le Monde « guérisse ».
Pourquoi écrire sur ce sujet ? Pourquoi écrire sur ce sujet maintenant, du moins ; ne sommes-nous pas en pleine pandémie ? Ne devrais-je pas m’abstenir ? La réponse est simple, quoique sournoise de pureté ; tandis que le monde est encore plongé dans une nouvelle forme de bouleversement en raison du déclenchement et de la diffusion globale du COVID-19, on a pu voir une semblable montée de l’opportunisme destiné en premier lieu à tirer avantage de la peur et de l’inquiétude. De tous les opportunistes, de tous les prédateurs de la peur, l’une des factions les plus importantes a toujours été l’extrême-droite et plus précisément, le mouvement écofasciste. Les réseaux sociaux ont accentué cela, puisque les messages peuvent être diffusés de façon très large à grande vitesse et qu’il suffit d’un partage pour qu’un élément de propagande bien conçu se répande d’un groupe de personnes à une population beaucoup plus importante, qui participera à sa propagation sans pour autant être profondément convaincue par ses fondements. Il est facile pour quelqu’un de se retrouver à partager des idées fascistes sans vraiment le vouloir – mais nous y reviendrons.
>Lyon Antifa Fest 2024 les 12,13 et 14 décembre
L’annuel festival lyonnais contre les discriminations et en soutien aux luttes antifascistes est de retour cette année sur deux soirées.
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