Lutter pour s’accaparer le pouvoir, quelque soit sa forme et son contenu, mène inéluctablement, soit à arracher ce super-moyen d’oppression, soit à le subir tout en affrontant le poids de la défaite.
Mais, le pouvoir, en plus d’être éphémère, ne dure jamais pour atteindre sa limite sans passer par des âges de ramollissement par thrombose ou embolie [1].
Si l’en on croit Larousse dans sa version en ligne, mes connaissance en médecine étant quasi-nulles, le ramollissement est défini comme étant : « la diminution et parfois suppression presque complète de la cohésion des éléments d’un tissu, souvent consécutive à une oblitération vasculaire par thrombose ou embolie », dans les deux cas, le mal qui obstrue les veines, et empêche le corps d’être en pouvoir de continuer à fonctionner correctement, peut être un élément endogène ou exogène par rapport à l’organisme qui, par l’un ou l’autre, se retrouve phagocyté et poussé à l’implosion par la pression qui achève le système vidé et creusé dans son intérieur.
Le pouvoir est une machine autodestructrice par excellence, dès qu’elle atteint le paroxysme, son déclin se manifeste par le regain de sa santé, et même quant son paroxysme n’est pas atteint, ses pannes nées de son effort de lutte sonne le glas de son usage, et appelle à être remplacée.
Mais, que faire lorsque la machine est vieille et que son produit l’est aussi ? Que faire lorsque cette machine, qu’on appelle de façon abrupte régime ou même idéologie, se retrouve aux antipodes du présent, et que son produit ne fait plus recette, en occupant les étagères de vieilles cuisines-bibliothèques où l’on mange le nez bouché ? Que faire, quant cette machine couverte d’amiante, entraine le monde dans le brasier de l’incertitude ? N’est-ce pas là le jeu dangereux et menaçant que tous les pouvoirs du monde emploient, en phase de déclin, pour résister à l’impuissance ?! L’Histoire de l’autoritarisme et du totalitarisme est jonchée d’exemples innombrables, nous avons bien lu, vu et écouté tant de férus du pouvoir scander « La victoire ou la mort », qui de plus suicidaire que de mourir pour des privilèges et de se consacrer martyre du profit ?!
Le ramollissement précoce des pouvoirs issus de la décolonisation factice, ou même ceux enfantés par les révolutions bourgeoises, est un phénomène qui se révèle à la faveur d’un impérialisme capitalise sauvage qui, seulement, se maintient en consumant le bois des États-Nations dont les cendres iront, à cette allure, rejoindre le ciel et le panthéon du droit constitutionnel.
Il est peut être facile de comprendre le degré de décrépitude de ces pouvoirs, mais le plus difficile reste à garder les yeux sur les troublantes, rapides et radicales transformations qui bouleversent le monde en toutes choses, la frénésie qui rythme une inhumaine mondialisation aux odeurs de la solution finales, une mondialisation qui n’a rien à envier au nazisme et au fascisme, une mondialisation qui s’édifie sur la haine de l’autre, une mondialisation qui n’est autre qu’une volonté d’impuissance et la voie d’une valeur de la décadence, nous n’en finirons jamais avec Hegel, sa phénoménologie de l’esprit, sa fin de l’Histoire, et une théorie du post-colonialisme qui marche en s’édifiant sur les ruines du futur.
Par : OUBAYA Samir
Le 28 mai 2013
Source : http://algerielibertaire.over-blog.fr/archive/2013-05/
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