Un pas de plus à été franchi vers le racisme d’Etat avec les propositions
de Sarkozy en matière d’immigration. En qualifiant l’immigration de
« subie », Sarkozy n’en est pourtant pas à ses premiers discours et effets
de styles aux relents xénophobes et fascistes d’une « droite
décomplexée ». Mais, derrière ces affirmations, une distinction est
entérinée : Entre le-a « bon-ne » immigré-e qui doit venir docilement se
faire exploiter pour un temps limité (celui ou celle que Sarkozy ou
plutôt, le patronat, choisi) et le-a « mauvais-e » immigrée-e qui ose
prétende vouloir vivre où bon lui semble (celui ou celle que Sarkozy dit
subir). Qu’ils fuient des persécutions ou tout simplement la misère, les
individus ne doivent et ne peuvent être sélectionnés au grès des caprices
de l’Etat et du capital.
La chasse aux immigré-e-s choisie par le gouvernement
Aujourd’hui, pour entrer légalement et durablement en France, il y a
seulement trois cas de figures : le regroupement familial, la demande
d’asile et la protection subsidiaire pour raisons médicales. Tout
d’’abord, le regroupement familial va être soumis à des conditions de
ressources et de logements encore plus élevées que ce qu’elles n’étaient
déjà : beaucoup de personnes vont être ainsi définitivement privées de la
liberté de mener leurs vies en compagnie de leurs conjoint-es ou enfants.
En ce qui concerne la demande d’asile, le statut de réfugié politique est
de plus en plus difficile à obtenir notamment à cause de la notion de
« pays sûrs ». Mais surtout parce qu’une personne qui demande à pouvoir
vivre en France est d’abord considérée par l’Etat comme étrangère et donc
suspecte (même si cette personne apporte les preuves des persécutions
qu’elle a subie). C’est ce qui se passe le plus souvent pour les personnes
souffrant de maladies et qui demandent à être en France pour se soigner.
Elles sont suspectées de vouloir détourner la situation et leur état de
santé ne sera plus pris en compte (c’est déjà de plus en plus le cas). Le
gouvernement prévoit ainsi de supprimer purement et simplement l’aide
médicale d’état (qui représentait la seule possibilité de recevoir des
soins lorsque l’on est « étranger-e »). Les conditions d’entrées en France
se durcissent donc de plus en plus. Les individus qui décident de venir en
France sont encore d’avantage contraints à une vie clandestine qui les
rends vulnérables à toutes les formes d’exploitations possibles (travail
au noir, marchands de sommeil...). Il en va de même pour la régularisation
des sans-papiers : il n’y aura plus de durée de présence sur le territoire
(qui est actuellement de 10 ans) pour permettre la régulation. Ainsi, la
chasse aux immigré-e-s se poursuit et s’intensifie, Sarkozy s’est fixé
comme objectif une augmentation de 50% des expulsions durant l’année 2005.
Tout ceci est également bien pratique pour justifier la mise en place de
la biométrie (passeports et visas biométriques...) et restreindre, par la
même occasion, la liberté de circulation de tous et toutes, français-e ou
non.
La précarité subie par les étranger-es
Ainsi le gouvernement projette d’adapter les flux migratoires aux flux
économiques. Ce qui nie complètement les réalités et les libertés
humaines : le capital tout puissant qui contrôle la circulation des
individus. La précarité est sans frontières et la flexibilité est en train
de le devenir. Ceci, avec des visas d’une durée de 3 ans et
l’impossibilité d’être employée en CDI si la personne n’a qu’un droit de
séjour temporaire. Cela correspond à vouloir avoir un contrôle de
l’immigration : « choisir » qui vient en France et combien de temps (ou
plutôt qui est exploité-e dans un temps définis au bon vouloir du
patronat). Le salarié-e malléable et jetable à souhait, le grand rêve du
patronat ! Le renouvellement du visa de 3 ans va représenter un moyen de
pression très efficace pour que l’employé-e obéisse au doigt et à l’oeil
du patron. C’est une belle façon de museler toutes formes de contestations
et de luttes dans le monde du travail : si tu veux tes papiers, obéis et
tais toi... En tant qu’anarchistes, nous ne pouvons que lutter contre ces
nouvelles formes d’exploitations et de répressions des individus.
Contre
toutes les idées xénophobes, nous voulons la liberté de circulation de
tous et toutes. Vivre sans frontières, sans états, ni nations, voilà le
seul choix que nous faisons !
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