Alors qu’ils présentent le dividende, rémunération du capital, comme la contrepartie de la prise de risques, les patrons n’ont de cesse de reporter la charge du risque sur les salariés. Et Villepin, en digne continuateur des maîtres de forges du XIXe siècle, institutionnalise la précarité selon les vœux du MEDEF. Laurence Parisot, la patronne des patrons ne déclarait-elle pas : « la vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne le serait-il pas ? » Mais cet appel à la précarité ne s’adresse qu’aux travailleurs, jamais aux patrons ou aux actionnaires. On connaît les « golden parachutes » qui amortissent à coups de millions d’euros la précarité des patrons limogés. On se souvient du défunt AMI (Accord Multilatéral sur l’Investissement) qui prétendait reporter sur les contribuables les risques des investissements financiers. Récemment la cour de Cassation déboutait des salariés de France Télécom protestant contre leur licenciement économique malgré des bénéfices florissants.
Aujourd’hui, sous prétexte de lutter contre le chômage, Villepin remet en cause le CDI en accordant aux patrons la liberté de licencier sans justification. La lutte contre le chômage est toujours un alibi pour justifier les cadeaux aux patrons. Ainsi les nombreuses exonérations de charges sociales, partiellement remboursée par le contribuable, et qui creusent les déficits des organismes sociaux (Sécurité Sociale, ASSEDIC) entraînent la baisse des prestations (remboursements, retraites), la chasse aux chômeurs (120 000 radiations en 2005).
Les CNE, CPE, et autres CDD seniors ne créeront aucun emploi. Ils seront seulement une aubaine pour les patrons, et un moyen de faire fermer leur gueule et courber un peu plus l’échine aux travailleurs. Qui osera revendiquer, ne serait-ce que le respect du Code du Travail, quand planera sur sa tête la menace permanente du licenciement sans justification ? Combien choisiront de lécher les bottes du patron dans l’espoir d’un hypothétique CDI ? Et qui peut croire que les patrons accorderont des CDI alors qu’un réservoir de main d’œuvre corvéable à merci sera à leur disposition ?
C’est aussi un principe républicain qui est mis en cause avec ce projet. « La loi doit être la même pour tous » est un acquis de la Révolution Française. Aujourd’hui, Villepin veut créer des droits particuliers selon des catégories de populations. C’est un déni de l’égalité en droit, pourtant inscrite dans la Déclaration des Droits de l’Homme annexée à la Constitution. C’est un apartheid social digne de l’ancien régime.
C’est à cette servitude volontaire que nous nous opposerons en manifestant dès le 7 février avec les lycéens, étudiants et travailleurs qui refusent la dictature du marché. Et en continuant à lutter jusqu’à l’expropriation des patrons et des
actionnaires qui ne sont que des parasites sociaux qu’il convient de vermifuger.
En dénonçant le réformisme qui n’est que pommade sur une jambe de bois.
Construisons dès aujourd’hui la grève générale
expropriatrice qui nous rendra la maîtrise de nos vies
saccagées par la cupidité de la bourgeoisie.
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