Le teaser incriminé reprenait des extraits vidéo de concerts des éditions précédentes du Lyon Antifa Fest. Parmi ceux-ci, on pouvait voir quelques secondes d’un concert d’un groupe de rap, reprenant en cœur avec le public un slogan mettant en cause les forces de l’ordre. L’extrême droite, qui tente régulièrement d’attaquer le festival, virtuellement ou physiquement, s’est donc immédiatement mobilisée sur les réseaux sociaux , entraînant à sa suite une multitude de réactions de la droite dure (de Laurent Wauquiez aux syndicats de police). Ni une ni deux, le Progrès s’est saisi de ce pétard mouillé en servant de tribune à Laurent Wauquiez. Faisant d’une taupinière une montagne, le président de la région en a profité pour instrumentaliser cette polémique stérile en annonçant le retrait de la subvention régionale de 45 000 € au CCO.
D’une part, cette somme correspond à une subvention de fonctionnement du CCO qui n’a rien à voir avec le festival antifasciste qui, lui, ne bénéficie d’aucun financement publique puisqu’il est autofinancé. D’autre part, et c’est sans doute le plus important, cette décision autoritaire est une attaque à la liberté d’expression et à la création artistique. Laurent Wauquiez enfonce le clou de sa dérive droitière, et embrasse encore un peu plus les idées de l’extrême-droite, justement combattues par ce festival.
Rappelons à ce propos qu’un tract rédigé par les équipes de Laurent Wauquiez avait fait polémique en juin 2018 lors de l’opération "Le printemps des Républicains", reprenant le vocabulaire du Rassemblement National. Titré "Pour que la France reste la France", il dressait un constat alarmant de "la réalité de notre pays", et affirmait qu’il n’y avait "jamais eu autant d’impôts", "jamais eu autant d’immigrés", ni "un tel risque terroriste", une "telle pression communautariste", une "telle flambée de la délinquance"... Amalgame raciste classique pour l’extrême droite entre immigration, délinquance, et terrorisme. Sauf que ce tract était celui des Républicains et de Laurent Wauquiez.
Une fois n’est pas coutume, c’est le combat antifasciste qui est visé, pendant qu’en parallèle, des chaînes de télévision banalisent les idées d’extrême-droite et que des locaux fascistes s’implantent en toute impunité dans nos villes. Ces bases arrières permettent à des groupuscules extrêmement violents de propager leur discours de haine et de s’organiser pour appliquer cette violence dans nos rues.
Nous, intermittentes et intermittents du spectacle et de l’emploi, travailleurs et travailleuses de la culture, mobilisé.es contre la réforme de l’assurance chômage, condamnons fermement cette attaque contre le festival Lyon Antifa Fest et le CCO, et leur apportons notre soutien politique le plus sincère. Nous réaffirmons notre engagement pour une création artistique libre qui ne saurait être instrumentalisée à des fins électoralistes. Nous ne laisserons pas passer les attaques réactionnaires contre nos créations, ni hier, ni aujourd’hui. Nous continuerons de chanter et critiquer les ennemis de la liberté et nous nous défendrons coûte que coûte.
La lutte contre l’extrême-droite et ses idées nauséabondes (racistes, sexistes, homophobes, transphobes, etc.) est l’affaire de tous et toutes !
Le mouvement « Occupons partout Lyon/Villeurbanne »
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