Dans quelques jours la question de la reconnaissance d’un Etat palestinien sera posée à l’ONU. Des rassemblements sont prévus à Lyon pour cette occasion et Génération Palestine sera présente dans ces mobilisations. Néanmoins, nous tenons à exprimer notre position sur cet évènement.
Pour nous, ce projet suscite des interrogations, des réticences, voire des oppositions. En effet, il nous semble que se dessine, au mieux un maintien de la situation, au pire un réel danger pour la cause palestinienne et la solidarité internationale.
Dans le meilleur des cas, une telle reconnaissance ne change ni la situation ni le rapport de force sur le terrain. Les Palestiniens de Cisjordanie resteront sous occupation, ceux de Gaza sous siège, les Palestiniens de 48 sous apartheid et les Palestiniens de la diaspora en exil. Et toute la région subira toujours la violence du régime colonial.
Dans le pire des cas, cette initiative représente une menace pour l’autodétermination et la libération nationale palestinienne. En effet le sort des réfugiés risque d’être condamné à l’oubli et celui des Palestiniens de 48 d’être réduit à une affaire interne israélienne. Quant au siège que subissent les Palestiniens de Gaza, il est la preuve la plus évidente de l’incohérence que représente ce projet de reconnaissance à l’ONU. Toutes ces facettes de la domination israélienne seront normalisées par l’illusion de l’existence d’un Etat palestinien et le maintien d’un « processus de paix », alors qu’il n’y aura en fait qu’une pacification de la situation coloniale.
Dans tous les cas, Génération Palestine réaffirme d’une part son objectif, à savoir son soutien à l’ensemble du peuple palestinien dans la conquête de ses droits, et confirme d’autre part l’inscription de notre engagement dans une lutte anticoloniale. A partir de là, le projet de reconnaissance de cet Etat, dans ces conditions, ne correspond pas à nos principes politiques.
Face à cette situation, il nous semble important de nous interroger sur le sens à donner au mouvement de solidarité et sur le rôle que peut prendre Génération Palestine en son sein. De quoi voulons-nous être solidaires ? Quelle est notre démarche ?
Nous assumons vouloir construire une solidarité de lutte avec les mouvements de résistances populaires plutôt qu’avec une initiative institutionnelle dont la légitimité des porteurs pose question. Entre les révoltes arabes et la multitude d’initiatives populaires émergeant en ce moment et dont font parties la campagne BDS et les flottilles, il nous semble que de nombreuses perspectives d’engagements s’offrent à nous. Vis-à-vis de cela, l’annonce de l’éventuelle reconnaissance de l’Etat palestinien ne fait que couper l’herbe sous le pied à ceux qui veulent s’organiser pour construire une solidarité politique avec ces mouvements populaires. En effet, ceci laisserait croire à la possibilité d’un règlement institutionnel du conflit et justifierait un désengagement des mouvements militants de solidarité internationale.
Au vu de tout ceci, notre position n’est pas « contre l’Etat » mais « contre cet Etat, dans ces conditions ». Toute initiative institutionnelle réalisant les droits des Palestiniens et étant le résultat d’un mouvement populaire de libération nationale aura tout notre soutien.
Dans les conditions actuelles, Génération Palestine Lyon sera présente dans les mobilisations pour porter son propre mot d’ordre : « Les droits avant l’Etat ».
Pour l’autodétermination du peuple palestinien.
Pour la construction d’une solidarité de lutte contre la politique coloniale d’Israël.
Génération Palestine Lyon.
15 Septembre 2011.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info