Mercredi 24 novembre la chaîne d’information en continue Cnews a organisé un véritable cirque médiatique avec l’émission « face a la rue », ciblant notre quartier -la Guillotière- et particulièrement la Place du Pont (ou Gabriel-Péri).
Avant de décrypter cette émission de propagande, quelques rappels sont nécessaires : Cnews est une chaîne appartenant au milliardaire Vincent Bolloré. Le groupe Bolloré est une multinationale française de transport, logistique et communication. Il est particulièrement implanté en Afrique où il est un acteur majeur des politiques françaises néo-coloniales : corruption, appui aux coups d’État et aux pires dictatures, déstabilisation des pays s’opposant à la France, expropriation et exploitation des populations locales. En participant aux pillages de l’Afrique, ce groupe contribue à pousser les africain.es à quitter le continent, à la recherche d’un avenir meilleur en Europe, et à se confronter aux murs infernaux et aux politiques racistes de l’Europe forteresse.
Depuis quelques années, Vincent Bolloré a clairement décidé de soutenir l’extrême droite : d’abord en soutenant le Rassemblement National, puis en promouvant le néo-fasciste Eric Zemmour. Pour ce faire, il a acquis de nombreux médias télévisés, notamment le groupe Canal Plus, dont la chaîne Cnews fait partie. Licenciements de journalistes et humoristes s’opposant à sa vision du monde, terreur managériale, tout a été fait pour modifier ces chaînes et en faire des médias d’extrême droite. Bolloré s’est donc mis à la recherche de journalistes sans scrupules pour propager ses théories réactionnaires, parmi lesquels Jean-Marc Morandini, fervent promoteur de la télé-poubelle et de ses émissions à scandale. Morandini (dont les affaires judiciaires de harcèlement sexuel et "corruption de mineurs" ne gênent absolument pas la chaîne) a lancé récemment une nouvelle émission particulièrement répugnante, « Face à la Rue », qui consiste à inviter une "personnalité" politique (le plus souvent d’extrême droite) pour visiter une zone « tendue » des villes françaises.
Lors d’une précédente émission de "Face a la rue", mettant en scène Zemmour à Drancy, celui-ci avait « persuadé » une femme musulmane d’enlever son voile ; or, il est apparu que cette femme travaillait chez Bolloré logistique. Séquence islamophobe pour le moins intrigante…
Mercredi dernier, c’était au tour de notre quartier de la Guillotière de faire face à cette mise en scène médiatique visant à stigmatiser la population locale. Cette fois-ci, Morandini était accompagné par le Président du Rassemblement National ! Parmi les personnes interviewées, présentées comme de simples habitant·es du quartier, deux d’entre elles étaient finalement… des militant·es du Rassemblement National !
Comme à chaque émission, le terrain a été préparé à l’avance du début à la fin, et les interviewé·es ont été des personnes acquises à la cause réactionnaire de l’émission, ou des faux.sses opposant.es venu.es débattre, comme ce fut le cas avec le très droitier membre du Conseil national de Parti Socialiste Eduardo Rihan Cypel, dont le discours différait à peine de celui de Bardella.
Aussi ahurissant que cela puisse paraître, l’émission d’une chaîne privée détenue par un milliardaire d’extrême-droite, présentée par un animateur vedette réactionnaire poursuivi pour "corruption de mineurs", avec comme invité l’actuel patron du premier parti raciste de France, Jordan Bardella, s’est déroulée en direct dans notre quartier. L’émission a été protégée par des centaines de CRS, Gendarmes mobiles et membres de la BAC, sous les yeux ébahis des plusieurs centaines d’habitant.es de la Guillotière, venu.es protester contre cette mascarade honteuse de l’extrême droite française. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à gazer, frapper et insulter un certain nombre d’entre nous, voire à interpeller et placer en garde-à-vue.
Bardella, Cnews et Morandini sont venus à la Guillotière pour une seule et unique raison : répandre leurs discours racistes et haineux, surfant ainsi sur l’assaut sécuritaire que subit la Place du pont depuis plus de deux semaines (occupation policière quasi permanente, contrôles au faciès, chasse aux sans papiers). Le tout largement instrumentalisé par la Préfecture, la Mairie et la Métropole, et jeté en pâture aux médias, avides de sensationnel en cette période pré-électorale profondément raciste, islamophobe et réactionnaire. La mobilisation des habitant.es de la Guillotière prouve que nous ne voulons pas de ces discours, nous ne voulons pas de cette récupération politicienne !
Nous exprimons toute notre solidarité suite aux interpellations des membres du groupe "Les Daltons", venus égayer le rassemblement, contre Cnews, Morandini, Bardella, et leur monde.
Pour une Guillotière métisse, populaire et solidaire !
La Guillotière n’est pas à vendre.
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