Pièce de théâtre de Ali Lounis-Wallace
Samedi 21 mai à l’atelier des canulars, ouverture des portes : 20h
UN PROJET DE TERRITOIRE
« l’universel c’est le local sans les murs »
« Beaubreuil » se compose de deux mots :
« Beau » : 1/ qualificatif mélioratif et subjectif. Peut qualifier un homme, un climat (au sud, il fait beau) et un met culinaire (un beau steak).
2/ Dans le cadre d’une famille recomposée, indique que la relation est due à une alliance.
« Breuil » : 1/ petit bois clos et marécageux, servant de réserve de gibier.
2/ (de l’occitan) plier les voiles.Ces définitions font écho aux spécificités de ce quartier, ainsi qu’à l’écartèlement de sa population.
Créé en 1972, Beaubreuil, le plus récent quartier de Limoges, concentre 5000 habitants, dans des tours cubiques et identiques, sur une superficie totale de 44 hectares soit 0,44km². Les habitants ont transformé ce nom composé en motvalise : BEAUB
L’intérêt poétique du quartier Beaubreuil est qu’il incarne la problématique du projet : l’échange est le seul moyen de lutter
contre l’emprisonnement social.
Aujourd’hui la noblesse a disparu, mais les classes sociales demeurent. Avec la mondialisation, internet et la réduction de toutes contraintes liées aux distances, le monde est devenu un village. Il nous est donc difficile d’admettre que nous sommes enfermés dans nos bulles sociales. Si les dernières années nous ont fait progresser sur un plan technique, nous ouvrir à « l’autre » n’est pas plus simple aujourd’hui qu’il y a vingt ans.
Comme je l’explique plus haut l’intérêt poétique du quartier Beaubreuil est qu’il incarne la problématique du projet : l’échange est le seul moyen de lutter contre l’emprisonnement social. Et l’art de l’échange d’Homme à Homme est par
excellence le Théâtre. Mais le Théâtre aussi est renfermé sur lui-même.
L’un des défis majeurs de notre nouvelle génération de comédiens est de rendre le théâtre « public », de casser les clichés qui l’embourbent. Il est paradoxal que cet art de l’échange souffre de préjugés. Le théâtre n’est pas le petit luxe de l’« élite intellectuelle française » !
Prenons acte de la Déclaration de Villeurbanne de 1968, poursuivons le chemin tracé par le philosophe Francis Jeanson et par l’illustre homme de théâtre Roger Planchon ! Eux-mêmes estimaient que « Les populations qui ne sont pas touchées par la création artistique ne le seront pas davantage en augmentant les efforts de diffusion. » Ils proposaient aux hommes de théâtre d’inventer « un projet capable de concerner directement ceux que le projet d’une diffusion élargie
n’atteindra jamais. »
Déclaration de Villeurbanne, 1968
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