Dans le cadres du FACT, Festival d’Art et création Trans, un plateau radio a eut lieu le Samedi 9 Novembre 2019 à Radio Canut. Une table ronde intitulée : Archives trans’, nos voix et nos images avec trois invitées. Karine Espinera, sociologue des médias qui travaille sur la représentation médiatique des personnes trans’. Christine Rougemont, réalisatrice et co-fondatrice de l’association Médusa, association de communication audiovisuelle pour la communauté LGBTQI, le féminisme inclusif, les travailleuses du sexe. Élise Escalle, doctorante en philosophie et en musicologie qui travaille sur l’histoire des pratiques et des créations musicales trans’.
Comment fabriquer l’histoire lorsqu’elle n’est pas écrite ? Ou écrite de manière caricaturale par des personnes non concernées... Où sont-elles allés chercher les archives ? Les ont-elle produites ?
Elles nous parlent de leur recherche, entre archives de terrain militant et archive du pouvoir institutionnel et leurs engagements à travers ces travaux. À écouter ici
Des archives au souvenir
Le 20 Novembre c’est le TDOR, Transgender Day of Remembrance, une journée mondiale pour commémorer la mémoire des personnes trans’ et intersexes assassinées pour motif cissexiste. Le cisexisme désigne le fait de considérer que les personnes trans’ et intersexes sont inférieures aux personnes cis, ce qui peut engendrer la haine, le mépris, l’incompréhension. Nous privilégions ici le terme cisexisme à son synonyme transphobie pour amener une dimension structurelle à ces violences issues d’une société patriarcale et coloniale. Le suffixe phobie est un terme venant de la psychologie et désigne la peur, engendre des comportements irrationnels et n’a pas d’extension politique. Alors que le cisexisme ou la transphobie permettent de dénoncer les violences d’un système où les personnes qui les commettent se sentent légitimes, rationnels et exhibent leur domination en pensant que tous les hommes et toutes les femmes sont nés biologiquement hommes et femmes respectivement. Le TDOR est une journée pour attirer l’attention sur les violences subies par la communauté trans’ et inter. Ces violences peuvent être physique en amenant des séquelles ou allant jusqu’à la mort. Elles peuvent être psychologiques par des insultes ou des gestes de rabaissement et peuvent aboutir à des suicides. Ces violences sont commises dans des cadres privés (la famille, les amiEs et amantEs) mais aussi au travail, dans les administrations, dans les secteurs médicaux et dans les médias. Les récits de vie des personnes trans’ et inter sont trop souvent ramenés à une subjectivation visant à nous nier et nous psychiatriser. Les discours politiques nous objectivisent. Et pour conclure sur nos mortEs, des enterrements au prénom d’assignation de naissance invisibilise les parcourts de vie.
Voilà quelques constats pour faire réagir et amener le courage de lutter et d’exister contre les normes hétérosexistes étriquées.
N’hésitez pas à aller regarder le travail de Karine Espinera, Gare aux Trans 2.0 produit par l’Observatoire des Transidentités, consultable gratuitement ici sur le regard qu’ont les médias sur les personnes trans’ et inter.
Nous vous recommandons également l’article Du sexisme comme système par Pauline Clochec, militante féministe, lesbienne, trans, docteure en philosophie sur le site de l’Observatoire des Transidentités issu d’une communication donnée dans le cadre de l’atelier « Réflexions sur le cissexisme et la transphobie », organisé à l’ENS de Lyon par les associations féministes et LGBTI « Les salopettes » et « ArcENSiel », le 15 février 2018.
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