Dans la nuit du 16 février 2023 à Berlin-Adlershof, deux camarades ont été arrêtés et mis en examen sous l’accusation de RDV en vue de commettre un crime (un incendie), leur procès commencera le 27 mai 2024 devant le Schöffengericht de Tiergarten.
Selon l’accusation, durant la nuit du 16 février, les prévenus auraient voulu incendier les câbles de la Deutsche Bahn. On retrouve ici une supposition de la DGSI vendue ensuite par le parquet judiciaire comme une vérité pour pouvoir être jugée comme un RDV en vue de commettre un crime par un tribunal. On trouve cela inintéressant de chercher à savoir si ces accusations sont vraies ou fausses, on refuse de participer à de telles spéculations. Au moment de l’arrestation des camarades, aucun délit n’a été commis. Avec l’utilisation du paragraphe RDV, le parquet résout ce problème. Il peut ainsi divaguer et construire le récit d’une menace. Ce paragraphe ouvre pour la justice un champ de possibilités très vaste, lui permettant de poursuivre ceux qui conspirent contre l’État, sans aucun acte concret. Pour autant, nous réaffirmons que les multiples résistances, l’attention que l’on se porte les uns aux autres, l’entraide comme le sabotage ont toujours été des outils des opprimées et des exploitées.
Les procès judiciaires et les prisons sont des instruments de la justice bourgeoise, qui sépare les gens entre coupables et non-coupables. La punition et la peur sont le ciment de la violence étatique qui conditionne tout le monde à rentrer dans le rang de ce système capitaliste patriarcal et colonial. Les innocents sont ceux qui contribuent au bon fonctionnement de ce système en acceptant ces frontières, ces murs, ces règles et ces normes.
On défend la possibilité et la nécessité de l’action directe comme un outil des luttes révolutionnaires. Dans la répression contre nos deux camarades, on voit la tentative de menacer tous ceux qui défendent aussi cette possibilité. Cette menace se voit dans l’acharnement répressive contre la contestation contre le G20, la chasse contre des militants antifascistes, la tentative de dépolitisation de la guérilla-urbaine des dernières décennies (en référence a l’arrestation récente d’une militante de la RAF en cavale depuis plus de 30 ans) ou encore la répression énorme contre les luttes anticoloniale. Pendant qu’une militarisation générale du social accompagne l’escalade de la violence étatique, l’État tente de délégitimer toute pensée qui pourrait faire croire à la possibilité d’une contre-violence autoorganisée.
Prenons position et refusons d’accepter la ligne de démarcation entre coupable et non-coupable. Et tranchons plutôt une ligne entre ceux qui s’enrichissent et ceux qui exproprient et communisent tous. Entre ceux qui bâtissent des murs et ceux qui les surmontent. Entre les assassins en uniformes et ceux qui règles leurs conflits ensemble. Entre ceux qui réclament de la liberté et ceux qui leur la volent.
C’est clair que ces belles phrases ne correspondent pas toujours à la réalité. Mais les doutes, l’insécurité, l’isolation et l’exploitation qui nous atteignent de différentes manières sont là pour nous séparer les uns des autres. C’est surtout avec toutes nos différences, avec tous ceux qui nous rendent particuliers que l’on peut apprendre à nous connaitre, dans le respect mutuel, et oser se donner des RDV. Cela nous permettra de partager nos peurs, de trouver des analyses et d’élaborer ensemble des propositions et des solutions à nos problèmes plutôt que de nous battre en guerriers isolés.
On veut solidifier nos liens, nos relations sur des valeurs comme la sincérité, l’entraide, la passion et la confiance, il n’y a pas de sens à trouver dans les rouages de ce système baser sur le pouvoir et le profit, il faut le trouver dans nos luttes pour le changement nécessaire de cette société.
Ces luttes ont toujours été nécessaires et le resteront. Notre détermination et notre solidarité se traduisent aussi dans le fait de ne pas nous laisser intimider par des arrestations et des affaires judiciaires. La meilleure réponse, c’est de continuer à tenir les un aux autres et à défendre en mots et en actes l’idée d’un monde meilleur, jusqu’ à ce que l’on soit tous et toutes libres !
On vous invite à poursuivre le procès de manière solidaire et à venir soutenir les camarades devant le tribunal. Venez avec nous à l’ouverture du procès le 27. Mai 2024 au palais de justice de Moabit !
Bien sûr qu’on a un RDV, pour saboter la guerre.
Bien sûr qu’on a un RDV, pour lutter contre la normativité patriarcale.
Bien sûr qu’on a un RDV, pour arrêter l’exploitation de la terre et de ces habitants.
Bien sûr qu’on a un RDV, pour lutter pour la liberté…
Force, Liberté et Joie a tous.tes les inculpe.es et tous.tes les prisonniere.es, en cavale ou on prison !
Dates des procès :
27,05 - 14,00 heure
06,06 – 09,15 heure
13,06 – 09,15 heure
01,07 – 09,15 heure
04,07 – 09,15 heure
08,07 – 09,15 heure
11,07 – 09,15 heure
Updates et changements seront publiés sur le blog. verabredet.noblogs.org
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