Une victoire temporaire certes, mais qui permet d’ouvrir nos champs des possibles sur du concret à portée émancipatrice et révolutionnaire. Une victoire dans nos imaginaires ; on pourrait dire SUR nos imaginaires, rabougris et en voie de normalisation accélérée. Le combat des mots et des idées (la Critique) n’a de chance d’avoir une portée révolutionnaire seulement si il touche le réel quelques fois (la Praxis). Quand la Pensée rencontre la pelle ou le cocktail, le mélange produit des situations politiques inédites où le rapport de force peut se renverser. Ce renversement n’est peut être qu’un flatus vocis, un pet de l’histoire pour l’histoire présente, mais il peut tout aussi bien être l’un des souffles déclencheurs qui produira de la critique en acte un peu partout en France comme ailleurs en Europe. Nous le dirons et le redirons aussi longtemps qu’il le faudra, ce sont les humain-e-s qui font l’histoire. Il n’y a de « destin » que dans les têtes et les cœurs des abstentionnistes de la vie et de ceux et celles qui détiennent le Pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir d’agir sur la liberté d’autrui (et celles et ceux pour qui naturaliser cette emprise permet la légitimation de toutes les oppressions et ingérences, « on ne peut rien y changer, c’est le destin, la Nature, la Loi... »).
Nous disions que cette victoire est « temporaire ». Effectivement, le capitalisme est un corps à part entière et, attaqué d’un côté, il se défend de l’autre, contre-attaque de plus belle. Il ne s’effondrera pas tout seul, il est auto-apprenant et multiforme. Il alimente d’autres systèmes de domination pour perdurer (patriarcat, impérialisme, spectacle...). Tout ceci forme un système de "vases communicants des pouvoirs" où les forces oppressives interagissent et se renforcent, prennent des relais et investissent à chaque instant les vides-de-pouvoir qui se créé dans l’histoire. Ce système complexe nous le nommons la Société Dominante.
Tant qu’il n’y aura pas de changement total et radical, nous serons toujours en prison, qu’elle soit sur « zone », dans des appart’, ou derrière des barreaux.
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