L’allocation chômage, comme la retraite ou les congés maladies, c’est ce que touchent les personnes qui pour une raison ou pour une autre n’exercent pas d’activité professionnelle. Ce n’est pas un cadeau fait par l’État ou le patronat, mais bien un salaire différé, puisque l’argent qui sert à financer ces allocations vient du produit du travail de l’ensembles des salariéEs (que ce soit les cotisations salariales ou les cotisations patronales, puisque c’est le travail de ses employéEs que le patron exploite pour pouvoir les payer), et bénéficie aux salariéEs. Vu comme ça, unE chômeurE, unE retraitéE ou unE travailleurE font partie du même groupe dans la société, ce qu’on appelle le prolétariat : ceux et celles qui doivent se faire exploiter par un patron à un moment ou à un autre pour vivre.
Mais le chômage est aussi une façon pour le patronat d’avoir une main-d’œuvre toujours disponible et donc de pouvoir faire pression sur les salaires et d’exploiter encore plus les salariéEs en les menaçant de licenciement. En fait, plutôt que partager le travail nécessaire pour faire tourner la société, les exploiteurs préfèrent faire trimer dur une partie des prolos et laisser l’autre partie avec juste ce qu’il faut pour survivre, les empêchant de profiter de leur temps libre.
Voilà bien à quelle absurdité on arrive quand on vit dans un système dont le seul but est de permettre à quelques bourgeois de gagner toujours plus d’argent, sans se préoccuper du reste. Mais pour que cette foutue stratégie des capitalistes pour se faire encore plus de thunes sur notre dos fonctionne, il faut que les copains et copines au chômedu soient pousséEs au cul pour retourner se faire exploiter. C’est bien pour ça que l’Unedic serre la vis aux allocations, puisque malheureusement on a besoin d’un minimum de fraîche pour vivre dans ce monde.
C’est à çà aussi que servent les ASSEDIC et l’ANPE : si elles ne laissent jamais tranquille les chômeurEs (convocations, menaces de radiations, stage bidon, etc.), ce n’est pas tant pour leur trouver du travail (il y a peu d’offres d’emploi par rapport au nombre d’inscritEs) que pour les maintenir sous pression, et qu’ils et elles restent habituéEs à devoir rendre des comptes à une autorité (ici c’est l’État qui remplace le patron).
Quand on se sera débarrassé des capitalistes et de l’État, on pourra décider de ce qu’on veut produire, et on se partagera le travail à faire en fonction de nos envies, suivant le bon vieux principe « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».
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