Né lors de la mobilisation des ouvrières textiles américaines en 1912 contre leurs conditions de travail et leurs bas salaires, le slogan « Bread and Roses, du pain et des roses », est aussi le nom que s’est donné le collectif féministe « Pan y Rosas » qui existe dans différents pays dont la péninsule ibérique. Impulsé au début des années 2000 par des militantes du PTS en Argentine et des étudiantes et travailleuses indépendantes, celui-ci s’est forgé dans les luttes ayant suivi la crise économique de 2001 en Argentine. Il a notamment été au cœur du soutien à la lutte de l’usine textile Bruckman, récupérée par ses ouvrières suite au départ du patron, pour échapper aux licenciements.
Ce groupe compte aujourd’hui, en argentine, plus de 1000 membres et se bat, notamment pour le droit à l’avortement, qui n’existe pas en Argentine à ce jour, contre les réseaux de traite des êtres humains et soutient de nombreuses grèves promues par les femmes.
« Du pain et des roses », c’est rappeler que le mouvement ouvrier révolutionnaire n’a jamais été, contrairement à ce qu’ont voulu faire croire les organisations staliniennes ou social-démocrates, une lutte qui se limitait aux questions économico-syndicales (le pain).
Dans la société d’aujourd’hui, se battre pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, mais aussi pour le droit « aux roses » - le droit de vivre librement, de se marier et d’avoir des enfants ou non, en finir avec le machisme et les violences faites aux femmes, mais aussi, le droit à l’éducation pour toutes, l’accès à la culture, etc. - c’est lutter pour l’organisation des femmes, pour reprendre leur destin entre leurs mains et livrer cette bataille pour elles et l’ensemble de la classe ouvrière. Mais cette lutte ne peut être complètement victorieuse sans remettre en cause le système d’exploitation , qui donne aux exploiteurs le pouvoir de décider de leur vie.
Après l’Argentine, « Pan y Rosas » a fleuri dans plusieurs pays d’Amérique latine , avec l’idée de construire des groupes militants de femmes, étudiantes, travailleuses et chômeuses, pour résister aux attaques des patrons et des gouvernements contre le droit des femmes.
Puis en Europe, un tel groupe a vu le jour dans l’État espagnol ; les femmes de « Pan y Rosas » ont été très présentes dans les grandes manifestations contre la réforme de la loi sur l’avortement.
« Pan y Rosas vient également d’être créée en Allemagne.
Les femmes de « Pan y Rosas » ont joué un rôle majeur dans la grève de Panrico, située près de Barcelone.
Panrico est une grève historique, la plus longue depuis Franco. Panrico fait partie d’un douloureux processus de recomposition d’une nouvelle classe ouvrière, après des décennies de trahisons et de reculs. Pendant toutes ces années, les attaques patronales, de mèche avec les différents gouvernements, et combinées avec la cooptation des directions syndicales, ont porté atteinte à la capacité non seulement offensive mais également défensive de la classe ouvrière. Cette force de lutte, de défense des vieilles conquêtes qui seront la base pour préparer des luttes plus offensives, est en train de se recomposer peu à peu et de poser des jalons dont Panrico a déjà écrit une page de l’histoire.
Le 8 mars a été l’occasion pour « Pan y Rosas » d’organiser la solidarité avec les travailleurs(euses) de Panrico et de Coca-Cola en grève, notamment à Barcelone, mais aussi à Saragosse et à Madrid.
Les travailleuses de Panrico, ont lutté contre la Loi sur l’avortement du Parti Populaire, et ont été très visibles le 8 mars. Cela fait des années que l’on n’a pas vu des travailleuses en grève faire partie d’un grand mouvement de femmes dans la rue, ce qui a constitué une nouvelle étape pour cette lutte. Elles se battent aussi contre les expulsions des logements, car comme elles le disent, « les licenciements d’aujourd’hui sont les expulsions de demain ».
C’est pourquoi, nous avons décidé d’inviter PanyRosas EstadoEspañol.
Conférence-débat organisée par l’association Table rase.
Le vendredi 3 avril à 18H00
4 bis rue de l’Université 69007 Lyon
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