Depuis le 15 novembre, l’Amphi C de la faculté de Bron est occupé par les étudiant.e.s et les sans-papiers. Plus qu’un lieu de rencontre c’est devenu un endroit de revendications et de convergences de luttes. La journée du 22 novembre semble suivre les actions menées jusqu’alors.
Les attaques des pouvoirs publics contre les étudiant.e.s et les sans-papiers se multiplient.
Depuis les lois sur l’autonomisation des universités la situation des facultés n’a pas cessé de se dégrader : budget de plus en plus restreint, cours surchargés, administration défaillante, filières supprimées, dégradation des enseignements, réutilisation de vacataires, amputation de budget d’une recherche de plus en plus conditionnée à des retombées économiques, etc…
Après la mise en place de la sélection en master, c’est maintenant dès la première année de licence que les classes populaires seront écartées de l’université. En effet Instaurer la sélection c’est bien le fait de réserver aux franges les plus favorisées de la population l’accès à l’enseignement supérieur. Avec l’accord des académies toutes les universités pourront désormais instaurer des seuils d’étudiant.e.s dans chaque filière.
La professionnalisation et les logiques de marché imprègnent complètement l’université aujourd’hui. Celles-ci sont intimées de fournir une « offre de formation » sensées inculquer des « compétences » aux étudiant.e.s (et plus des savoirs).
Dernière manifestation de cette philosophie délétère : le label IDEX. Pour faire court, il s’agit de regrouper différentes universités dans d’énormes conglomérats avec pour objectif de briller à l’international (classement de shanghai) et attirer financements publics/privés, étudiant.e.s, chercheur.e.s renommé.e.s.
l’IDEX abouti à créer une université à double vitesse avec :
Des filières scientifiques à retombées économiques pompant les financements et brillant à l’international via le nombre d’articles publiés dans les revues. Ces filières assurent le plan communication de l’université.
Des filières sous-financées, notamment les sciences humaines, qui sont juste là pour fournir à la chaîne des diplômes bon marché
Nous nous opposons donc aux réformes Macron et à la destruction d’une université qui doit être un lieu de production et de partage des savoirs et connaissances. Une université démocratique et critique en contact avec la société et ouverte sur le monde, un pont entre les peuples.
C’est pourquoi nous nous sommes engagés aux côtés des sans-papiers dans leur lutte pour que leur dignité leur soit reconnue. Nous considérons qu’il est un droit de tou-te-s de vivre dignement et sous un toit, quelle que soit la nationalité ou tout autre critère illégitime pour déterminer qui peut posséder ce droit. Malgré le discours officiel assurant que tout est fait pour une prise en charge correcte des réfugié-e-s et des personnes à la rue, l’Etat envoie les forces de l’ordre pour les expulser. Les expulsé.e.s de la Part Dieu, du 10 novembre en sont la dernière preuve. Ils/elles ont décidé avec les étudiant.e.s d’occuper depuis le 15 novembre l’Amphi C de Bron pour ne pas dormir dans le froid.
C’est pour cela que le 22 novembre est une journée de mobilisation et de convergence de lutte.
Ainsi contre les attaques répétées du gouvernement sur les universités et les sans-papiers nous appelons pour le 22 novembre à :
Bloquer le campus universitaire de Bron
Manifester à 11h30 contre les réformes universitaires
Soutenir le rassemblement du collectif "jamais sans toit" à 18h.
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