Des milliers de migrant*es sont actuellement bloqué*es en Bosnie-Herzégovine (B-H). Depuis la fermeture du « corridor humanitaire » sur la route des Balkans entre la Serbie, la Hongrie, la Croatie, la Slovénie et l’Autriche au printemps 2016, la migration n’a pas cessé ; elle s’est déplacée en Bosnie-Herzégovine. À partir de là, les gens essaient de passer par la Croatie et la Slovénie (voir carte).
Déplacement de la route des Balkans
Il y a un peu plus d’un an, début 2018, les migrant*es atteignaient le canton d’Una Sana, au nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, et ainsi Bihać et Velika Kladuša. Au début, seule la population locale soutenait les migrant*es qui s’installaient dans un premier temps dans un parc à Velika Kladuša pour ensuite être envoyés dans un champ à l’extérieur de la ville. Dans le champ, l’accès à la nourriture est irrégulier et l’élimination des ordures et des eaux usées inadéquate. A partir de mars 2018, des volontaires internationaux et bosniaques arrivent de plus en plus nombreux à Velika Kladuša, afin d’améliorer la situation catastrophique de l’approvisionnement des réfugié*es. On estime que 23 000 migrant*es ont traversé la Bosnie-Herzégovine en 2018.
Huit camps en Bosnie-Herzégovine
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), financée par l’UE, se charge d’assurer une partie des services de base à partir de mi-2018. Elle supervise huit camps dans tout le pays, tous situés dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine - le pays est divisé en deux entités, la Fédération de Bosnie-Herzégovine et la Republika Srpska - dont quatre dans le canton nord-ouest d’Una Sana. Trois camps sont situés à Bihać ou aux alentours, alors que le quatrième, appelé Miral, est à Velika Kladuša. Ces camps sont cependant conçus pour trop peu de personnes ce qui conduit systématiquement au refoulement de nombreux réfugiés. Le gouvernement du canton d’Una Sana a ainsi fixé à 3000 le nombre maximum de migrant*es admi*es au printemps de cette année.
Route par les balkans 2018 - Laurent Geslin Infrastructures déficientes des camps
Les camps sont mal gérés et sous-équipés : au camp Miral, par exemple, 780 migrant*es ont accès à 47 toilettes et 30 douches à l’intérieur, tandis qu’au camp Bira près de Bihać 92 toilettes et 44 douches sont disponibles pour 2040 personnes. Les migrant*es de Miral nous expliquent que la nourriture est souvent insuffisante et peu fraîche, que les soins médicaux du Conseil danois pour les réfugiés ne sont pas suffisants, que la vie privée n’existe pas et que le lavage des vêtements est un gros problème. Selon les représentant*es de l’OIM, deux machines à laver industrielles sont disponibles, mais la municipalité n’a pas encore fourni de raccordement d’eau. Il y a aussi des raisons politiques à cela : Ils ne veulent pas de réfugié*es à Velika Kladuša et veulent réduire leur nombre dans le canton de Una Sana.
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