La réforme des retraites va coûter très cher aux travailleurs·euses, aux fonctionnaires et aux actuel·le·s retraité·e·s. La retraite, c’est le repos bien mérité après une longue vie de travail souvent pénible. Mais la réforme qui s’annonce ne nous permera certainement pas d’être en état « d’en profiter ». Les « propositions » du gouvernement tiennent en une phrase : il faudra travailler plus longtemps et accepter des baisses de pensions de plusieurs centaines d’euros par mois.
À la CNT, nous considérons qu’il faut redéfinir la place du travail dans nos vies. Si le travail est parfois difficile, il ne devient une souffrance que parce qu’il est organisé sur des critères managériaux qui n’ont rien à voir avec l’éducation, la pédagogie et le service public. Le capitalisme nous exploite à son profit et les aaques successives contre les retraites prouvent que nous sommes à la merci d’un régime libéral et autoritaire. Toutes les structures de solidarité sociales sont démantelées : sécu, assurance chômage, CAF... sans oublier les services publics (éducation, santé, transports). Les logiques de profit remplacent le projet d’une société égalitaire et solidaire.
Travailler plus, pour perdre plus !
D’après le rapport Delevoye, socle du projet de réforme, un·e professeur·e perdrait entre 300 et 500 € par mois simplement par le passage du calcul des pensions sur les 6 derniers mois à un calcul basé sur l’intégralité de la carrière. Macron lui-même ne nie pas ces chiffres et préconise pour compenser de faire travailler les profs plus longtemps, avec plus d’heures de
travail par semaine, et pendant les vacances scolaires. Et si l’on ajoute à ça , la variabilité de la valeur du point, autant dire que ces estimations de pensions sont aujourd’hui bien plus élevées que ce qu’elles seront vraiment !
La solidarité ne se négocie pas !
Cette réforme c’est aussi l’abandon du principe de solidarité pour un système individuel qui profitera en premier lieu à la finance. Les plus privilégié·e·s se tourneront vers des complémentaires ou des fonds de pensions privés et les autres seront condamné·e·s à la paupérisation.
Précaires et contractuel-le-s
Les collègues précaires, contractuel-le-s, AVS AESH, aux salaires mensuels de misère toucheront des pensions équivalentes. Toutes les simulations aujourd’hui disponibles à partir de la lecture du rapport Delevoye confirment le maintien des petites pensions pour les salaires proches ou au dessous du SMIC soit environ 900 € quand le minimum vieillesse
est aujourd’hui à 868€... Champagne !
L’avis de l’expert
F. Fillon devant les patrons, 10 mars 2016 « le système par points, en réalité, ça permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue : ça permet de baisser chaque année le montant des points, la valeur des points, et donc de diminuer le niveau des pensions ».
Lutter pour gagner c’est possible !
Aout 1953 : 4 millions de grévistes au plus fort du mouvement ont contraint le gouvernement à céder sur le recul de l’âge
de départ à la retraite des fonctionnaires alors que les décrets avaient été publiés au journal officiel !
Novembre-décembre 1995 les grévistes font reculer Chirac et Juppé pour conserver la règle des 6 derniers mois de salaire pour le calcul des pensions des fonctionnaires.
En 2019, notre arme, c’est toujours la grève ! À partir du 5 décembre, la grève sera reconductible car il faudra contraindre une nouvelle fois le pouvoir à reculer ! Parier sur la grève, c’est accepter de perdre 10 jours de salaire (env. 1 000€) quand la
réforme nous promet une perte cumulée de 100 000 € sur 20 ans de pensions de retraite ! Plus rentable qu’une action Française des jeux ! La loi sera présentée au conseil des ministres dès janvier 2020 pour un vote au Parlement avant l’été, il y a urgence à stopper le gouvernement !
Travailler plus longtemps ? Plutôt crever !
Pour compenser l’effondrement de nos pensions dans le nouveau système, il faudrait une augmentation générale de 30 % de nos salaires bruts. Le gouvernement ne l’envisage surtout pas. Il envisage en revanche de nous faire travailler plus longtemps. Quel·le collègue se projette sérieusement à 66 ans dans une salle de classe ? Aucun·e ! Sauf peut-être les chef·fes d’établissements... La seule augmentation prévue par notre ministre est celle décidée par le gouvernement précédent : 300€ bruts/an (20€ nets / mois).
Toutes et tous en grève à partir du 5 Décembre !
Manifestation à Lyon à 10h30, Manufacture des tabacs
Assemblée générale départementale Education après la manifestation à 14h30 à la Bourse du travail (place Guichard Lyon 3e)
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info