Gégé, nouveau roi de la quenelle ?
Quand on parle du vieux Gégé, un peu sénile, tout le temps en train de se promener avec des hommes politiques pas trop recommandables et un peu trop amoureux de la bouteille, en France, généralement on parle de Gérard Depardieu jouant de la Balalaïka avec Poutine au coin du feu. Mais à Lyon, aussi local que la rosette ou la cervelle de canut, pour nous, cette figure douteuse et paternaliste du bon vieux Gégé n’est autre que notre « ancien » ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. C’est que les deux hommes se ressemblent plus qu’on ne pourrait le croire. Bien entendu Depardieu reste le plus rocambolesque des deux avec ses déclarations d’amour pour Kim Jong-un, mais depuis hier, tout a changé. Car avec l’âge, c’est indéniable, notre bon Gégé local devient un champion du troll toute catégorie, un empereur des cons, un champion du monde !
Il faut dire que niveau troll, cela faisait longtemps que ce bon vieux Gégé n’était pas allé si fort en une seule journée. Et pourtant, durant l’affaire Benalla de cet été, son jeu de vieux sénile jouant au ping pong des responsabilités avait été du grand art. Le fameux « c’est pas moi, c’est lui », suivi d’une grande absence à l’Assemblée nationale à base de « J’ai poney ! » pour finir devant le sénat par assumer : « Moi les quenelles, je les fait par douzaine » (Nos sources ne sont pas sûres que ces citations soient bien réelles, mais au final c’est surtout ce qu’on a retenu.). Mais là, ce mardi 2 octobre, ce bon Gégé a décidé de toucher le soleil sur sa route du retour.
Car voilà qu’en une journée, ce bon vieux Gégé a réussi à troller Macron, ce qui nous fait bien rire, mais au passage c’est toute notre belle ville qui voit le retour de la bête comme inévitable. Il n’y a aujourd’hui que les grands restaurateurs locaux et les vendeurs de beaujolais qui se réjouissent, car pour ce qui est des lyonnais, c’est surtout le retour du népotisme, de la corruption, des expulsions de squat, de la chasse aux étrangers, des magouilles, des coups de matraque, etc. Bien entendu, même à Paris, Gégé n’a jamais été bien loin et Georges Képénékian, capo local, n’était pas trop mauvais pour jouer à la baudruche et faire passer les directives du padrino. Qui ça me dîtes vous ? Mais Georges Képénékian pardi ! Vous savez le mec dont personne ne connaît le nom, un maire aussi visible que le dahu ou le croquemitaine, oui notre maire de Lyon. Il faut dire que les directives étaient claires de la part de Collomb : Ne JAMAIS faire de bruit, ne jamais apparaître nulle part, ne prendre aucune décision marquante, être invisible, en somme n’être personne pour être sur que dans la tête de tous les lyonnais, il n’y ai qu’un seul et unique maire de Lyon : le vieux Gégé. Cette réalité fait qu’aujourd’hui, l’annonce du retour du Mathusalem local ne surprend personne. L’annonce de la démission de Georges Képénékian pour remettre les clefs de la ville à Collomb, non plus.
C’est qu’il y a une chose de sûr avec Gégé, c’est qu’il sait se placer. Le cumul des mandats est pour lui un sport où il excelle et il sent les plans pourris à 10.000. Et s’il y a bien un navire qui commence à prendre l’eau, c’est assurément le gouvernement. Il avait su prendre ces distances avec le Parti Socialiste dès que le président Hollande a commencé à sentir le gouda pas frais. Aujourd’hui il décide de quitter le navire Macron pour pouvoir assurer sa réélection lyonnaise en 2020. Mais là où c’est grandiose, c’est dans le timing et dans la mise en application de son plan de retour. Il aurait pu partir dans le calme et la retenu toute « républicaine » d’un ministre de l’intérieur qui est censé représenter l’ordre dans l’État ; mais non, le vieux Gégé est rancunier. Un vieux pachyderme du P.S.ça n’oublie rien, il se souvient bien qu’en pleine affaire Benalla, Macron l’avait cordialement lâché. Du coup, voilà le retour de bâton du vieux briscard des coups pourris, Gérard Collomb annonce quitter son poste moins d’une semaine avant le G6 des ministres de l’Intérieur, se déroulant à Lyon les 8-9 octobre.
Quel pied de nez grandiose ! Pendant que les chefs d’états des plus grandes puissances mondiales se marrent, leurs ministres de l’Intérieur ne peuvent que prendre acte qu’ils seront la semaine prochaine à Lyon, accueillis par Gérard Collomb, maire de la ville, alors que ministre, le bougre les avaient invités peu de temps avant, tous frais payés par le gouvernement, dans le stade de son ami Jean-Michel Aulas. Autant vous dire que pour le gendarme Flageolet qui prendra le poste de ministre de l’Intérieur aura bien l’air d’un parachuté de dernière minute. Dans la ville d’un autre, dans la chemise d’un autre, il devra représenter un président champion de la terre et de l’écologie, mais surtout champion du recyclage ministériel. Après faut le comprendre le vieux Gégé, à son âge, de tels rendez-vous internationaux, c’est du boulot quand même. Organiser de tels événements, ce n’est pas aussi facile que donner un blanc-seing à tous les fachos, flics, CRS, adjoints au cabinet du président, baceux de France pour matraquer du gauchiste et de l’étranger.
Il faut dire que le Gégé il commence a plus être trop frais. S’il était un poisson des Halles Paul Bocuse, ça ferait longtemps que les bourgeois du 6e n’iraient plus y faire leurs courses. Et pourtant jadis, il défendait la retraite à 60 ans le bon Gégé, comme quoi pour se faire élire à un poste, il peut mentir comme un arracheur de dent d’éléphant. Bien que des arracheurs de dent d’éléphant, on en a plus des masses depuis que Gégé et ses copains ont menacé d’euthanasie les derniers éléphants locaux, mais bon je m’égare. La retraite, en voilà une belle avancée sociale, une victoire arrachée (une obsession) à grand coup de dynamite à la France vichyste et aux patronats collaborateurs. Un droit fondamental et inaliénable qu’il serait pour notre bon Gégé d’appliquer à sa propre personne, car à 71 ans il commence à marquer le poids des années. Il faut dire qu’en cumulant parfois jusqu’à trois mandats et six fonctions, notre bon Gégé arrive à être dans le Top 10 des plus gros cumulards français. Un exploit qui fatigue ce bon vieux Gégé qui fait peine à voir. On ne peut donc que lui souhaiter, pour sa propre santé et celle de tous les lyonnais, une bonne retraite à lui. On te l’offre avec grand plaisir.
Mais bon, peut être qu’après tout, Gégé n’arrivait plus à tenir le coup avec ces 14.910 € de salaire de ministre, et souhaite tout simplement récupérer son salaire de maire-député-président de la métropole-sénateur-duc-oenologue-flics de notre bonne vieille capitale des Gaules :
N’empêche, c’est quand qu’on vire Collomb et sa clique ?
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