Cela se passe dans la nuit du 22 au 23 novembre 1831
« Il est minuit, le silence le plus effrayant règne dans toute la ville. Ce silence est interrompu par quelques coups de fusils, et chaque explosion nous annonce peut-être la mort d’un de nos frères. Le jour paraît, le nombre des ouvriers armés s’est considérablement accru ; la lutte vient de recommencer en plusieurs points ; un grand nombre d’ouvriers et de jeunes gens se sont joints aux ouvriers en soie. Ils ont juré de vaincre ou de mourir. Ils tiendront leur serment.
Les gardes nationaux ont enfin compris le rôle honteux que l’autorité leur faisait jouer dans ce drame terrible. Ils ont presque tous cessé de faire feu sur le peuple. Ils ont caché leurs habits : qu’ils se hâtent de les brûler, ils sont souillés ... de sang ...
Vers 2 h du matin une vive fusillade s’engage, les troupes abandonnent la ville, la cause du peuple a triomphé ! Sa vengeance sera terrible, sans doute, le pillage, l’incendie, les massacres....Silence, trembleurs du juste milieu ! Silence, aristocrates égoistes, ne calomniez pas le peuple, il vous tenait hier dans sa main, il n’avait qu’à la fermer pour vous écraser tous, et cette main généreuse, il l’a ouverte .... Ne tremblez plus.... »
« La Glaneuse, journal des salons et des théâtres », n°47, imprimé le vendredi 25 novembre 1831
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