Cinq soldats américains avaient été pris dans des pièges du Front de Libération Nationale du Viet-Nam et en étaient morts. D’autres avaient été blessés les jours précédents dans des combats.
Le 16 mars 1968, les GI étatsuniens entraient dans le village vietnamien de My Lai, suspectant que des Vietnamiens du FLN s’y étaient réfugiés. Un lieutenant-colonel a alors ordonné à ses troupes de brûler les maisons, tuer le bétail, détruire les denrées alimentaires, boucher les puits.
Les troupes américaines pénètrèrent dans le village et arrivèrent à le boucler totalement sans trouver un seul combattant vietnamien. Certaines personnes civiles ont essayé de s’enfuir en courant, et même des femmes avec des enfants dans les bras, mais elles en furent empêchées. Les soldats étatsuniens ont bientôt commencé à s’attaquer à tout ce qui bougeait, humains et animaux, avec des grenades et des mitraillettes, aidés par des hélicoptères de combat.
Les soldats ont abattu des hommes non armés, des femmes, des enfants et des bébés. Des familles qui se terrent dans des huttes ou des bunkers ont été tuées sans pitié. Ceux qui levaient haut les mains ont été également assassinés. Ailleurs dans le village, d’autres atrocités étaient commises sur des femmes qui ont été victimes de viols collectifs. Des Vietnamiens qui se sont inclinés pour saluer les Américains ont été battus à coups de poing et torturés, matraqués à coups de crosse de fusil, poignardés à la baïonnette. Certaines victimes ont été mutilées avec la signature « Compagnie C » sculptée dans la poitrine. C’était un véritable carnage et des corps étaient éparpillés à travers tout le village de My Lai.
Des dizaines de personnes ont été parquées dans un canal d’irrigation et d’autres endroits et tuées à l’arme automatique. Un groupe important d’environ 70 à 80 villageois, raflés par le 1er peloton dans le centre du village, ont été tués personnellement par le lieutenant-colonel lui-même qui a ordonné à ses soldats de les incendier. Ce militaire fou a également fait la même chose à deux autres groupes de civils avec une arme prise à un soldat qui avait refusé de faire une nouvelle tuerie.
Ce sont 504 civils qui ont été massacrés et parmi eux de nombreux vieux, femmes et enfants. Sur le mémorial de My Lai, à l’emplacement du massacre, ont peut y lire une liste de 504 noms de victimes du village avec des âges allant de un à quatre-vingt-deux ans :
50 victimes étaient âgées de 0 à 3 ans
69 victimes étaient âgées de 4 à 7 ans
91 victimes étaient âgées de 8 à 12 ans
27 avaient plus de 70 ans.
L’armée américaine annonça une grande victoire et tenta de camoufler au maximun ce carnage de civils. Puis elle parla de la mort de seulement 128 personnes « ennemies »...
Peut-on parler d’ennemis quand il s’agit de bébés, de vieillards ou de personnes non armées et quand on vient envahir un pays ?
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