Une guerre culturelle a lieu en France. Déclarée par Manuel Valls et orchestrée par des think tanks, bien avant la mise en place de l’état d’urgence, elle est menée contre les musulmans résidant en France. On aurait pu s’attendre de la part d’un Premier ministre socialiste que la bataille idéologique prioritaire soit menée contre la droite ou l’extrême droite. Force est de constater que ce n’est pas le cas.
Le signal premier que Manuel Valls entend ainsi adresser à son électorat de gauche est sans ambage : la question culturelle est fondamentale. Dans ses discours politiques, les ennemis qu’il désigne sont « les salafistes », mais dans la pratique politique ce sont les musulmans, dans leur ensemble, qui sont pris pour cible. Si cette obsession n’est pas nouvelle, elle se précise en stratégie de communication délibérée à l’approche de l’échéance présidentielle. Il y a un an, le 22 juin 2015, le Premier ministre avait clairement indiqué sa ligne, son choix, sa cible privilégiée : « L’islam sera un enjeu électoral », lors d’un forum sur la République et l’islam.
Depuis l’application de l’état d’urgence qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015, la mobilisation d’une partie de la gauche contre les nouvelles mesures autoritaires se fait essentiellement sur des questions de principe : libertés publiques, militarisation de l’espace, société de surveillance, neutralisation de la contestation sociale… Qu’il s’agisse des « frondeurs » du PS, ou des militants EELV, PG, PC, des syndicalistes et des associatifs de la gauche radicale, la gauche contestant l’état d’urgence ne le condamne que dans des termes où elle se sent directement impliquée, où elle se pense comme l’unique cible, comme on a pu le voir durant la COP 21 avec l’interdiction de manifestations et les assignations à résidence, alors dénoncées par cette même gauche.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info