Au tribunal ce lundi
Un étudiant en première année de BTS passe en comparution immédiate pour « violences sans ITT sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations » ainsi que détention de cannabis (4g) et herbe (6g).
Il a été interpellé par plusieurs policiers en début de soirée, dans le métro, car « sur le moment » [pendant la manifestation] ce n’était pas possible au dire des policiers. Personne n’a été blessé par ses jets de pierres. Il a reconnu les faits en gardav’.
Repéré à cause de son blouson très voyant (rouge au niveau du bassin), il explique avoir croisé la manif par hasard. Les pierres ont été trouvé à proximité des affrontements avec la police sur l’autoroute. « C’est des grosses pierres pas des petits cailloux » s’enflamme la juge, « 10 cm de diamètre ». Il reconnaît les avoir jeter en direction des policiers mais sans en viser un en particulier.
Prévenu : Je voulais faire la malin, c’est un effet de foule. J’aurais pas dû, je suis pas fier.
Juge : C’est toujours ce qu’on entend. Vous avez sur vous un cache-cou, un bonnet, des gants. C’était un vrai printemps et vous, vous avez tout l’arsenal de ceux qui se dissimulent. Samedi il faisait chaud. C’était une scène de guérilla qui s’est produite sur Lyon. Je vais passer les photos [aux assesseurs], ça fait très peur. Avec tous ces gens en noir qui remontent leur cache-cou le moment venu. Expliquez moi pourquoi vous jeter des cailloux sur la police ?
Prévenu : Je regrette maintenant, je n’aurais pas dû.
Procureur : On ne lui reproche pas l’ensemble des événements de samedi, cela va sans dire. Néanmoins nous sommes à l’acte 14. Il y a des événements saillants dans le PV de contexte, de nombreux casseurs opèrent à différents endroits. Il y a des blessés chez les forces de l’ordre et les civils. Les week-ends sont particulièrement durs, les forces de l’ordre sont chargés d’assurer la sécurité et sont victimes d’agression. Ce ne sont pas des comportements démocratiques. Aujourd’hui, il n’y a pas de parties civiles, fort heureusement il n’a touché personne [1]. Chaque week-end les forces de l’ordre effectuent une mission essentielle pour la République, la boule au ventre.
Réquisitions : 2 mois avec sursis + 140h de TIG + obligation de soin + obligation de travailler + obligation de suivre un stage de citoyenneté. Et la proc’ rajoute : « il a fait preuve d’une immense immaturité. Il doit racheter les fautes qu’il a commis ».
Défense : Il faut faire la part des choses. Il n’est pas identique à ceux que vous avez l’habitude de voir. Il est très jeune. Il n’a jamais eu à faire à la justice alors que son contexte familial n’est pas forcément simple. Il n’a jamais été arrêté, jamais fait de garde-à-vue, c’est un garçon sérieux. Ce qui l’a conduit aujourd’hui devant vous, c’est le phénomène de groupe, il n’est pas venu avec l’idée de se dissimuler. La garde-à-vue a déjà été dissusaive.
Verdict : 6 mois avec sursis et obligation de suivre un stage de citoyenneté (à ses frais).
Blessée par un tir de LBD, une gilet jaune se retrouve accusée par des policiers
Pendant l’acte XI (26 janvier), Virginie, gilet jaune, se prend un tir de LBD au niveau du torse quai Gailleton. Plusieurs jours après, elle décide d’aller porter plainte auprès de la police. Au courant de la plainte contre le tireur, l’institution policière réagit et porte plainte à son tour contre elle pour « violences sur agent dépositaire de l’autorité publique ». Ce lundi, deux jours après l’acte XIV, elle est convoquée dans un commissariat, puis placée en garde-à-vue et présentée le lendemain (après une nuit au poste de police) en comparution immédiate.
Des gilets jaunes se sont faits tourner l’info et du monde est là pour la soutenir, devant le tribunal. Avec le conseil de son avocat, elle a demandé un délai pour préparer sa défense. Elle sort donc libre à l’issu de l’audience sans contrôle judiciaire. Son procès est fixé au 27 mai (à partir de 14h) dans la salle des comparutions immédiates. Les gens qui étaient allés boire un coup après la comparution immédiaite se sont tous faits contrôlés par des policiers et la BAC qui les avait suivi.
Affaire à suivre.
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