Lors d’un rendez-vous le 27/01 à la Préfecture, Adama a été retenu par la police puis emmené au CRA (Centre de rétention administrative) de Marseille. Cette décision prétend se justifier par ses retards lors d’anciens rendez-vous en gendarmerie, qui servent de prétexte pour le considérer comme « en fuite ». Mais ce motif de rétention, déjà employé par la police il y a un mois pour emmener Adama en CRA, avait alors été clairement invalidé par décision de justice, ce qui avait d’ailleurs permis sa libération. Depuis, Adama s’est rendu à toutes les convocations de la Gendarmerie, deux fois par semaine, sans aucun retard et accompagné d’amis, ce qui rend plus inexplicable encore cette qualification de « fuite » et son placement en rétention. Le 29 janvier, un nouveau Juge des Libertés et de la Détention à Marseille a ordonné sa libération, jugeant de nouveau la mesure préfectorale abusive. A ce jour, Adama est toujours considéré comme « en fuite » alors même qu’il devrait pouvoir faire sa demande d’asile en France comme la loi l’y autorise.
La Préfecture du Rhône s’acharne contre notre ami, malgré deux décisions de justice favorables. Dans ses conclusions, la Préfecture utilise des arguments particulièrement fallacieux (et surtout parfaitement hors de propos) pour justifier ses mesures de privations de liberté injustes mais aussi son refus de permettre à Adama de déposer sa demande d’asile en France. Elle considère par exemple que la présence d’un comité de soutien devant les locaux de la PAF pour demander la libération d’Adama (demande que deux JLD ont considéré comme tout à fait normale au regard de la loi) est un argument pour non seulement le priver de liberté mais aussi l’expulser. Que reproche-t-on réellement à Adama ? Être soutenu ? Dénoncer les méthodes abusives de la Préfecture et ce que deux JLD ont qualifié d’ « erreur manifeste du préfet du Rhône » ? Avoir connaissance de ses droits et se battre pour les défendre ?
Si les politiques répressives nous ont malheureusement habituées à ce genre d’incohérences et de manœuvres iniques, il semblerait à présent qu’elles ne tiennent même plus compte des décisions de justice. A cette offensive répressive et raciste de la préfecture, opposons une solidarité sans faille pour Adama. Répondons sur tous les fronts ! Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour faire entendre la voix d’Adama et exigeons du Préfet qu’il utilise immédiatement son pouvoir discrétionnaire pour faire cesser cette injustice et permettre a Adama de déposer sa demande d’asile en France.
L’Espace Communal de la Guillotière
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