État des lieux à Feyzin
Pour rappel, les travailleurs de la raffinerie Total de Feyzin étaient en grève depuis plusieurs semaines pour des revendications salariales et sur leurs conditions de travail, notamment sur la contractualisation d’une infirmière.
Sur les dernières AG, il y eut respectivement 95%, 90% puis 60% des travailleurs postés en grève. La dernière AG a eu lieu ce matin, avec moitié moins de monde que d’habitude et seulement 50% des travailleurs pour prolonger la grève, menant à la décision de l’interrompre.
La CGT veut reprendre la grève courant juin, a priori surtout sur des revendications salariales, alors que les revendications de FO étaient surtout portées sur les conditions de travail.
Retour sur les délégations syndicales
À la dernière AG de lutte, une délégation a été formée pour contacter les organisations politiques locales et les unités locales de syndicats et leur proposer un ralliement sous une bannière commune de contestation pour préparer les mouvements sociaux à venir, notamment avec le Front Social le 19 juin.
Parmi les retours des camarades présents aujourd’hui :
Raffinerie de Feyzin : ils ont apprécié le rassemblement mais n’ont pu y être
Cheminot SUD et CGT : 1 cheminot présent à l’AG
NPA : intéressés par le rassemblement à Feyzin (non présents)
FI : intéressés surtout par les législatives et pour le 19 juin (non présents)
UL CGT Vaulx-en-Velin : non présents
Alternative Libertaire : 2 personnes présentes
SUD Santé Sociaux : 1 personne mandatée en observation
UL CGT Vénissieux : peu intéressés
UL CGT 3e/6e : intéressés, ils suivent
Lutte Ouvrière : pas eu le temps de faire un retour, en attente
CNT : 1 personne mandatée présente
CGT Métropole : 1 personne mandatée en observation présente
UL CGT 7e/8e : toujours intéressés (non présents)
En attente des retours des camarades ne pouvant pas être là aujourd’hui :
CGT Vinatier
UL CGT de Bron
Coordination Syndicale Départementale
Comité national des travailleurs privés d’emploi et précaires CGT
CGA Lyon
Fraction
CGT Pôle Emploi
CNT S.O.- UD SUD et Solidaires
CGT Éduc
Ce qu’il ressort de la plupart des discussions avec ces groupes, présents ou non ce soir, c’est l’attente d’une décision (voir partie Front Social).
Évènements locaux prochains
Lundi 29 mai, rassemblement devant l’Agence Régionale de Santé entre 11h et 14h, organisé entre autre par CGT CH Vinatier et SUD CH Saint Jean, contre les politiques d’austérité des établissements de soin psychique.
Lundi 5 juin, à l’initiative du Comité Métropolitain, une journée est organisée place Raspail à partir de 14h, avec du sport, des banderoles, du soutien envers la famille de Mehdi, puis le soir place Mazagran.
Des membres de l’Assemblée de lutte s’y rendront pour communiquer l’appel au front social le 19 juin. Préparation à 14h au Jusqu’ici (169 grande rue de la Guillotière).
Projet React
Un camarade a présenté React, une association qui s’occupe d’aller rencontrer des gens dans des sectaires précaires (e.g. nettoyage) pour les aider à se syndicaliser. C’est les gens qui avec CGT S.O. avaient organisé le soutien avec les femmes de ménages de la Part-Dieu. Ils auraient voulu être présents ce soir mais ils sont en réunion.
Le travail continue à la Clinique de Vaise, où une liste des revendications par rapport aux conditions de travail a été établie. Une réunion avec la direction a permis d’arracher 80% de ces revendications, ce qui leur a bien boosté le moral. Elles ne veulent pas lâcher les 20% restants et auront sans doute besoin de soutien à la mi-juin à ce sujet.
Front Social
Un camarade parisien présent à la dernière réunion du FS présente plus en détail l’organisation : c’est géré pour l’instant surtout par CGT Info’com et des syndicats d’instituteurs. La réunion a accueilli pas mal de monde ( 200 personnes), des zadistes, des Ingouvernables, Solidaires étudiants, etc. La tonalité est combattive, on retrouve des militants présents lors de la loi travail. Ils sont plutôt aussi dans une optique de mobilisation plutôt que dans l’attente de négociation.
L’organisation du 19 juin se fera à la réunion du 10 juin à Paris. Une délégation de l’Assemblée de lutte essayera de monter à Paris y assister (on en rediscutera le 7 juin), ou au moins les mettre au courant de l’organisation à Lyon.
Sur la préparation d’un tract local : on va partir sur les mots d’ordre du tract national du FS. Le point principal étant : le temps n’est pas à la négociation mais à la mobilisation, on doit construire le rapport de force et arrêter de négocier avec ces gens. Il ne faut pas refaire l’erreur du début de la loi travail où les syndicats ont accepté une négociation au lieu de défendre les travailleurs, ni accepter les manifs zoo qu’on a pu voir.
Lien vers le tract national du FS.
Plusieurs points du programme de Macron soulevés, à expliquer dans le tract :
Les ordonnances
La casse du syndicalisme et du code du travail
La fusion imposées des CHSCT, CE et délégués du personnel
Plafond en cas de licenciement abusif
L’augmentation des effectifs de police et des prisons
La réforme des référendums locaux
Sur les ordonnances : la mécanique, utilisée depuis de Gaulle, consiste à organiser un simulacre de négociation, puis passer outre l’Assemblée Nationale et le Sénat pour faire appliquer immédiatement son contenu. L’ordonnance passe 10 mois plus tard devant le parlement pour être ratifiée ou non. Plusieurs camarades contestent l’utilité de parler des ordonnances : tout le monde sait que c’est anti-démocratique, mais que les mesures soient passées par ordonnance ou par d’autres moyens plus ou moins anti-démocratiques, l’important est le contenu de ces mesures et en quoi elles vont impacter la vie des citoyens. Un autre camarade souligne que les ordonnances présentent tout de même un danger réel en ce que leur application immédiate empêche toute organisation de la contestation sociale. De plus, le rassemblement du 19 juin a quand même lieu devant l’AN pour articuler la contestation autour des ordonnances et des législatives.
Sur la casse du syndicalisme : l’expérience de la loi travail montre que la négociation est inutile et contre-productive. Des camarades souhaitent présenter dans le tract que la base syndicale n’est plus en accord avec les centrales. Le camarade cheminot présent répond que ce n’est pas pour autant la peine d’attaquer les centrales ou les directions syndicales car ça serait très contre- productif pour mobiliser les travailleurs, et mieux vaut plutôt tirer les leçons de l’échec des négociations de la loi travail.
Sur la casse du code du travail : Macron veut étendre la primauté des accords d’entreprise aux salaires et aux conditions de travail. Ainsi c’est quasiment la totalité du contrat de travail qui peut être modifié. À terme, tous les salaires et acquis sociaux peuvent être nivelés au seuil minimum du droit commun.
Sur le plafonnement des indemnités prudhommales en cas de licenciement abusif : Macron souhaite vraisemblablement un plafonnement à 10 mois de salaire. Pour un salarié au SMIC, ça signifie que ça ne coute que 12000€ à l’entreprise pour se débarrasser d’un gêneur.
Sur les référendums locaux : Macron souhaite permettre aux entreprises d’organiser à leur initiative des référendums pour valider un accord, se passant ainsi de la négociation avec les syndicats. L’avantage est évident, il est bien plus facile de mettre la pression sur des individus isolés, mal informés, qui travaillent dans la crainte du chômage plutôt que sur des syndicats unis, revendicatifs qui défendent les droits.
Autres points à présenter :
Nécessité que la 1re ordonnance ne passe pas
Lier la question du code du travail à celle de la sécurité sociale
Sur l’impérialisme du gouvernement
Sur la criminalisation de la précarité
Sur la 1re ordonnance, a priori prête pour juillet : elle portera sur l’extension de la primauté des accords d’entreprise.
Sur la sécurité sociale : il faut présenter de quelle façon il essaye de la sortir du public vers le privé. C’est ça qui va mobiliser les gens plutôt que de parler d’ordonnance. Parler de la suppression du RSA, de la suppression de la CSG qui finance nos hôpitaux publics.
Sur l’impérialisme du gouvernement : il est primordial de montrer à quel point Macron s’inscrit dans le post-colonialisme français, par sa 1re visite au Mali pour saluer les soldats français, son défilé d’investiture en véhicule militaire et bien entendu la responsabilité de l’idéologie néolibérale dans la crise migratoire. Plus largement, souligner la nécessité de convergence des luttes sociales anti-impérialiste, mais aussi anti-patriarcale et anti-raciste.
En résumé sur la structure du tract :
Poser des mots sur la mobilisation à effectuer pendant ce quinquennat
Présenter les attaques qui vont arriver tout de suite avec des exemples concrets, qui soient audibles par tous les citoyens
La nécessité de se constituer en tant que FS pour passer à l’offensive
Le tract sera rédigé jeudi 25 à 19h au Jusqu’ici (169 grande rue de la Guillotière). Le but est de l’écrire le plus vite possible pour obtenir des signatures des organisations locales intéressées. Une réunion publique est organisée par l’assemblée vendredi 7 juin pour faire le point sur les signatures.
Concernant le 19 juin à Lyon, il y a consensus sur l’organisation d’une manif, sans doute Bellecour - Terreaux.
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