25,8 % des étudiant-e-s couplent études et travail
Selon une étude de l’INSEE [1], en janvier 2016, 25,8% des étudiant-e-s de la région Auvergne Rhône-Alpes combinent emploi et études. Cependant, cette photographie à un instant T ne permet pas d’appréhender correctement l’ampleur du salariat étudiant : le mois de janvier étant une période d’examen pour la plupart d’entre nous, les étudiant-e-s sont moins enclin-e-s à avoir un emploi. Ainsi, sont exclus les jobs d’étés, les stages ainsi que les autres boulots temporaires effectués à une autre partie de l’année.
Pour la même année, l’OVE (Observatoire de la vie étudiante) compte au niveau national, 46% d’étudiant-e-s ayant eu une activité rémunérée durant la période universitaire entre septembre et juin, et 75% si l’on intègre la période estivale [2].
Travailler en plus de ses études : une source de stress
Sur la même année, selon l’OVE, 33.5% des étudiant-e-s exerçant une activité rémunérée estimaient qu’elle était source de stress et de tension nerveuse. A noter que l’activité salariée comme source de telles angoisses est indifférente au lien de l’activité avec les études : 40.8% des étudiant-e-s exerçant une activité salariée en lien avec leurs études la qualifient ainsi. Il n’est donc pas question, comme l’affirme le Dauphiné libéré, de « lier l’utile à l’agréable » !
Toujours selon l’OVE, 54.4% des étudiant-e-s estiment que leur activité rémunérée est « nécessaire pour vivre », bien qu’elles « nuisent à leurs études » pour 17% des interrogé-e-s (50% pour une activité rémunérée sans lien avec les études exercée à mi temps pendant plus de 6 mois).
Faire des études, à quel prix ?
Nous avons donc le « choix » : échouer dans nos études ou les réussir au prix de notre santé physique et mentale. Ces chiffres sont à mettre en corrélation avec la précarité étudiante sur laquelle nous alertons depuis de nombreuses années, et plus particulièrement depuis le mois de novembre [3].
Parce que nous luttons contre la précarité qui nous touche, étudiant-e-s, parce que nous voulons étudier dans de bonnes conditions, nous réclamons, en Auvergne Rhône-Alpes, comme ailleurs :
- la mise en place dans toutes les universités d’un service de santé universitaire gratuit et disponible ;
- un plan de construction de logements sociaux et de cités universitaires afin d’accueillir à prix décent les étudiant-es au plus près des lieux d’études, avec comme objectif minimal à trois ans d’y loger 10% d’entre nous (contre 6 % actuellement) ;
- une rémunération à minima au smic horaire des stagiaires, internes et alternant-e-s ;
- le gel, puis la diminution jusqu’à suppression des frais d’inscription ;
- la hausse immédiate des bourses, ainsi que l’augmentation du nombre de ses bénéficiaires, et à terme le salaire étudiant, pour que tous et toutes puissent étudier dans des conditions dignes.
Signataires : Solidaires Etudiant-e-s Lyon, Solidaires Etudiant-e-s Clermont-Ferrand, et Solidaires Étudiant.e.s Grenoble
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