Lundi 2 avril, vers 19h00, je monte dans le T2 à Jean Macé en direction de Grange Blanche. Je valide ma carte d’abonnement et je m’installe. A l’arrêt suivant, l’homme situé à ma droite parle discrètement avec un autre homme. Je comprends que ce sont des contrôleurs en civil lorsque ce dernier se dirige vers une femme qui n’a pas validé sa carte. Interpelée par cette situation, je suis plus attentive et je remarque une personne qui monte dans la rame sans titre de transport. J’ai des tickets sur moi, je décide alors de lui donner un ticket neuf. A ce moment-là, j’identifie un troisième contrôleur en civil qui s’avance vers la personne. Le temps que je sorte le ticket et le valide, le contrôleur a eu le temps de s’adresser à l’usager et de sortir son boitier de contrôle mais n’a encore enregistré aucune information, il n’a pas non plus vérifié les papiers de l’usager.
Lorsque je remets le ticket neuf et validé à la personne, le contrôleur m’invective violemment en m’accusant de fraude. Je lui réponds que le ticket est neuf et qu’il n’y a donc pas de fraude. Il me demande mon titre de transport. Je lui remets aussitôt ma carte en pensant qu’il souhaite juste vérifier que je suis en règle. Son collègue doit d’ailleurs penser la même chose puisqu’il intervient à ce moment-là en disant « Non, elle est en règle ». Le contrôleur se dirige vers la sortie en nous ordonnant à plusieurs reprises de le suivre. L’autre personne le suit, je refuse car je suis en règle. Le contrôleur, à l’extérieur, laisse les portes se refermer, il a gardé ma carte.
A l’arrêt suivant, je descends et fais demi-tour pour récupérer ma carte. Revenue à l’arrêt Jet d’Eau, je constate que l’autre usager n’est plus là. J’ignore s’il a finalement été verbalisé. Je réclame ma carte aux contrôleurs, ils sont désormais 4. Celui qui l’avait prise me dit d’attendre qu’il finisse de rédiger le PV et que j’aurai une amende de 200 euros. Je conteste et répète que le ticket était neuf et qu’ils le savent parfaitement, d’autant plus que je remarque à ce moment-là qu’ils ont conservé le ticket. Celui qui semble saisir des informations sur son boitier (toujours le même) me dit qu’il y a délit de repasse. Je répète une nouvelle fois que le ticket était neuf, que ce n’est pas de la fraude mais de la solidarité. C’est alors que l’un d’entre eux rétorque « Mais vous savez, avec ces gens-là, la solidarité ça ne sert à rien, vous n’aurez rien en retour ». J’ignore son intention lorsqu’il prononce ces mots mais je précise que l’usager en question est une personne racisée. Il est approuvé par un collègue qui répètera la même chose quelques secondes plus tard.
Excédée par ces propos, je répète que le ticket était neuf, qu’aucune information n’avait été saisie sur le boitier de contrôle et que la solidarité n’est pas un délit. Je finis par m’en aller sans ma carte.
Les jours qui suivent je n’ai pas le temps de me rendre dans une agence TCL, je suis donc obligée de me déplacer à pieds ou en payant des tickets en plus de mon abonnement.
J’ai finalement récupéré ma carte le jeudi suivant à l’agence de contrôle des TCL. Aucune amende ne l’accompagnait et je n’ai rien reçu jusqu’à aujourd’hui.
Rappelons que les TCL avaient lancé une campagne anti solidarité en janvier 2018 :
Alors que depuis des années, à Lyon d’autres affiches poussent à l’entraide :
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