Le confinement général de la population française n’a de général que le nom
Les travailleur.euses pauvres et les plus précaires continuent de travailler dans des conditions sanitaires qui sont plus qu’insuffisantes. Les aides soignant.es sous payé.es, sous considéré.es mettent chaque jour leur vie en jeu, mais surtout, le confinement est à plusieurs vitesses selon les quartiers et villes de l’agglomération.
Nombreux sont ceux à avoir vu passer cette vidéo de parisien.nes du 18e arrondissement, dansant sur du Dalida, sans recevoir de PV. A Lyon, la situation n’est guère différente. Il suffit d’aller se balader un peu partout, du plateau de la Croix-Rousse, en passant par le quartier de la tête d’Or, ou de MontChat pour se rendre compte que les contrôles policiers sont sporadiques voir quasi inexistants.
En revanche dans les quartiers populaires, de Villeneuve-la-Garenne à la ZUP de Bézier en passant par Vaulx-en-Velin, les contrôles policiers sont de plus en plus violents, systématiques et oppressants.
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Depuis toujours dans les quartiers populaires, la police française est en roue libre, et les morts toujours trop nombreux ne sont que la pointe émergée de l’iceberg de la violence policière. Mais depuis le début du confinement, tous semble s’accélérer avec déjà 7 morts liés aux interventions de la police.
La préfecture ne s’en cache même pas. Ainsi à Lyon, les médias locaux se gargarisent de plusieurs contrôles routiers géants à Vaulx-en-Velin où même dans le métro à La Soie (encore à Vaulx-en-Velin donc) ou à la Guillotière. Mais étrangement aucun article pour parler de barrage routier à Caluire ou Collonges-au-Mont-d’Or.
Les habitante·s des quartiers populaires sont donc confiné.es dans le confinement. Ils subissent la double peine, impossible de faire le moindre pas de travers sans se prendre une amende. Cette amende, de par son statut non-progressif, n’est d’ailleurs absolument pas équitable. Les bourgeois des Monts d’Or pris en pleine partie de pétanque n’ont eut que faire de 135€ d’amende et n’ont certainement pas été aspergés pour la peine de gaz lacrymogène. A contrario quand ces mêmes 135€ représentent à peine ce qu’il reste à un ménage pour (sur)vivre après avoir payé sont loyer, l’on comprend aisément pourquoi la plupart prennent la fuite à la vue de la police quitte à y perdre la vie
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Le 27 avril à Vaulx-en-Velin
L’après-midi :
Dans l’après-midi du 27 avril, de nombreuses sources font état d’une arrivée rapide et violente des forces de police et d’agressions verbales à destination des populations qui étaient là sans risque sanitaire quelconque, mais qui selon les flics devaient rentrer chez elles sans sommation. Face au refus d’obéir de certain.es habitant.es, qui refusaient de se faire humilier une fois encore par des flics qui leur gueulaient dessus, ces agents de « l’ordre » ont stoppé toute discussion au bout de quelques minutes en tirant tout simplement une belle grosse nuée de lacrymogène.
La soirée :
L’attaque nocturne du commissariat de Vaulx-en-Velin dans la nuit du 27 au 28 avril a été suffisamment relayée par les médias en mal de sensation pour trouver une quelconque utilité à poster des photos ici.
Ce qu’il faut retenir, c’est que cette histoire d’arrestation de dealer que la préfecture a vendu à la presse locale pour expliquer pourquoi le commissariat a été attaqué dans la nuit, n’est pas un cas isolé mais fait en réalité suite à des contrôles particulièrement violents de l’après midi au Mas-du-Taureau, qui se sont étendus jusqu’au alentour de 18h00 .
Il s’agit pour l’état de maintenir l’illusion des quartiers perdus de la République aux dealers pour mieux justifier toute la violence de la police et la gestion militaire et post-coloniale des quartiers populaires.
Il est vrai qu’il aurait été plus compliqué pour la préfecture d’assumer les faits et d’énoncer simplement : « Comme à son habitude, les forces de polices sur place ont usées d’une force disproportionnée, mais pour une fois les habitant.es ont eu l’outrecuidance de riposter. »
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