À l’occasion de la manifestation du 24 novembre contre les violences faites aux femmes nous réaffirmons notre soutien à toutes les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles afin qu’elles puissent expliquer librement ce qu’elles subissent au quotidien sans pression, ni crainte, ni menace.
Nous soutenons les initiatives lancées par exemple aujourd’hui par #noustoutes.
Elles sont essentielles pour faire reconnaître ces violences et constituent une première étape. Si nous voulons que ces violences cessent, il est nécessaire de les considérer comme le résultat d’une oppression et d’une domination plus large, qui s’enracinent dans le fondement même de notre organisation sociale patriarcale. Les violences faites aux femmes ne sont pas des faits isolés. Elles résultent de structures idéologiques habituelles et intégrées que nous devons identifier.
Le patriarcat impose comme référence la domination par la force et l’exercice du pouvoir de l’homme sur la femme. Positions qui nous sont transmises dès le plus jeunes âge (éducation différentiée, mimétisme…) et tout au long de nos vies par la majorité des exemples, des situations que nous rencontrons (la vie, le cinéma, la télé…). Ce droit à dominer autorise tous les abus et toutes les violences. L’opposition qui essentialise les « femmes » et les « hommes » comme deux groupes absolus enferme la femme dans une place inférieure qui subit et l’homme dans une posture, que nous pourrions dénommer de « Mâle Alpha », qui, si elle apporte les avantages d’un pouvoir arbitraire, l’enferme aussi dans des conduites autoritaires de démonstration de sa force.
Or, des femmes peuvent ne pas s’identifier à la maternité, à la douceur, au soin, au service, à l’abnégation. Des hommes peuvent souffrir des représentations masculinistes et virilistes qui leur sont imposées.
Dans la société patriarcale qui essentialise cette opposition, refuser pour les femmes d’être des victimes ou des dominées et pour les hommes d’exercer leur pouvoir à soumettre les femmes n’est pas si facile. Refuser ce type de rapports violents, c’est prendre le risque de l’exclusion, de la violence, de la discrimination, de l’humiliation.
Nous pensons que les rôles, les positions hiérarchisées et prédéfinies ne sont satisfaisants pour personne. L’émancipation de ces rôles nous concernent toutes et tous. C’est pourquoi nous nous opposons à un système qui hiérarchise les individus, qui bafoue l’égalité et qui permet à une minorité dominante essentiellement masculine d’asservir une autre partie des individus : femmes, enfants, minorités, salarié.es. C’est pourquoi nous combattons une société marquée par le pouvoir, la soumission et l’exploitation et défendons d’autres formes de relations humaines égalitaires et non autoritaires.
Le groupe Graine d’Anar – Lyon – Fédération Anarchiste
Le tract en PDF :
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