Vendredi 6 décembre 2024, le même constat : un État qui se fascise et une révolte qui gronde.
La présidence de l’université Lyon 2 Lumière a fait le choix de la répression, et n’a pas hésité à envoyer les flics.
Avant même qu’il soit 8h, l’université avait déjà envoyé plusieurs fourgons de flics, aucun échange n’a été mis en place par la présidence pour comprendre nos revendications ni même négocier. Par plusieurs dizaines les chiens de Pétain ont chargé le blocus d’une vingtaine d’étudiant.e.s avec une violence inédite face aux yeux de centaines d’étudiant.e.s et personnels tous plus choqués les uns que les autres. Un périmètre de sécurité disproportionné a été mis en place pour cacher aux yeux de tous la violence qui s’est abattue sur nous. La circulation du tramway a même dû être interrompue et quiconque se trouvant dans ce périmètre était de facto interpellé. La présidente savait ce qui allait se passer et a voulu effacer toute preuve, la seule vidéo où l’on voit des coups de matraque proviennent d’une personne qui a été interpellée par la suite et empêchée de filmer ce qu’il s’est passé ensuite.
Les interpellations ont été faites à la suite de fouilles abusives, sous une trombe de commentaires dégradants et sexistes. L’ensemble des interpellés ont été jetés dans la boue derrière les buissons, à l’abri des regards et des caméras. Cette répression s’inscrit dans un contexte abjecte où la violence d’État s’abat toujours plus fort sur les mobilisations, en particulier celles soutenant la lutte palestinienne. La nouvelle présidente a inauguré ses pouvoirs en optant pour la collaboration non pas avec nous, mais avec la police. Ce qu’il s’est passé vendredi va évidemment créer un précédent : quoi de mieux pour la présidente qu’un campus désert de toute revendication ou les luttes seront à l’avenir toujours sévèrement réprimées. Le blocus s’est déroulé dans une ambiance détendue et fun, aucune violence hormis celle des policiers n’a eu lieu. Personne n’a été agressé mis à part les étudiants frappés et menacés par la police, contrairement à ce qui a été écrit par la présidente dans un mail envoyé 6h après les faits.
Ce n’est pas le seul mensonge proféré dans ce mail, parmi eux :
Non, on n’était pas une « quarantaine d’individus » et les vidéos le prouvent.
Non, toutes les entrées n’étaient pas bloquées, on en a laissé une de secours vendredi et deux le mercredi. fI - Non, il n’y a pas eu d’agressivité envers les agents de prévention.
Non, si vous craignez réellement des affrontements entre nous, étudiant.e.s bloqueur.euses et les autres étudiant.e.s, vous auriez envoyé un mail bien plus tôt. Ce que vous avez cherché à faire c’est justement de retourner les étudiant.e.s contre nous voyant qu’iels sont venu.e.s pour rien et ainsi compter sur elleux pour débloquer de force.
Non, le blocage n’aurait pas compliqué son évacuation puisque comme dit précédemment, il y a toujours eu au moins une sortie de secours non bloquée (mais compliqué de le savoir étant donné qu’on ne l’a jamais vu)
Non, on n’a jamais été invité pour échanger avec l’équipe présidentielle cette semaine de mobilisation.
L’ « extrémité indispensable »pour la présidente c’est ça :
une étudiante amenée par les pompiers qui a failli perdre 3 dents. - une étudiante avec une fracture aux doigts. - une garde à vue de 48h, sans nouvelle pendant 24h du commissariat dans lequel la camarade se trouvait. - au moins 6 personnes avec des hématomes énormes.
mais aussi devoir entendre ça :
« Ah ouais t’aimes bien te faire tripoter » -une keuf quand une étudiante lui disait que la fouille faisait pas mal. - « sales chiennes » répété en boucle à des étudiantes qui leur tenait tête - « la Palestine j’en ai rien à foutre(...) qu’ils aillent rejoindre l’armée s’ils veulent les soutenir »
« je vais te crever sale chienne » en donnant un chassé à une étudiante, après l’avoir insulté à de multiples reprises.
« C’est qui la grosse là bas ? » - un keuf en parlant d’une étudiante.
« Palestine de merde, hein ça t’énerves quand je dis ça »- un keuf à une étudiante.
Cela s’est produit à la fin d’une semaine où on s’est mobilisé de manière autonome et de différentes façons : tables, atelier banderole, goûter gratuit et même un blocage mercredi qui n’avait pas dérangé(sans doute la présidence qui n’avait pas compris que nos revendications étaient pour la Palestine, puisqu’on le rappelle, aucune personne de la direction n’a échangé avec nous cette semaine).
Pour répondre à ce que nous ont dit plusieurs policiers de différentes manières plus ou moins vulgaires, à la question « pourquoi ce blocage alors que vous pouvez vous battre là-bas ? » :
On rappellera qu’on est toustes RESPONSABLES de ce qu’il se passe en Palestine. Responsables car nous sommes en France, un pays qui refuse toujours de reconnaître l’État palestinien ; qui a invoqué le droit à la légitime défense d’Israël le 16 octobre ; qui a soutenu par des collaborations militaires et industrielles ; qui a conféré à Israël un soutien inconditionnel ; qui a récemment donné une immunité au mandat d’arrêt contre Netanyahou. Responsables, parce qu’à 360km de Lyon, en France, est enfermé Georges Ibrahim Abdallah, libérable depuis 1999.
Si on revient sur ce qu’il s’est passé hier, s’est précisément ça qui s’est loué, la complicité de la France dans le génocide en cours à Gaza et en général l’existence de l’état colonial qu’est Israël. Ce qui s’est joué, c’est aussi la culpabilité de la France dans la criminalisation des militants pour la lutte palestinienne. Ce qui s’est joué avec notre camarade détenu 48h c’est la volonté de la présidente de nous faire peur, de donner l’exemple.
ça ne fonctionnera pas !
On rappellera que les étudiant.e.s et personnels présent.e.s ont été témoins d’à quel point on a fait preuve de non violence et de fun tout le long. Avant l’opération, on distribuait des crêpes aux personnes présentes, on jouait au foot, on dansait. Et quand on a vu les 7 camions arriver à 8h40, on s’est dit une chose : « il y en a trop, ce n’est pas pour nous ». Les étudiant.e.s présent.e.s ont vu votre lâcheté, vos mensonges, et après la répression, nombreux sont celleux qui sont venu.e.s vers nous, nous demander comment rejoindre le mouvement.
On ne faiblira pas, on est plus nombreu.x.ses aujourd’hui qu’hier, on est au courant du processus de fascisation, et on continuera à s’organiser contre le génocide, contre votre complicité, et contre le tournant que prend ce pays.
Fun tact : on s’est lait chargé sur Kongolese sous bbl.
QUE DU FUN
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