ILLUSTRATION DE LAFFRANCE
Récit de Fatiha : « Ils ne m’ont jamais informée, comme s’ils avaient abattu un chien errant »
Entretien avec Paul Le Derff, partie 1 : « La légitimité policière tient surtout à la faible condamnation des policiers »
Entretien avec Paul Le Derff, partie 2 : « Des brèches dans la forteresse »
Babacar Gueye a été tué par la police dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, à Rennes. L’information est rendue publique par le journal local, Ouest France, dès le matin du 3 décembre 2015. L’Agence France-Presse (AFP) reprend l’information. Mais les semaines suivantes, en dépit de quelques articles dans la presse régionale ou certains médias africains (Babacar était d’origine sénégalaise), les médias se désintéressent vite de l’affaire. La mort de Babacar semblait alors promise à l’oubli, comme la plupart des homicides policiers.
Pourtant, 8 ans plus tard, le Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye a réussi à visibiliser fortement l’affaire. De nombreux articles de presse nationale lui ont été consacrés. L’AFP a rédigé en tout 9 dépêches sur l’affaire. Un nombre notable, quand on sait que les deux-tiers des homicides policiers ne dépassent pas le seuil de 5 dépêches. Surtout, le compte Facebook du Collectif atteint presque 4000 abonné·es. Un nombre malheureusement très rare pour un compte relatif à un homicide policier.
Comment le Collectif a-t-il mené ce combat contre la fabrique du silence ? Voici quatre tactiques, à travers le récit d’Awa Gueye, la sœur de Babacar, pilier du Collectif.
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