Des dizaines de policiers sont blessés, certains par des tirs d’armes à feu.
La répression judiciaire succède à la pacification policière. Trois séries de procès ont lieu, apportant chacun leur lot de condamnations.
Le 21 juin 2010, s’ouvre le procès des tireurs présumés. Un procès pour l’exemple, au terme duquel cinq habitants de Villiers-le-Bel seront condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison, en l’absence de preuves, et essentiellement sur la base de témoignages anonymes.
En octobre 2011, se tient le procès en appel. Le verdict tombe : Deux acquittements et des peines de 3 à 15 ans de prison ont été prononcés.
Malgré la douleur des familles et l’enfermement de deux frères jetés en pâture, le juge pourra dormir tranquille, car il a assouvi la soif de vengeance de l’Etat et confirmé son soutien sans faille à la police.
En retraçant les mécanismes de la répression des révoltes de Villiers-le-Bel, le livre "Vengeance d’Etat : Villiers-Le-Bel, des révoltes aux procès" (Syllepse) s’inscrit dans la dynamique politique des mobilisations en soutien aux inculpés, débutées au moment du procès. L’autopsie du procès des « tireurs » met à nu les mécanismes d’une vengeance d’État et la fiction d’une justice indépendante. Au delà des condamnations prononcées, c’est bien le procès de la banlieue et de ses habitants qui a été fait par une classe politique et des magistrats aux ordres.
Il pose aussi la question des formes, moyens et buts de la solidarité face à la répression.
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