Nous organisons cette soirée de soutien afin de récupérer de l’argent
pour aider une personne trans à avancer dans son parcours. Depuis
plusieurs mois déjà, cette personne est soutenue. En effet, de nombreux
obstacles, familiaux et sociaux, laissaient penser que cette personne
n’était pas en sécurité ; malgré une évolution positive, sa situation est
toujours très précaire. Grâce à votre soutien, il n’est plus question de
besoins urgents ; mais à l’heure actuelle de remboursement de frais médicaux, jusqu’à présent pris en charge par des personnes isolées.
C’est pourquoi nous en appelons à la solidarité de toutes les personnes
engagées dans les luttes féministes, queer, antifascistes,
anti-autoritaires. En effet, il nous paraît important de relier les
luttes, et il ne faut pas oublier que les difficultés auxquelles sont
confrontées les personnes trans sont politiques.
Dès 18h30, le samedi 5 Mai à la Plume Noire, 8 rue Diderot- sur les pentes de la Croix-Rousse, 1er arrondissement.
Projection : MACHETE- fiction, action, machettes et kalach’ contre
l’impérialisme américain. Ou comment un réseau révolutionnaire souterrain
fout le bordel à la frontière du Mexique.
La bande annonce en lien ici !
Bar- ponch et bière
Super bouffe arménienne et orientale- prix libre
Boom de folie - Hip-Hop/Funk/riot/putsch pour Jeans-Basket ou
Talons-Hauts.
Hommage pratique au Soul Train Line (check Youtube bro’ !)
C’est quoi être trans en France ?
Au quotidien, c’est entre autre à travers les papiers d’identité que les
problèmes se posent. Parce que nos têtes ne correspondent pas au genre
marqué sur nos papiers d’identité. On a des papiers, mais ils ne valent
rien !
C’est galérer à retirer un colis a la poste, c’est se faire contrôler,
suspecté et embarqué au moindre contrôle d’identité pour usurpation
possible d’identité ! C’est faire la queue a l’aéroport, après une fouille
gênante au corps, c’est se confronter aux questions indiscrètes, à
l’exotisation telle une bête de foire dans le meilleur des cas, ou finir
la gueule par terre, envoyé a l’hosto par une bande de faf.
Alors, pourquoi ne pas changer d’état civil ? Parce que dans ce pays, cela
implique obligatoirement d’être opéré et stérilisé. Eh oui, être
trans, c’est encore aujourd’hui considéré comme une maladie mentale,
classé dans le registre DSM 4 (la « bible » des psy, qui répertorient les
« déviances » des individu-e-s). Devoir supporter qu’un bataillon de
médecins et de psy - autoproclamés expert-e-s de la question- décident
pour nous de qui l’on est. Ceux-là même qui se permettent par exemple de
refuser un traitement hormonal à une personne trans lorsque sa demande
ne correspond pas à leur vision ultra normative de la transidentité. Mais
nous savons mieux que personne ce qui est bon pour nous !
Être trans, c’est donc supporter les discriminations (trouver un travail
quand son apparence ne correspond pas au F ou au M de sa carte d’identité
ou de sécu), les injures, les attaques, les personnes dans la rue qui te
dévisagent pour savoir « si tu es un garçon ou une fille »... Et la
violence de l’état, des psys et des médecins, qui séquestrent nos paroles
et nous infantilisent.
Nos identités sont subversives, et même si l’état essaie de nous enfermer,
il ne fait que renforcer notre rage contre un système carcéral, qui
cherche à contrôler nos corps comme nos esprits.
C’est la merde, mais on résiste. Et pour continuer, il est important de
pouvoir compter sur du soutien lorsque celui-ci est nécessaire. Sur le
soutien des personnes trans confrontées aux mêmes problématiques, mais
aussi sur le soutien de toute autre personne en rébellion, à qui ces cris
de rage font écho.
Parce que c’est une lutte contre ce monde et ses normes, ses barrières
imposées pour nous séparer. Contre l’État, qui s’immisce, jusque dans nos
corps. Cet état qui nous empêche de dériver hors des chemins tracés ; un
État maître dans la gestion de la guerre, travaillant à éviter tout
débordement. Prenant forme dans les moindres détails du quotidien. Et
c’est pour répondre à ces nombreuses attaques que nous avons besoin de
nous retrouver. Besoin d’argent, besoin de présence.
Parce que nous, on n’aime pas les chemins balisés, et goudronnés. On
préfère les pavés, les cailloux et les mauvaises herbes, comme nous !
Trans, fier-è-s et en colère !
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