Faisons front contre la répression dans les lycées

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Face à la répression contre les lycéens et plus particulièrement au sein du lycée Pierre Brossolette, le CILL publie une pétition contre ces pratiques. Un fichier .doc à imprimer est disponible en ligne, merci de nous retourner les signatures dans ce cas là. La pétition est également disponible en ligne.

Faisons front contre la répression !

Le mercredi 16 décembre, semaine de lutte au lycée Pierre Brossolette (Villeurbanne), 5 lycéens, en classe de première, tous mineurs, se sont retrouvés vers 7h du matin non loin du lycée.

Une voiture de la BAC est arrivée vers eux puis a appelé des renforts. Les lycéens, suspectés de vols de chaîne, l’un d’entre eux ayant les éléments permettant soit disant de confectionner une bombe artisanale, se sont fait menotter, puis embarquer pour endurer ensuite 12h de garde à vue.

Un des lycéens, suspecté comme le « meneur », a subit un interrogatoire d’une heure en présence de 3 policiers. A un moment donné, deux policiers sont partis, laissant le jeune seul en présence du policier restant. La caméra avait son voyant éteint, ne filmant ni les propos, ni les gestes de l’agent. Celui-ci, n’obtenant pas les réponses qui lui convenait, tira le lycéen par les cheveux et lui frappa la tête à trois reprises contre la table. Les policiers se sont ensuite rendus chez lui afin de se livrer à une perquisition, sans accord préalable, fouillant sa chambre, son ordinateur (mails, facebook…) et son portable. Aucune nourriture ne lui a été servie pendant les douze heures de garde à vue. Ce lycéen passera devant la justice le 10 février 2010 pour un rappel à la loi. Les autres ont été relaxés.

Le CILL dénonce cette répression policière qui vise à terrifier les lycéens, à les empêcher de s’organiser pour lutter contre le gouvernement !

D’autre part, la directrice de l’établissement, après avoir exclu chaque élève 4 jours, a tenu un conseil de discipline pour chacun d’entre eux le mardi 5 janvier. A la suite de cette réunion, deux élèves ont été exclus définitivement du lycée, dont le lycéen « meneur » qui était un des piliers de la mobilisation au lycée Pierre Brossolette. Voulant rendre cette sanction apolitique, elle a insinué que le lycéen vendrait du shit, ce qui est faux et n’aurait rien à voir. La proviseure a aussi transmis une lettre joignant celle des absences aux parents de chaque élève du lycée où elle rappelle que « toute personne qui participe à des actes délictueux (blocus, dégradations, violence…) s’expose à des poursuites et à des sanctions tant administratives que judiciaires (conseil de discipline, etc…) ».

La proviseure de lycée de Brossolette, l « ’écrivain » Chris Laroche [1], criminalise constamment les luttes des lycéens du lycée ! Elle mobilise les parents d’élèves contre les élèves mobilisés, leur envoyant mails et courrier les dénonçant comme voulant dégrader le lycée. Elle les désinforme en disant que les élèves exclus étaient rentrés dans le lycée. Elle ne satisfait pas les droits démocratiques de lycéens en leur interdisant de tenir des AG et en dénonce les organisateurs publiquement. Elle tente de saper le travail d’agitation des lycéens. Elle contraint des élèves à signer des lettres de démission qui s’appliqueront s’ils continuent à rater des cours, alors qu’ils sont salariés : c’est une répression sociale !

Chris Laroche, insatisfaite de la répression policière, exerce une répression administrative sur les deux élèves ! Nous exigeons leur réintégration, sur la base des principes démocratiques les plus élémentaires : non seulement la justice n’a pas jugé nécessaire de les faire passer devant un juge, mais ils n’ont commis aucun délit à l’intérieur du lycée. D’autre part, nous réaffirmons le droit démocratique des lycéens à s’organiser en vue de lutter contre les réformes, à choisir les modes d’actions qu’ils estiment nécessaires pour lutter contre le gouvernement. Ces conseils de discipline sont des conseils de discipline politiques, qui nient ces droits. A Paris, cet été, un lycéen, Tristan, était également menacé par son proviseur : une vaste campagne a permis qu’il reste au lycée.

Une attaque contre un est une attaque contre tous !

Le CILL appelle également les lycéens à s’organiser pour combattre la répression et permettre le respect de nos droits démocratiques.

Signez notre pétition !

Nous exigeons :

- La fin répression administrative et policière !

- Que Chris Laroche, publiquement et par écrit, accepte de mettre fin à cette répression !

lyceesenlutte69@gmail.com – http://cill69.wordpress.comhttp://cill.forumactif.com

Premiers signataires :
CILL, Fédération Syndicale Etudiante, Fédération Syndicale Etudiante 69, Cnt interco 69, JCML69, PCMF, MJCF69, UPC, JCML de Pau, Coordination des Groupes Anarchistes Lyon

P.-S.

Signez la pétition en ligne !
http://jesigne.fr/repressionlyceenne

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  • Le 8 mars 2010 à 23:45

    La FSE-Lyon, syndicat de lutte et de classe, se déclare intégralement solidaire du CILL, le Collectif Indépendant de Lutte Lycéenne, dans son combat contre la répression administrative menée par l’administration du lycée Pierre Brossollette, à Villeurbanne.

    « Dans l’optique de combattre efficacement cette répression, le CILL a publié une pétition traitant des multiples cas de répression au lycée Pierre Brossolette. Mercredi 16 Décembre, 5 lycéens se sont réunis aux alentours du lycée à 7h du matin pendant la période de blocage. Une voiture de la BAC et des renforts les ont menottés et emmenés en garde à vue, suspectés de vol de chaine. Tous ont subit 12h de garde à vue et l’un d’entre eux - suspecté d’être meneur - subit une heure d’interrogatoire avec trois policiers. A un moment, le lycéen resta seul avec le policier ,camera éteinte, et le policier frappa la tête du jeune homme à trois reprise contre la table. Après la garde à vue, son domicile fut perquisitionné, sans accord, et son ordinateur fut fouillé. Le 5 Janvier, Chris Laroche (écrivain et directrice du lycée Pierre Brossolette) fit passer ces élèves en conseil de discipline : 3 furent exclus 4 jours et 2 autres furent exclus définitivement (dont le meneur suspecté). Le CILL dénonce cette répression policière et administrative qui veut dissiper le mouvement lycéen et instaurer un climat de terreur dans son établissement. »

    La FCPE et le PEEP ont accordé, quant à eux, leur soutien à la réaction et aux liquidateurs des mouvements lycéens. Ces organisations ont envoyé une lettre au rectorat, se montrant outrées du fait que l’on puisse contester leur jugement. Cette décision démasque comme des agents au service des ennemis de la lutte sociale ceux qui l’ont rédigée. Le fait que des membres de ces organisations aient siégé au conseil de discipline qui a exclu et menacé d’exclusion des lycéens doit être dénoncé clairement comme étant une trahison des intérêts des lycéens.

    En cette période où la réaction s’affirme avec comme corollaire la répression, l’attitude de la FCPE et du PEEP ne peut que choquer ceux qui luttent pour les libertés démocratiques et contre les réformes opérées par les gouvernements successifs, au service de la bourgeoisie.

    Nous exigeons des explications de la FCPE et du PEEP sur cette prise de position, espérant qu’elle ne soit le cas que d’individus isolés, et non une tendance générale au sein de ces organisations. Nous exigeons qu’ils retirent leur soutien aux relais du gouvernement dans les établissement.

    Se considérant comme victime d’une attaque personnelle, la proviseure de Brossolette, Chris Laroche, confondant fonction et égo, menace de porter plainte. C’est encore une manière pour tenter d’effrayer les lycéens en lutte, agitant l’épouvantail de la justice, incapable qu’elle est de pouvoir justifier ses méthodes viles.

    Ces organisations et administrations se croient puissantes car elles pensent exercer leur autorité face à des individus isolés, inorganisés et vulnérables, mais elle se casseront les dents face à la supériorité de l’organisation de lutte, la solidarité lycéenne et le soutien des organisation de lutte.

    La FSE-Lyon invite les lycéens a ne pas céder face aux pressions exercés à l’encontre de leur lutte juste pour la sauvegarde des libertés démocratiques dans les lycées et pour la réintégration de leur camarades injustement expulsés.

    Pour rappel :

    « Jeudi 18 Mars à 18h au lycée Pierre Brossolette (Villeurbanne) le CILL appelle au rassemblement pour imposer à Chris Laroche qu’elle accepte par écrit et publiquement de stopper toute répression administrative et sociale. Nous enverrons une délégation dans son bureau pour lui présenter la pétition et appelons nous accompagner ceux qui le souhaitent, qu’ils soient parents d’élèves, professeurs, travailleurs, lycéens, journalistes ... »

    Pour la FSE-Lyon,

    J.Salata, porte-parole.

  • Le 19 février 2010 à 21:58, par Tom

    Ce qui me chiffonne dans l’article, c’est cette dénonciation sans recours, cette condamnation en somme, cette sorte de Fatwa qu’on aurait lancé sur ce proviseure. Il nous manque son adresse et on la bute. C’est aussi le ton qui me troue : martyr presque, victime en tout cas. Martyr, fatwa, voilà une terminologie qui fait sens et qui m’emmerde.

    Je pense que les forces ne sont pas égales des deux côtés : d’un côté des lycéens et de l’autre une administration qui partage les mêmes intérêts que l’état (et donc de la police) : étouffer toute forme de mouvement social. Donc un martyr non, mais en tout cas en position de faiblesse face au manque de recours face au non respect des droits lycéens. Ce n’est pas le premier cas de répression à Brosso mais nous devons lutter pour qu’il soit le dernier.
    Signez la pétition !

  • Le 17 février 2010 à 16:19

    J’imagine que tu as en grande partie raison.
    Et c’est pour ça précisément qu’il faut y aller à ces conseils de classe : pour ouvrir sa gueule. La plupart des délégués sont des gens plutôt honnêtes. C’est un peu comme une cour de justice, si le contenu du dossier ne fait pas le poids face à tes arguments, et si le lycéen dont c’est le conseil, se défend sincèrement, je suis pratiquement sûr qu’on peut rattraper le coup.
    Ce qui me chiffonne dans l’article, c’est cette dénonciation sans recours, cette condamnation en somme, cette sorte de Fatwa qu’on aurait lancé sur ce proviseure. Il nous manque son adresse et on la bute.
    C’est aussi le ton qui me troue : martyr presque, victime en tout cas.
    Martyr, fatwa, voilà une terminologie qui fait sens et qui m’emmerde.
    Amicalement.
    Ni dieu, ni maitre, ni télé !

  • Le 16 février 2010 à 21:49

    Bonjour, pour avoir moi aussi participé à des conseils de discipline dans mon lycée, je tiens à préciser que votre vision me parait un peu angélique. En effet, dans « conseil de discipline » il y a « conseil » et même si officiellement cela signifie une décision prise à la majorité, on ne peut nier l’influence du chef d’établissement qui « conseille » le choix des membres. Pour mémoire, dans mon établissent, siégeaient deux représentants parents d’élèves (un de la PEEP et un de la FCPE, ce qui veut dire une voix acquise à la vision du (de la) proviseur(e) quasi systématiquement), un représentant du personnel (en l’occurrence, le notre était souvent favorable à l’expulsion des petits cons), trois professeurs (qui pour la plupart faisaient bloc sur l’idée que l’établissement ne doit pas être envahis par l’insécurité), trois délégués de l’administration (qui s’alignaient donc sur une seule position : celle du chef d’établissement) et deux représentants des élèves. Autant dire que la plupart du temps, le chef d’établissement ne rencontrait aucune opposition au sein de ce conseil.
    Sur le déroulement du conseil de discipline, il faut noter que c’est le chef d’établissement qui mène tambour battant les différents débats qui aboutissent finalement sur les délibérations. En préalable de toute discussion, le chef d’établissement présente « le cas » sur lequel il faut statuer. Or cette présentation permettait, lorsque j’étais délégué, à tout les coups de savoir quelle serait l’issue du conseil. De plus, le conseil de discipline vote sur des propositions, qui sont, encore une fois, émises par le chef d’établissement.

    Afin d’illustrer mon propos, un exemple (vécu) : Deux élèves étaient convoqués pour avoir fumé du cannabis avant d’aller en cours (chose que nombre d’entre nous a déjà fait sans pour cela passer en conseil de discipline). Les élèves passent donc un par un. La présentation du chef d’établissement n’est pas du tout objective : Le premier à passer (fils de profs, donc bien élevé évidemment...), aurait été entrainé par le deuxième (fils d’ouvrier agricole, rien que ça...). Lors des passages, je commence à me poser des questions sur la présentation des choses, or j’apprends que c’est le premier qui a proposé au second d’aller fumer pendant l’heure de midi. Mais cela passe inaperçu, tout le monde était déjà convaincu par les mots de la proviseure. Les parents du premiers assurent que leur enfant va se reprendre, il est suivi par un psychologue et va prendre des cours particuliers. Bien entendu il obtient un simple avertissement (ce qui me parait normal pour une affaire aussi futile). Le second, dont les parents sont désemparés, se fait complètement lyncher par notre proviseure sans pouvoir répondre (il refusait de se dédouaner sur l’autre), il fut alors exclu définitivement. Bien entendu, ses parents n’étant pas profs, il n’a pas réussi à trouver un lycée acceptant de le reprendre.

    Pour reprendre sur l’idée de l’injustice, même si l’article ne précise pas les décisions soit disant « collégiales », il ne me semble pas qu’il soit dans l’erreur quand il parle de décisions relevant de la personne du chef d’établissement. Mais l’injustice est plus large, elle est sociale car ce sont pratiquement toujours les plus démunis qui se retrouvent exclus sans retrouver un nouvel établissement. C’est pour cela que j’ai décidé de quitter les conseils de discipline, et que je pense qu’il faut lutter contre ceux-ci.

  • Le 15 février 2010 à 16:01

    Pour avoir participé à des conseils de discipline en collège, comme délégué FCPE, ce qui m’étonne c’est que l’on puisse dire que seule une personne aurait la responsabilité de l’exclusion. Certe seule la direction décide de la tenue d’un conseil de discipline, mais la décision finale est le résultat d’un vote, d’une dizaine de personnes, délégués de profs, de parents, de l’administration… Si le dossier est vide, si l’injustice est criante, si l’élève ou son représentant a des arguments recevables, l’exclusion est difficile a imaginer. Comment se sont passés ces conseils de discipline ? Y aurait-il eu vice de forme ? Que trouve t-on dans les dossiers ? Le papier que je viens de lire dénonce l’injustice. N’en commet-il pas une à son tour ?

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