Et pendant ce temps-là, ça continue…

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En attendant un sandwich place de la Paix (Lyon 1er), le 9 mai vers 21h30 :
Un homme est garé sur un passage piéton en attendant sa commande. Nous sommes plusieurs dans ce cas, à attendre sur le trottoir. En tout au moins une dizaine. Non loin de là, une coccinelle décapotable est elle aussi garée sur un passage piéton. Une couleur de peau et un costume trois pièces sont les deux différences visibles entre nos deux « hors-la-loi ».

Un fourgon police nationale arrive aux abords du kébab, s’arrête. Quatre policiers se déplacent virilement vers nous, carnet de contravention à la main. Sur un ton plus que condescendant, il lance « Monsieur, vous êtes en infraction, je vais être obligé de vous verbaliser ».
L’homme, devant près de dix témoins, reste à peu près calme et lance un « allez-y, je vais la payer de toute façon votre contravention », un peu dépité.

- « Mais Monsieur, c’est pour tout le monde pareil, je fais mon travail. Vous êtes en infraction, il faut payer. Et je ne vous verbalise pas pour le A qui manque à l’arrière de votre véhicule. »

Il commence à élever le ton, ce qui provoque un certain agacement chez le protagoniste, ainsi que chez nous, les témoins de la scène. Pendant ce temps, la coccinelle s’en va, tranquillement, et se dirige vers les quais de Saône...Il ne sera pas embêté.
Une des personnes, jusque là assez en retrait, lance un peu plus fort « et lui, là, la coccinelle, vous ne l’arrêtez pas ?! »

Un des trois policiers :
- « Vous avez quelque chose à ajouter Monsieur, pourquoi vous restez loin dans ce cas ? Approchez vous et dites nous pourquoi vous vous énervez »

L’homme s’approche et commence à expliquer que le policier peut parler sur un autre ton, qu’il n’y a pas qu’une personne qui est en infraction, alors pourquoi seulement celui-là, qui attend son sandwich.

Le ton monte :

- « Pourquoi vous vous approchez, lance un des policiers ? »
- « C’est votre collègue qui m’y a invité »
- « Vous avez des enfants Monsieur ? (sic), Non ? Moi j’en ai. Et comment vous faites pour les faire traverser si les voitures sont garées sur les passages piétons ? Hein ? C’est pas possible, ça. Vous ne pensez à rien ! Et puis ça gène la circulation ! »
- « Je ne nie pas que cet homme est en infraction, je vous dis juste, en tant que citoyen, qu’il n’est pas le seul dans ce cas, et que l’autre est d’ailleurs parti quand il vous a vu ».

Le ton monte encore, et un des policiers s’approche de la personne qui est intervenue. À dix centimètres, les bras bien serrés, bien croisés haut sur son thorax d’uniformé, il crie :

- « Ça suffit ! Je fais mon travail. Vous n’avez pas compris, ça y est, maintenant, on a tout ! Si je veux gratter, je gratte ! (en mimant d’écrire sur son calepin à contravention) »

Un autre policier, sur un ton à la fois haut et réservé :
- « On est énervés, on reçoit des canettes et des cailloux, mais on a le droit de faire ça. C’est notre travail, et on nous empêche de le faire ».

Je me permets alors d’intervenir calmement pour signifier qu’il n’y a là aucun rapport entre l’infraction constatée et des jets de bouteille. Puis lui demande si lui en voit un, qu’il nous explique. Il répond :
- « je ne veux pas parler avec vous » et s’en va vers le fourgon.
Je vais pour m’éloigner, et son collègue me demande :
- « Vous faites quoi comme travail (sic) ? (je lui répond ce que je fais) Est-ce que je viens vous déranger quand vous travaillez, moi ? Non ! Alors qu’est-ce que vous vous mêlez de ça ? »
- « Moi je travaille pas sur la voie publique, devant dix personnes, monsieur. Et j’em(bip) personne quand je bosse. Et puis vous pouvez avoir un autre ton ». Je lui signifie, un peu énervé, que faire leur travail implique d’interpeler aussi la coccinelle en infraction, qui doit maintenant rouler à 80 sur les quais de la Saône… Il répond que pour l’instant, ils s’occupent du Monsieur.
- « Mais vous êtes combien ? Quatre ! Vous pouvez vous séparer pour effectuer les deux interventions ! »

Penaud mais toujours fier, il coupe court à la conversation et appelle ses collègues à partir, en lançant :
- « Il y a des causes bien plus nobles à défendre, vous savez ! »
- « Sauf que nous sommes dix témoins, et que c’est de notre devoir de vous signifier que là, c’est de l’abus. »

Il lance un dernier « De l’abus, mais regardez, ce n’est pas nous qui abusons », en pointant l’homme dans sa voiture, prêt à la déplacer.

Ils s’en vont, très fiers et torses bombés, retournent dans leur fourgon et s’en vont. Nous discutons encore un peu, récupérons nos sandwiches, et la file de voiture qui attendait derrière le fourgon police garé au milieu de la route, en warning, peu enfin avancer.

Finalement, et comme l’a dit un des policiers, ce n’est pas de l’abus de pouvoir, c’est du pouvoir tout court.

« Vous n’avez pas compris, ça y est, maintenant, on a tout ! Si je veux gratter, je gratte ! »

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  • Le 12 mai 2007 à 17:05

    Les flics sont gonflés aux chiffres (ils ont une prime annuelle au mérite en fonction du nombre d’interpellations, etc..) et aux outrages-rebbelions abusifs (pour arrondir leurs fins de mois).

    Sarkozy nous a fabriqué une police mafieuse dont il est le chef.

  • Le 11 mai 2007 à 18:01

    oui, ils ont tout maintenant... et tous les droits...d’ailleurs dans le 18e arrondissement de paris ils le prouvent...
    cf:indymedia

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