Discrimination et oubli pour le peuple tsigane

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Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon (14, av. Berthelot) inaugure ce mercredi 20 juin à 19h une exposition à ne pas manquer « Peuple tsigane : le silence et l’oubli », qui sera visible jusqu’au 19 décembre.

Les Tsiganes font encore partie aujourd’hui des populations d’Europe qui subissent les plus fortes discriminations. Les Tsiganes, dont la population est estimée entre 7 et 12 millions, aussi connus sous le nom de Rroms, voient constamment leurs droits bafoués dans les 25 pays de l’Union européenne où ils sont présents. Le taux de chômage atteint les 90% dans certains pays d’Europe de l’Est. Depuis 1910, la discrimination vis à vis des Tsiganes était scandaleusement inscrite officiellement dans la législation française, et cela jusqu’en 1969 ! Si aujourd’hui, elle est officieuse, cette discrimination demeure. On fait souvent comme si c’était un peuple qui n’existe pas.

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Au camp d’internement et de déportation de Rivesaltes en 1942

Lorsque l’on parle des massacres énormes de la guerre de 1939/45 perpétrés par les nazis, avec l’aide de la police française et de collaborateurs, on parle très souvent des juifs, un peu des communistes, on commence à parler des homosexuels, mais on oublie la plupart du temps les massacres des Tsiganes. Considérés par les Nazis comme « racialement inférieurs », le destin des Tsiganes fut similaire à celui des Juifs : ils subirent l’internement, le travail forcé, ils étaient aussi soumis à la déportation pour être exterminés dans les camps, et des dizaines de milliers furent assassinés (certaines estimations vont même jusqu’à 800.000).

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Déportation des Tsiganes en Allemagne en 1942

Et c’est un grand mérite que d’organiser au Centre de la Résistance de Lyon cette exposition :

"Peuple tsigane : le silence et l’oubli"

Le CHRD (Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation)
14, avenue Berthelot Lyon 7e
consacre à partir du 21 juin et jusqu’au 19 décembre
une exposition sur le destin de la communauté tsigane au XXe siècle, tout particulièrement durant la seconde guerre mondiale (1939-45) :
- Elle rappelle tout d’abord l’histoire de l’internement des Tsiganes depuis sa genèse, en revenant sur la politique de la IIIe République à l’égard des nomades.
- Elle présente également l’exposition « Un camp pour les bohémiens, mémoires du camp de Saliers », conçue par le photographe Mathieu Pernot. Photographe, diplômé de l’École nationale de la photographie d’Arles (ENP), Mathieu Pernot
découvre par hasard, en 1997, l’existence « d’un camp de concentration pour nomades » tout près de sa ville, à Saliers. Il y consacre trois années d’étude, mêlant son regard de photographe à ses recherches historiques.

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Le premier regroupement des Tsiganes par les nazis en Allemagne

Cette exposition est inaugurée ce mercredi 20 juin à 19h.

Au CHRD de Lyon du 21 juin au 19 décembre
Du mercredi au vendredi de 9 h à 17 h 30
Samedi et dimanche de 9 h 30 à 18 h.

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Tziganes dans un camp d’extermination

P.-S.

Autour de l’exposition
- Samedi 15 septembre : musique tsigane pour la journée du patrimoine
- Jeudi 15 novembre : conférence avec le photographe-historien Mathieu Pernot, ainsi que d’autres historien(ne)s
- Visites commentées à 15h sur réservation : 04 78 72 23 11
Samedi 30 juin, samedi 8 septembre, samedi 6 et dimanche 7 octobre, samedi 17 et dimanche 18 novembre, samedi 1er et dimanche 2 décembre
- Renseignements : CHRD 14, av Berthelot 69007 Lyon
04 78 72 23 11

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  • Le 5 avril 2009 à 17:34

    Bonjour,
    Je viens à mon tour de découvrir cette demande et la réponse d’André Ruellan. Je travaille depuis une trentaine d’années sur le camp de Montreuil-Bellay, et serais prêt à vous aider.
    Vous pouvez me contacter à cette adresse : jacquesjenny.sigot@free.fr.

    J S

  • Le 20 mars 2009 à 20:59, par mystic davy

    pourquoi y - a t-il de nombreux peuples nomades d’origine européenne , non originaire de l’inde, se surnomme « tsigane » ou « gitans », comme les yeniches, ou autres... Pouvez-vous m’expliquer ??

  • Le 11 janvier 2009 à 21:18, par ruellan

    bonsoir je viens par hasard trouver votre question, Monsieur Jacques Sigot de Montreuil Bellay a fait un travail remarquable sur le sujet et participe a la formation de l’association mémoire du camp de Montreuil vous pouvez consulter les sites sur le web bon réception
    Andre Ruellan comité historique du camp de Rivesaltes pour la communauté Gitane de Perpignan

  • Le 25 septembre 2008 à 15:42

    Les yéniches répartis en France (Alsace ,Lorraine) Belgique,Allemagne, Autriche ,Belgique ,Luxembourg,Suisse et Liecstentein parlent un idiome de base alémanique avec des apports yiddish ,sinti, celtique, hébreu ou rotwelsch
    les yéniches furent moins persécutés que les Roms par les nazis

  • Le 1er août 2008 à 21:24

    Bonjour,
    vous êtes mal informé car les Yéniches ont leur propre langue et leur propre culture. De plus, je peux vous assurer que les allemands eux, ne faisaient pas de différences !
    La seule véritable différence est que les Yéniches sont d’origine européenne et non indienne..

  • Le 6 décembre 2007 à 00:24

    Bonsoir, je cherche des documents, ou des livres sur le camps d’internement de Montreuil-Bellay. Mon grand père issu de la communauté des gens du voyage faisait parti des déportés ainsi que toute sa famille. Il y est entré a 8 ans et en est sorti a 13. Merci d’avance

  • Le 31 octobre 2007 à 01:42

    Bonjour a tous,

    Cette année j’étudie l’anthropologie et je dois mener une enquête ethnologique pour un de mes TD.Cette enquête consiste à « étudier » un certain type de population réunie par un caractère, une origine, une pratique...ou quelque autre objet commun.Cela fait quelque temps que je m’intéresse aux tsiganes et que je me pose des questions notamment sur leur rapport au nomadisme de nos jours.Bref je souhaiterais donc approfondir toutes ces interrogations et consacrer mon enquête à cet inépuisable sujet.Il faudrait pour cela que je puisse me rendre sur des camps occupés par des tsiganes afin d’échanger avec eux. Est-ce que quelqun saurait ou je dois me rendre ? Ou aurait n’importe quelle info, site, lecture, endroit à me recommander pour enrichir mon travail ?
    Merci d’avance a tous ceux qui prendront le temps de me répondre et qui m’aideront.

  • Le 6 octobre 2007 à 11:35

    Merci Ferker pour ta reponse. Me voici moins bete...
    eh bien avec tout ca quelles libertes restait il ?
    Esperons que cette epoque ne revienne pas, mais parfois on en doute.

  • Le 4 octobre 2007 à 17:36, par ferker

    * étoile jaune : juif
    * triangle rouge : prisonnier politique
    * triangle marron : tzigane
    * triangle noir : asocial
    * triangle violet : témoin de jéhova
    * triangle rose : homosexuel
    * triangle bleu : apatride

    Sur le triangle figurait l’initiale du pays sont le détenu était citoyen.

  • Le 4 octobre 2007 à 16:50

    Pour tout ceux que ca interesse, il y a un ouvrage ds la collection que sais je qui explique tout cela.
    Pour ma part j aurais une question : ds les camps on distinguait les Juifs par une etoile jaune, les homosexuels par une etoile violette me semble t il mais les Tsiganes ? Quelle etait la couleur de l etoile (ou tout autre signe discriminatoire) qu ils portaient ?
    impossible de trouver cette info sur le net, alors si qq un a la reponse...
    Merci

  • Le 3 octobre 2007 à 16:38

    bonjour,

    Le peuple Tsigane se divise en plusieurs sous groupes dont les Roms, les Manouches, les Kalderaches... Attention les Yeniches n en font pas partie car n ont pas une langue et une culture propre.

  • Le 27 juillet 2007 à 08:57

    Dont acte - La rectification est faite dans l’article.
    Merci de votre contribution.
    Équipe Rebellyon

  • Le 26 juillet 2007 à 16:18

    bonjour,
    merci d’arreter d’ecrire « tsigane » avec un « z ». sourtout quand on se dit politiquement engagé... ceci est une preuve d’ignorance, de mépris pour le peuple de culture rromani. Depusi la seconde guerre mondiale, à l’exeption des idéalistes de ce peuple, des naifs et du monde de la musique (les idéalisant extremement aussi), on n’écrit surtout pas tsigane avec un « Z ». Le Z (comme « zigeuner ») étant la lettre qui leur était tatouée dans les camps...
    Après, ce n’est pas en tant que Rrom, Yéniche... qu’ils ont été internés. C’est bien en tant que « Tsigane » (voire « romanichel » pour ceux internés en France pendant la 1re Guerre mondiale).
    Ensuite, certes, il y avait le carnet anthropométrique de 1912 à 1969. Mais aujourd’hui, que dire du fait que le livret de circulation dit être retiré à la préfecture au service des étrangers... pour des personnes dont la famille peut etre installée en France depuis le 15e siècle, c’est fort de café.
    Ensuite, les estimation concernant le peuple rrom varie plus entre 10 et 12 millions qu’entre 6 et 7.
    Après, le terme Rrom avec 2 « r » est, linguistiquement, une forme qui tend à s’officialiser en Europe : C’est aussi bien un sous groupe (Europe de l’est) mais c’est le nom générique qui pourrait réussir à rassembler l’ensemble des groupes (au nombre de 3 : Rroms ; sinté/manouches ; Kalé/gitans)constituant ce peuple.
    En France, j’ai pu entendre des manouches se dire rrom. Leur langue est une variant du « rromani »
    Et parler de « peuple tsigane », qu’est ce que cela veut-il dire ? On appelle aussi régulièrement les Yeniches (originaire de ce qui correspond aujourd’hui à l’Allemagne) Tsiganes, quelques peupels sans territoire compact qui n’ont rien à voir avec la culture rrom ont droit également à cette appellation exonyme. Il n’y a aucune référence culturel dans ce terme, juste une méconnaissance fondé sur le mépris dans ce terme...
    Ensuite, quand vous dites que pour la déportation, on parle surtout des juifs, puis des déportés politiques, un peu des homosexuels maintenant. ATTENTION : jusqu’aux années 1980-90, en France, les déportés dont ont parlait était quasiment que les déportés politiques (communistes d’ailleurs, le parti des 100’000 fusillés, la résistance armée)...
    Etant donné que l’article n’est pas signé, je me permet alors de faire de même (ou presque) ;
    BV

  • Le 23 juin 2007 à 11:09, par CoPo

    Oui, c’est en centaine de milliers que se comptent les victimes tziganes des nazis ; les chiffres trouvés sur internet varient entre deux cent et huit cent mille tziganes assasinés durant la 2e guerre mondiale.

  • Le 23 juin 2007 à 09:56, par Arthur Gohin

    Ce ne sont pas des dizaines de milliers mais des centaines de milliers de tziganes qui ont été exterminés par l’Allemagne nazie. Les chiffres que l’on trouve sur le net sont précis et concordants. Je n’ai pas tout en tête mais le total est dans les 700 - 800 milliers.

    A bientôt

    Arthur Gohin

  • Le 20 juin 2007 à 18:05

    IL me semble que le terme Rrom (avec 2 r) englobe tous les « tsiganes » les roms d’est et les manouches de l’ouest, tsigane étant un terme très péjoratif notamment dans les pays de l’est... Quant aux « gens du voyage », c’est encore autre chse, la majorité des Rroms aujourd’hui sont sédentaires...

  • Le 20 juin 2007 à 13:59, par AnonYmaLe

    slt,
    il est dit au début que les tsiganes sont aussi les roms...c’est je pense un peu différents...les roms sont une partie des gens du voyage...essentiellement de roumanie

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