Blocage : est-ce le vrai débat ?

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Novembre2007-...(LRU et retraites) 5 compléments

Actuellement, un grand débat s’est imposé à propos de l’utilité, l’éfficacité et surtout le côté moral et légitime du blocage. Débat qui divise plus les étudiants qu’il ne devrait, quand il faut être unis face à la loi d’autonomie des universités.

Vendredi 23, 8h : j’arrive devant l’université, sachant déjà qu’elle serait bloquée puisqu’ assistant aux réunions des grévistes de 17h, en tant que simple observateur, dans le but d’entendre les arguments de tout le monde et d’être informé de la situation. Cependant d’autres personnes, elles, n’étant pas au courant, se sont retrouvées face aux bloqueurs. Tout cela est parti dans une discorde anarchique catastrophique qui n’amenait à rien de constructif, et qui à même failli en finir aux mains, ce qui m’a énormément choqué, et c’est ce qui m’a poussé à écrire cet article.

- Je vais d’abord commencer par expliquer ce qui pour moi à mené à la situation actuelle.

Une loi, fortement contredite, menant à un blocage. Des étudiants loupant leur cours et étant en colère.
Un vote électronique largement contestable organisé par l’université (un agent non neutre sur la question !), et posant une question n’ayant pas de rapport avec les grèves actuelles, dans le but d’être sûr d’un résultat positif à la reprise des cours. Les bloqueurs boycottant le vote électronique, l’université savait donc que le blocage continuerait.
En faisant ce vote et en obtenant sans difficulté le résultat attendu, l’université savait donc que les étudiants viendraient vendredi matin et qu’ils y aurait des confrontations, au moins verbales, surtout qu’elle avait donné aux anti-bloqueurs l’argument de la majorité appuyé par le résulat de ce vote (légitime ?).

Résultat : une division des étudiants entre bloqueurs et non-bloqueurs ; La présidence à obtenu ce qu’elle voulait. Les perdant là-dedans, ce sont les étudiants et futurs étudiants.

Il est évident que cette scission n’aidera pas à contrer la loi d’autonomie des universités.

Le groupe d’étudiant fortement majoritaire qui était « les étudiants contre la loi Pécresse » s’est scindé en deux sous-groupes.

Les anti-bloqueurs sont contre les bloqueurs, donc contre leurs idées, donc à force, contre le fait d’être contre la loi Pécresse, comme on l’appelle communément. Le résultat du blocage, qui était au départ de contrer la loi, a maintenant un effet inverse. Des étudiants sont même prêts à accepter la loi si cela leur permet de retourner en cours. Certains disent carrément ne pas aller aux manifestations pour que le mouvement s’arrête plus tôt et que les cours reprennent le plus tôt possible.

Même si je ne cautionne pas le blocage, on ne peut rejetter la faute sur les bloqueurs, du moins pas entièrement. Il y a un manque d’information, et un manque de volonté d’aller la chercher de la part de beaucoup d’étudiants assez impressionnant.

Je pense qu’en continuant dans cette optique de blocage/anti-blocage, nous sommes sûrs de perdre face au gouvernement.

L’argument principale des bloqueurs est :« Il n’y a pas d’autres solutions », l’argument des anti étant « Trouvez une autre solution ». Il est clair que ça tourne en rond.

Je pense que le mieux qui reste à faire est de créer une réunion mélant bloqueurs et anti-bloqueurs afin de reformer le groupe plus imposant qui était contre la loi.

Beaucoup de bloqueurs disent que les anti-bloqueurs devraient plus venir aux AG ; beaucoup d’anti-bloqueurs disent qu’il n’y a que des bloqueurs aux AG, ce qui n’est pas faux : forcément ils sont déjà sur place !

L’intérêt serait donc d’appeler cette réunion « Débat sur le blocage, quelles sont les solutions alternatives ? » (c’est un titre comme çà) afin qu’anti-bloqueurs et bloqueurs se rejoignent enfin dans un même groupe pour trouver une solution commune qui permettrait de mieux s’opposer à la loi. Il est plus facile de trouver une solution quand 200 cerveaux se concertent que chacun dans son coin.

Le nombre d’anti-bloqueurs à cette réunion serait donc plus important, ce qui permettrait de ré-égaliser les forces, et surtout de les réconcilier dans la discussion et le débat, et non dans la force comme ce fut le cas ce matin. La communication est l’élément le plus important pour trouver des solutions.

- La communication... qui m’amène au deuxième point. Il est très difficile si l’on ne vient pas aux AG de trouver des résumés (j’ai eu ce problème pour l’AG de jeudi à laquelle je n’ai pa pu assister, et j’ai dû demander aux gens de me résumer.

Bien sûr il y a le bureau virtuel, géré par l’université, où l’on ne trouve pas grand chose, et qui n’est de plus pas neutre.

Il y a aussi Rebellyon, mais ce site ne traitant pas que de Lyon2 (encore heureux), il est difficile de trouver des informations spécifiques. De plus il faut reconnaître sa non-neutralité et le fait qu’il ne soit pas apolitique.

Il serait pourtant facile de créer un blog résumant de façon neutre ce qui se dit aux débats, aux AG, des infos sur la loi Pécresse, etc... De quoi informer plus aisément les étudiants en quête de réponses. Il suffirait qu’un lien visible soit créé sur Rebellyon, et sur le bureau virtuel (ce sera plus difficile pour celui-ci mais...) afin que tous les étudiants puissent le trouver facilement.

Voilà, bien sûr cet article n’est que l’ébauche d’une réflexion que je ne peux compléter seul car comme je le disais, c’est dans la communication qu’on trouve les réponses.

En espérant qu’un des organisateurs grévistes tombe sur ce message et s’y intéresse pour organiser cette réunion. Personnellement, m’occuper d’un site neutre récapitulant les faits ne me dérange absolument pas.

Salutations,
KUPO, l’observateur

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  • Le 24 novembre 2007 à 18:10

    Et au fait pour le « je ne cautionne pas », ca veut bien dire je ne cautionne pas. Ni plus, ni moins. Je ne suis pas bloqueurs. Je ne suis pas anti-bloqueurs. Je ne cautionne pas non plus les actions des anti-bloqueurs telle que le passage en force. Je disais ça pour informer ma position, rien de plus. Merci de votre compréhension et désolé du quiproquo.

    KUPO

  • Le 24 novembre 2007 à 18:00

    Quand je dis neutre ca ne veut pas vraiment dire que toutes les informations seront neutres. Seulement il y aurait des informations engagées, mais des deux bords, un peu comme un sujet d’actualité qui serait vu par Libé et par le Figaro en même temps.

    Par rapport au fait que je sois soit-disant « passif »... heu non (j’me bouge pour toutes les AG, manifs, parler aux gens, débattre, etc...) mais c’est pas la question. Je m’y connais assez peu malheuresement en politique et j’essai de donner mon point de vu tant bien que mal (ce qui prouve dailleurs un minimum d’activité).
    Je suis là pour critiquer personne, je comprend aussi bien l’opinion des bloqueurs que celles des anti-bloqueurs, même si j’ai ma propre opinion (assez partagée dailleurs).

    J’aurais effectivement dût précisé que tous les étudiants n’étaient pas contre la loi, mais ca me semblait assez logique c’est pour ca que je ne l’ai pas fais. Je préciserai à l’avenir.

    Enfin ce n’était pas un article contre le blocage, ni pour, mais contre le fait de ne débattre aujourd’hui plus que de ça. Les gens cherchent des solutions à ça avant de penser à la loi Pécresse qui est quand même le principal problème. En gros c’est ce que je voulais dire (mais à 2h00 du mat’ les phrases se font difficiles). Donc ce n’est pas pour ou contre le blocage (je me répète) mais pour qu’au moins cette querelle cesse ou diminue un minimum, ne serait-ce que par le fait que les arguments blocage/anti-blocage soit donnés dans une réunion, que tout le monde puisse peut-être se faire entendre, que les anti-bloqueurs qui ne sont au courant de rien pour beaucoup (et c’est en grande partie leur faute je sais) comprennent un peu mieux la nature du mouvement de blocage.
    Je veux dire certains bloqueurs à qui j’ai parlé m’ont bien expliquer le pourquoi du blocage, et je pense que ces explications, si elles étaient plus transmise à d’autres, pourrait faire retomber un peu la tension.
    Ainsi que le fait que les anti-bloqueurs puisse donner leur arguments autour d’un débat éviterais des débordments à l’avenir.
    Pour moi le vrai problème est le manque d’information, et le manque de compréhension de l’engagement et des actions d’autrui. C’était le but de mon article de faire passer cela.

    Après je sais que c’est un point de vu très utopiste et naïf que j’ai, mais il en faut aussi :) .

    KUPO, l’observateur actif (c’est mieux comme ça ? ^^)

  • Le 24 novembre 2007 à 17:48

    Les argumentocs des anti blocage...
    Comment y répondre ?
    Voici un article trouvé sur indy-Grenoble
    qui vaut d’être lu et même pourquoi pas imprimé pour être distribué
    le lien :

  • Le 24 novembre 2007 à 11:37

    le point de vue exprimé dans cet article est complètement inopérant pour renforcer le mouvement :
    d’abord il part du principe que bloqueur-e-s et anti-bloqueur-e-s sont également mobilisé-e-s et engagé-e-s dans la lutte. C’est tomber un peu vite dans le panneau des arguments spécieux des opposants au blocage (et au mouvement) ; pendant le mouvement anti-cpe déjà, ils avaient fait le même coup : « on est avec vous, mais laissez nous aller en cours ». C’est déjà difficile de motiver tous les partisans du blocage pour venir en manif, tenir la fac, faire des actions, etc., alors c’est dur de croire que des gens qui ne sont même pas près à manquer quelques cours quand la fac est fermée trouveront le temps de s’impliquer si les cours se tiennent...

    Ensuite, l’article veut croire que tous les éudiant-e-s sont potentiellement contre la loi. C’est oublier qu’un certain nombre d’entre eux (notamment dans les filières du genre « droit ») ont totalement intégré la philosophie de la marchandisation du savoir, de la concurrence individuelle, bref, de la morale bourgeoise. la lutte des classes traverse l’université, et là comme ailleurs, pas de conciliation !

    enfin, et c’est peut-être le plus louche, l’auteur voudrait traiter l’information (la communication) sur le mouvement d’une manière « neutre ». ça en dit long sur la dépolitisation des évènements. Quand on prétend affronter une politique, un gouvernement, il ne s’agit pas d’être neutre, de chercher une issue gagnant-gagnant ou autre foutaises libérales, mais de prendre partie, de s’organiser pour défendre des positions.

    le mouvement n’a pas besoin d’observateurs, d’arbitre entre bloqueur-e-s et anti, entre « stop la grève » et comités d’occupations.

  • Le 24 novembre 2007 à 07:18

    C´est bien joli tout ce que tu nous dit de faire, alors pourquoi tu t´y mettrais pas ?
    Ca m´ennerve ces gens passifs (cf l´observateur) qui disent « ce que vous faites, c´est de la merde, ou presque » (cf je ne cautionne pas) alors faites ceci et cela...
    J´hallucine une fois de plus.
    Ca part pourtant d´un bon sentiment, mais on est dans une telle culture du consumerisme, que certains perdent le sens des realites. Non, les grevistes ne sont pas des prestataires de services !!!

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