Sortons de l’impasse capitaliste, construisons le communisme libertaire
Destruction du code du travail, casse de l’assurance chômage et de la sécu, baisse des pensions de retraites, sélection au lycée et à l’université, sous-financement des EPHAD, de la santé et du social, facilitation des plans sociaux dans le secteur de l’industrie, destruction des missions et des emplois dans toutes les fonctions publiques, privatisation de la SNCF, violence sur la ZAD, tri, enfermement et expulsion des migrants...
Au pouvoir depuis un an, Macron déroule son programme libéral et autoritaire, détruit méthodiquement ce que les luttes sociales avaient mis des années à arracher, à coups de matraque, de lacrymo et d’arrestations quand le corps social rechigne à se laisser dépecer.
En face, des résistances existent, comme celles des cheminot-e-s et celles des étudiant-e-s. Leurs batailles sont les nôtres. La fin du statut des cheminot-e-s aujourd’hui, c’est la fin de celui des fonctionnaires demain. La privatisation du rail, ce sont des conditions de travail et de service dégradées, des lignes sacrifiées, avec comme seul critère la rentabilité pour l’actionnaire.
La sélection à l’université, c’est d’abord le renforcement de la sélection par l’argent. Le libre choix des études pour celles et ceux qui ont les moyens d’accéder au savoir. Les boulots d’exécutant pour tout-e-s les autres.
Des batailles qui se mènent, il y en a d’autres, dans les hôpitaux et les Ehpad, la justice, à Carrefour, Air France, etc.
Ces batailles, les secteurs aujourd’hui en lutte ne les gagneront pas seuls. La grève ne se décrète pas, mais si elle ne s’étend pas, si notre camp social ne reprend pas l’offensive, dans quelques mois il ne restera que des ruines. Des pans entiers de la société sont en passe de basculer dans une précarité généralisée. Machine de guerre du capitalisme, l’État Macron tente d’imposer son projet de société, par l’urgence et par la force.
En face, il nous faut converger pour en imposer un autre.
La grève reste au centre de la contestation du capitalisme en arrêtant la production et la circulation des marchandises, et en détruisant l’espoir de plus-value des actionnaires.
La grève reconductible, votée en AG de grévistes, coordonnée à l’échelle des branches et des localités reste le moyen le plus efficace pour que les travailleurs et travailleuses gardent le contrôle de leur grève. Les AG intersyndicales et interprofessionnelles dans les villes sont également des instances qui permettent l’extension du mouvement, la solidarité réciproque, l’entraide entre salarié.es en lutte.
Celles ci doivent être utiles à réfléchir aux suites, au renforcement et à l’accélération de la mobilisation, service par service, entreprise par entreprise. L’occasion d’AG dans les zones industrielles et dans les villes pour rencontrer les salariés des autres secteurs, et d’autres syndicats. Et quand le rapport de forces est trop faible pour décréter la grève reconductible, les équipes les plus énergiques doivent imaginer d’autres modes d’action : blocages, filtrages, ralentissement et sabotage de l’activité économique.
Partout, dans nos boîtes, nos administrations, nos lieux de vie, en discutant avec nos collègues, entre précaires, il nous faut rouvrir le chemin de la lutte, de la grève, de l’émancipation collective. Ne pas déléguer le combat à une avant-garde ouvrière condamnée à se battre seule pour toutes et tous. Ne pas s’en remettre aux mirages de tribuns qui viendraient, un jour peut-être, par la magie d’un scrutin, rebâtir tout ce qui aura été détruit. Le passé, de Mitterrand à Hollande en passant par Tsipras en Grèce, montre clairement que la délégation du changement social à une classe politique conquérant le pouvoir d’État n’est pas la voie de la transformation égalitaire de la société.
Et puis tous les collectifs d’usagers, collectifs locaux qui surgissent et qui soutiennent les mobilisations peuvent également apporter un plus pour conforter la résistance.
Pour une autre société, débarrassée de l’État, du pouvoir et du capitalisme
le capitalisme enrichit les patrons et ne distribue aux salarié-es que de quoi consommer et se taire. Il faut donc en finir avec ce système qui offre pour seul horizon des années d’études de plus en plus chères, une vie de stress au travail ou de précarité continue, puis, pour les plus chanceux/euses, une petite retraite pour survivre jusqu’au cercueil. Il faut reprendre nos destins en mains et arrêter de compter sur des professionnels de la politique qui ne servent qu’à décevoir nos rêves et à ruiner nos espoirs. Contre la dictature patronale, nous revendiquons une économie sociale, directement contrôlée et organisée par la population. Le capitalisme n’est pas une fatalité et nous pouvons nous en débarrasser si nous commençons dès aujourd’hui à résister, à construire une alternative et à inventer une société réellement démocratique, bâtie sur la solidarité et débarrassée des oppressions.
- C’est dans la lutte qu’on se retrouve, qu’on invente, qu’on crée de nouvelles conditions de travail et de vie, solidaires, autogérées.
- C’est dans la lutte, la grève, que, dans sa boîte, on reprend la main sur son outil de travail, débarrassé de la tyrannie du patron. Jusqu’à réinventer son organisation, comme l’ont fait les camarades de Scop-ti et d’ailleurs.
- C’est dans la lutte, le blocage, que les étudiant-e-s avec leurs AG ouvertes et leurs cours substitutifs, jettent les premières bases d’une université autogérée et émancipatrice, ouverte à toutes et tous.
- C’est dans la lutte, l’occupation, que les militant-e-s de la ZAD de Notre Dame des Landes construisent sur un territoire un autre rapport à la terre et à la vie en société.
Nous savons ce que nous voulons bien mieux que tous les hommes providentiels. Nous savons dans quelles conditions nous voulons vivre et vieillir, travailler, apprendre.
Si nous nous mettons en lutte, si nous travaillons à nous fédérer, nous pouvons bâtir une autre société.
Une société dans laquelle la solidarité serait logique et la concurrence absurde, dans laquelle l’école rendrait plus intelligent-e et plus libre, dans laquelle travailler serait intéressant et utile, dans laquelle l’arrivée d’un-e étranger-ère serait une bonne nouvelle.
Une société dans laquelle les soignant-e-s et malades ne seraient pas maltraité-e-s, les travailleur-ses autogéreraient leur entreprise et les usager-ères leurs services, dans laquelle on serait pas défini par la couleur de sa peau, son genre ou sa sexualité, dans laquelle la planète ne serait ni une poubelle ni un magot dont tirer profit. Une société dans laquelle quelques-uns ne se goinfreraient pas sur le dos de tou-te-s les autres, un chef n’aurait pas raison pour tou-te-s les autres.
Nous n’avons pas besoin de l’État, du capitalisme, ni du pouvoir quel qu’il soit. Ce sont eux qui ont besoin de nous pour continuer à prospérer sur notre dos.
Coordination des Groupes Anarchistes et Alternative Libertaire
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