Ces derniers mois ont été le théâtre d’une mobilisation d’une rare ampleur, que ça soit celle des Gilets Jaunes (GJ) ou celle de la marche pour le climat, auxquelles s’ajoutent les manifs de luttes syndicales, trop isolées malheureusement. Les premiers ont obtenus quelques miettes, au prix de nombreux blessé.es ; ils ont su imposer un rapport de force dans la rue. Certaines des luttes syndicales ont été victorieuses, comme celle menée par les femmes de chambres du palace Hyatt à Paris ou, plus proche de nous, la victoire des éboueurs lyonnais. Malgré cela on observe à regret un essoufflement général du mouvement syndical. Peut-être est-ce là le prix à payer pour être des « partenaires sociaux » plutôt que des outils de luttes frontales, de luttes de classe. Les marcheurs pour le climat, eux, n’ont rien obtenu, ne représentant pas une menace pour le pouvoir, qui ne comprend qu’un seul langage : le rapport de force.
Si la lutte pour l’écologie est essentielle, nous ne pouvons pas nous laisser nous distraire par des manifs qui ne mènent nulle part. Cela fait belle lurette que les manifs non violentes, cheminant d’un point A à un point B prédéfini et déclaré en préfecture, n’inquiètent plus le pouvoir, surtout s’il n’y a que quelques dizaines de milliers de personnes.
Pour quoi manifester d’ailleurs ?
Pour une meilleure justice climatique ? Pour le développement durable ?
Pour nous, ces revendications mènent à une impasse puisque capitalisme et écologie véritable sont incompatibles. La dernière manifestation pour le climat a montré une prise de conscience à ce sujet, avec des mots d’ordre anticapitalistes bien plus présents.
Il faut un changement de société profond : un renversement du système politique et économique.
C’est ce que prône notamment l’anarchie, qui contrairement à son cousin communiste productiviste a depuis longtemps conscience du problème écologiste.
Ne vivant pas sur une Terre avec des ressources infinies, nous pensons que nous devons produire selon nos besoins et non pas selon un mode de consommation qui crée de faux besoins, par le biais des milliards d’euros investis dans la publicité, logique suicidaire de la sainte Croissance.
Qui mieux que ceux qui produisent, c’est à dire nous les travailleurs, peut imaginer une autre façon de produire, dans un autre mode de rapports aux biens ?
Les ZAD nous ont montré qu’il était possible de créer d’autres mondes. Évidemment l’État ne nous laisse pas faire, répliquant violemment comme il le fait avec le mouvement des GJ aujourd’hui et hier sur les ZAD.
Si cette violence n’a rien de neuf pour les militant.e.s de longue date ou pour les habitant.e.s des quartiers populaires, elle est nouvelle pour la plupart des personnes au sein du mouvement des GJ. Si des « rejoignez-nous » ont été adressés aux flics au début du mouvement, ils ont cédé la place aux « suicidez-vous ». Quand l’État et le patronat tremblent, ils ne connaissent que la répression, l’Histoire le montre et le présent le confirme, ici comme ailleurs.
L’autodéfense des manifestant.es est alors nécessaire pour faire plier le pouvoir, qui ne connait, malheureusement, que la violence.
Notre objectif est la chute du capitalisme, de l’État et de toutes les structures oppressives – chacun d’eux même pris séparément conduisant nécessairement à un régime autoritaire, violent.
Tous les mouvements finissant par s’épuiser dans les manifestations, nous devons nous organiser en dehors, créer des groupes partout afin de tisser des liens, fédérer les différents groupes en ville comme à la campagne, accroître notre détermination afin d’être plus nombreuses et nombreux pour enrayer la machine. Cela afin de reprendre nos vies en main et de ne plus suivre ceux qui détruisent notre écosystème et nos acquis sociaux, de ne plus suivre ceux qui détruisent nos vies !
Si à court terme nous arrachons quelques mesures diminuant la pollution c’est bien, mais ça ne sera pas assez. Nous devons dépasser ce stade et construire un mouvement révolutionnaire anti-étatique, anti-autoritaire et anticapitaliste massif, en nous organisant concrètement et en reprenant en main nos vies afin de détruire les mécanismes de production et de consommation actuels.
Défendons une sortie du salariat et du travail !
Vous trouverez le tract en version PDF ici :
Groupe graine d’anar de Lyon membre de la fédération anarchiste
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