« Le numéro de novembre-décembre 2012 du journal « la Fédération » (publication destinée aux syndiqués de la Fédération CGT des salariés des activités postales et de télécommunications) faisait la promotion, en « 4e de couverture », du livre « La stratégie du chaos », de Michel Collon et Grégoire Lalieu, aux éditions Investig’action et Couleurs Livres.
Le propos de Michel Collon est classique, classique d’une certaine extrême-droite, qui s’est illustrée ces dernières années dans la défense des dictatures ou le soutien à la liberté d’expression des négationnistes, sous couvert de rébellion contre « la pensée unique » ou d’ « anti-impérialisme ».
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Comment est-il possible que dans une confédération comme la CGT le journal officiel d’une fédération ou le site internet d’une union locale fasse la pub de ce type d’ouvrages ?
Poser cette question revient à s’interroger sur les pratiques syndicales et les analyses qui les sous-tendent. Nul doute que des salariés, et parmi eux de nombreux syndiqués, trouveront matière à travailler aux réponses de manière plus précise et concrète.
Cela dit, nous pouvons risquer quelques pistes, sans nier la complexité des racines d’un tel phénomène ou l’existence de plusieurs niveaux ou réseaux d’explications.Il y a d’abord la manière dont fonctionne la CGT et nombre de ses structures.
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On peut [aussi] trouver des éléments de réponse dans la manière dont le fascisme est appréhendé par la CGT. Il est indéniable que la volonté existe de combattre l’extrême-droite, le racisme, les discriminations…
Mais les impulsions données sont souvent très vagues, peu concrètes.
Et autant la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie existe, du moins pour l’affichage de façade confédéral, autant la CGT est relativement muette sur l’antisémitisme, et peut publier dans son bimensuel un article sur Auschwitz sans écrire une seule fois les mots « Juifs » ou « antisémitisme »…
Sur l’histoire et la mémoire, du travail est fait, en particulier dans les instituts d’histoire sociale, mais les périodes peu glorieuses de la CGT ont tendance à ne pas être creusées. On met en avant la partie de la direction confédérale qui a résisté sous le régime de Vichy et l’Occupation, mais on se pose nettement moins la question de savoir comment un dirigeant CGT de premier plan est devenu Ministre du Travail de Pétain [...] »
Je vous offre le lien vers cet article « à lire sur un autre site », non pas pour cracher sur la CGT (dont je fais partie), mais pour questionner nos propres failles - à la CGT ou ailleurs - face au fascisme, qui sont aussi le terreau sur lequel, à notre insu, on lui pemet de pousser parfois.
Zora la Rousse, racaille 2 France et folle alliée.
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